Demain, jeudi 20 octobre, le Palais de l’Institut de France inaugure l’exposition du treizième lauréat du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière – Académie des Beaux-Arts dont le commissariat est assuré par Sylvie Hugues. Après deux ans passés en Afrique de l’Ouest pour son projet “Peuls du Sahel”, le photoreporter français Pascal Maitre restitue son reportage dans une exposition présentée au Pavillon Comtesse de Caen dans le cadre du festival PhotoSaintGermain.
Burkina Faso, Kienfangué à 20 km de la capitale Ouagadougou, des koglewogos, miliciens censés épauler les forces de sécurité. Cette milice essentiellement Mossi s’en prend régulièrement à la population civile et très souvent aux peuls, en réaction aux attaques des groupes djihadistes où les peuls sont nombreux.
© Pascal Maitre/ MYOP /Prix Marc Ladreit de Lacharrière en partenariat avec l’Académie des beaux-arts
L’Académie des Beaux-Arts, partenaire du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière, accueille l’exposition du lauréat 2020, Pascal Maitre. Initié en 2007, ce prix permet à un photographe vivant en France de réaliser un projet photographique original. En 2018, le rythme du prix change pour devenir bisannuel, et la dotation par lauréat se voit multipliée par deux. Cette évolution permet ainsi aux lauréats de réaliser leur sujet au long cours avec une bourse de 30.000€ pour le présenter dans une exposition individuelle deux ans après sa nomination.
Mali, ces enfants peuls ont fui avec leur marabout la commune rurale de Soye (à 28 km de Mopti) afin de se réfugier dans le quartier de Taïkiri à Mopti.
Cette commune est en zone rouge et contrôlée par les djihadistes depuis six ans.
© Pascal Maitre/ MYOP /Prix Marc Ladreit de Lacharrière en partenariat avec l’Académie des beaux-arts
Cette année, pour cette treizième édition, Pascal Maitre dévoile au Pavillon Comtesse de Caen du Palais de l’Institut de France son reportage sur le peuple Peul, une communauté millénaire composée de presque 70 millions d’individus répartis dans une quinzaine de pays d’Afrique. Le photoreporter français a choisi le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Bénin pour suivre le quotidien de ce peuple nomade. Pascal Maitre connaît bien le continent africain, il l’a foulé à de nombreuses reprises pour suivre l’actualité et les nombreux conflits. Pour ce nouveau projet, il a souhaité se concentrer sur les conséquences des différentes crises qui touchent les Peuls du Sahel.
Mali, Mopti, chaque soir la plupart des bergers peuls de la région ramènent leurs troupeaux en ville pour y passer la nuit. L’insécurité est extrême, les djihadistes de la Katiba Macina du prédicateur Amadou Kouffa sont présents à moins de 10 kilomètres.
© Pascal Maitre/ MYOP /Prix Marc Ladreit de Lacharrière en partenariat avec l’Académie des beaux-arts
Fragilisée par la forte croissance démographique et le réchauffement climatique, cette communauté lutte pour survivre et tente d’adapter son mode de vie. Face à ces difficultés grandissantes, nombreux sont ceux qui décident de se radicaliser et de rejoindre l’organisation djihadiste, marquant une rupture et créant des conflits de plus en plus violents. Après deux ans passés à documenter leur quotidien en profonde mutation, le photoreporter restitue un témoignage précieux sur cette communauté qui tente de résister et préserver ses traditions. Pour l’occasion, l’exposition présente une sélection de photographies rassemblées en trois thématiques : “Les fêtes”, “La vie quotidienne” pour finir sur le dernier chapitre “Le conflit et ses conséquences”.
La 14ème édition du Prix vient d’être décerné au photographe Olivier Jobard pour son projet « Souvenirs d’une vie envolée, ma famille afghane » que l’on découvrira en octobre 2024 !
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