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Le Week-end de rentrée à Marseille a été intense avec les 10 ans de PARÉ́IDOLIE, grand rendez-vous du dessin contemporain avec un spectre fortement élargi comme nous le confiait récemment Martine Robin, directrice du Château de Servières. Autour d’une quinzaine de galeries françaises et internationales, une large programmation culturelle : cartes blanches à des structures régionales le Frac Sud et le centre d’art de Châteauvert, artiste invitée : Diane Guyot de St Michel, exposition au [mac], dialogue de collectionneurs Jacques Deret Art [ ] Collector Paris et Jacques Font, et coup d ‘envoi la Saison du dessin depuis le toit du MAC avec une exposition coup de coeur Le Sentiment du dessin qui défie les contraintes de l’espace et du temps. Une traversée étourdissante sous le signe du désir et de l’élan.

Quelques pépites repérées sur le foire :

Côme Di Meglio et Eve Pietruschi : carte blanche Paréidolie au centre d’art contemporain Châteauvert

La préfiguration de ce projet REGAIN y sera développé début 2024. Les champignons et leur mycélium qui deviennent des matériaux inattendus pour performances ou architectures enveloppantes, repas enchantés d’hypnose font partie de la pratique de Côme qui interroge notre relation au vivant. La visite de son atelier d’artiste au 1er étage du Château de Servières permet de mesurer l’étendue de ses recherches. Eve de son côté, pratique la marche, la collecte de végétaux dont l’empreinte et le report sur dessin ou photographie a valeur de rituel et d’offrande.

Les soeurs Chevalme : Galerie 8 + 4 (Paris)

Les Soeurs Chevalme Naufrage du vapeur Kabongo, 2023 Dessins sur papier, épingles 39 x 26 x 5 cm Courtesy de l’artiste et de la Galerie 8+4

Les jumelles Delphine et Elodie, que j’avais découvertes lors du Salon de Montrouge de 2011, fondatrices du collectif Quartier Général, poursuivent leur exploration des identités plurielles, issues de l’histoire et mobiles. A partir d’anciennes représentations des colonies africaines, elles ajoutent des timbres français qui perturbent volontairement la lecture de l’image.

Mara Fortunatovic et Jonathan Rosic : ARCHIRAAR (Bruxelles)

Mara Fortunatovic Scheda Unda, 2022 Acier inoxydable, laque uréthane 55 x 50 cm Courtesy de l’artiste et de Archiraar

L’approche très minimaliste de Mara et ses symphonies de blanc ont quelque chose d’hypnotique. Multiples variations dont elle a le secret. Jonathan Rosic se livre à des dissimulations volontaires à partir de photographies de films dont il isole les portraits reconstitués à l’encre de chine.

Reeve Schumacher : LHOSTE (Arles)

Reeve Schumacher Série Postcard Village of the Dammed, 2023 Troue d’aiguille sur carte postale ancienne 12 x 17 cm Courtesy de l’artiste et de Lhoste

Artiste et musicien, Sonic Braile est un projet de longue haleine. Reeve part de vinyles dont il incise la surface pour créer une expérience sonore au confins de l’art brut. Ses installations présentées au Rencontres d’Arles de 2021 associant son et lumière avaient marqué les esprits.

Karine Rougier : Espae à Vendre (Nice)

Karine Rougier Paréidolie 2023 Phantasmagora Frac Sud

Découverte avec Evelyne Deret, Art [ ] Collector, Karine Rougier développe un univers singulier récemment exposé au Drawing Lab en tant que lauréate Drawing Now 2022. Ses enluminures ont ceci de très contemporain qu’elles rejoignent des enjeu universels entrelacés de cosmogonie, d’alchimie, pratiques divinatoires, ésotérisme…Karine Rougier fait partie de la sélection de Murielle Enjarlan, Frac Sud, Phantasmagora.

Egalement sur le stand Jean-Luc Verna, ouvert à toutes les expérimentations.

Jacques Lizène : galerie Nadja Vilenne (Liège, BE)

Jacques Lizène Saule pleureur, saule fontaine, 1992 Encre sur papier 29,7 x 21 cm Courtesy de l’artiste et Galerie Nadja Vilenne

Humour belge corrosif avec la galerie Nadja Vilenne qui présente des dessins historiques de Jacques Lizène « Petit Maitre liégois » d’une radicalité sans compromis, amateur de l’échec et des déboirs, pourfendeur des institutions et de l’ordre établi.

Atsoupé : galerie Anne de Villepoix (Paris)

Aux côtés de Franck Lundangi, l’artiste Togolaise Atsoupé et ses blueus à l’âme. Immobilisée à l’adolescence à l’hôpital à la suite d’un accident de la route, elle a su faire preuve de résilience. Ses personnages sont comme figés par la souffrance, se réveillant d’un long cauchemar.

Saison du dessin 2023

Extraits :
DÉJÀ Diplômés étudiants jeunes artistes des écoles du Sud
Double Jacks à la Cartine, Jacques Deret et Jacques Font regard croisé
Paréidolie — Salon international du dessin contemporain | Marseille (pareidolie.net)

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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