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Pour sa troisième carte blanche, notre invité de la semaine, David Nissen, co-fondateur de la Galerie L77, revient sur son aventure avec Franck David sur l’ouverture de cette galerie consacrée à la monstration et la promotion de la photographie contemporaine. Inauguré à l’automne 2020, en pleine crise sanitaire, ce nouvel espace est niché sur la butte Montmartre. Cette carte blanche est l’occasion de revenir sur les artistes exposé·es par le passé, mais également découvrir la programmation à venir…

Une bonne photo, c’est celle qui crée de l’émotion

En septembre 2020, avec mon ami Franck David nous avons ouvert la galerie L77 est une nouvel espace dédié à la photographie contemporaine qui surplombe Montmartre.

Exposition Anonymous Project

La Galerie In Situ

La Galerie In Situ

À l’origine de ce projet, Franck David et David Nissen, deux montmartrois, amis depuis plusieurs années. Forts de leurs expériences respectives en communication et en photographie, Franck et David s’associent afin d’ouvrir un lieu exclusivement consacré à la photographie. Bien plus qu’une simple galerie, Franck et David créent un lieu vivant où sont organisés des vernissages mais aussi des rencontres autour de la photographie. Car ce qui anime les deux complices, c’est véritablement l’envie de recevoir le public et de pouvoir échanger autour de leur passion commune.

Peu importe que les photographes exposées aient une forte notoriété, « parce qu’une bonne photo, c’est celle qui crée de l’émotion », l’ambition de la Galerie L77 est aussi de se positionner comme dénicheur de talents. Avec une nouvelle exposition tous les trois mois, la galerie s’assure une belle visibilité dans le cœur des montmartrois, de tous les parisiens et des touristes.mme dénicheur de talents. Avec une nouvelle exposition tous les trois mois, la galerie s’assure une belle visibilité dans le cœur des montmartrois, de tous les parisiens et des touristes.

© Benoit Linero

© Benoit Linero

À l’occasion de l’ouverture de la galerie, une première exposition était orientée sur plusieurs séries : une douzaine de photos en dyptique de Benoît Linero sous le titre « America », une série de photos de Letizia Le Fur, lauréate du concours Alpine x Leica, obtint la possibilité de réaliser un “road trip” de 4 jours avec un appareil photo Leica de son choix et une Alpine A11 sur les routes du Mont Ventoux. Il y avait également une installation de téléviseurs vintage avec des photos provenant d’une collection de plusieurs milliers d’images Kodachrome des années 50 à 80 créée par Lee Shulman, réalisateur, fondateur et curateur de The Anonymous Project présente « TV Nation ».

Jusqu’à la fin février nous avons eu la chance de présenter le travail de Sophie Caretta et de Manon Rénier:

Sophie Caretta – « Conversation intime »

© Sophie Caretta

Forte de ses expériences cinématographiques, documentaires et publicitaires, Sophie Caretta porte un regard à la fois sensible et troublant sur le monde et fait preuve d’une étonnante capacité à révéler la dimension intime de ses sujets. C’est avec évidence que l’artiste invite à découvrir sa série « Conversation intime », des captures d’instants « magiques » contrebalancées par les contrastes poussés de noirs profonds de ses photos qui nous font nous poser des interrogations universelles sur l’identité, la « normalité », la sexualité, l’altérité et les genres sexuels. Tout l’enjeu de son travail est de trouver l’émotion qui sonne juste. Bercée par ses voyages et expériences cosmopolites, elle travaille à la chambre photographique avec un procédé du 19ème siècle, le « Collodion humide ».

Manon Rénier – « De pierre et de sang »

© Manon Renier

© Manon Renier

Finaliste du tremplin jeunes talents du festival planches contact en 2020, Manon présente son travail sur le territoire normand à travers une série d’autoportraits dans lesquels le corps est mis en scène. Munie de sa chambre photographique et de ses 7 chassis, elle part à la rencontre de paysages qui l’inspirent et développe elle-même ses images. Parcours tant esthétique qu’initiatique, l’artiste fait l’expérience physique de sa transformation en masse ramassée, sculptée, moulée par l’angle de vue et nous fait ainsi vivre son introspection, entre laisser-aller et questionnement de soi, évoquant la vie, le rapport aux autres et sa place au milieu de ce tout.

jeu07oct(oct 7)10 h 00 min2022dim06mar(mar 6)19 h 00 minSophie Caretta & Manon RénierDavid NissenGalerie L77, 77, rue Lepic - 75018 Paris

Dès le 24 mars, le prochain artiste sera :

Raphaël Gianelli-Meriano « Lumières du Nord »

Letters Home Darcy Bathtub, France © Raphaël Gianelli-Meriano

« Partir à la découverte d’une autre culture, d’une autre géographie dans un pays balte, c’est ce qui a séduit le photographe et réalisateur Raphaël Gianelli-Meriano. Il y a près de vingt ans, il est invité à un festival en Estonie. Séduit par la beauté des espaces naturels et l’accueil des habitants, il y reste de longs mois. Plusieurs allers et retours lui ont permis de tisser des liens forts avec la population estonienne dont le célèbre poète Jaan Kaplinski, figure de la littérature contemporaine, sur lequel il réalisera un film « The Kaplinski System ».

Estonia, Merge after sauna © Raphaël Gianelli-Meriano

A chaque voyage, de nouvelles prises de vues photographiques d’amis, d’artistes et de paysages le nourrissent pour ses films et réciproquement. Là-bas et sans jamais renoncer à l’une ou l’autre de ses pratiques, il décline des portraits intimistes en couleur et noir et blanc. Le territoire estonien l’inspire par sa nature brute, ses lacs embrumés et ses levers de soleil aux mille variations. Enfants, adolescents et adultes s’habituent à sa présence et se laissent photographier dans leur quotidien. Au gré de ses voyages, comme en Islande, il s’arrête pour observer attentivement les espaces qui s’offrent à lui. A chaque fois, il pratique le même « modus operandi » : un détail le frappe qui l’entraîne vers une route, un chemin, une prairie. Alors l’image apparaît comme ces deux chevaux sauvages arrivés par surprise, ce linge gonflé par une rafale de vent ou encore ces cascades gelées abstraites.

Curieux de nature, tous les sujets l’intéressent. Il revendique une liberté dans chaque technique utilisée.

D’autres pays l’ont inspiré par la suite, tels l’Angleterre et la Russie où il était parti pour observer, filmer et photographier les paysages et l’intimité de ses proches. De nouvelles histoires pour de possibles scénario avec toujours des images sidérantes de beauté.

– Béatrice Andrieux

jeu24mar(mar 24)10 h 00 minven15jul(jul 15)19 h 00 minLumières du NordRaphael Gianelli-MerianoGalerie L77, 77, rue Lepic - 75018 Paris

https://galeriel77.com/

La Rédaction
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