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L'EditionPhoto Soledades par Gilles Roudière aux éditions lamaindonne Frédéric Martin24 septembre 2024 Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsAprès Trova, son premier ouvrage, Gilles Roudière publie Soledades au éditions lamaindonne. Il y relate une série de voyages effectués en Espagne, notamment dans la province d’Almeria et plus particulièrement le désert de Tabernas (celui qui servit de décor pour nombre de westerns spaghetti, dont le très célèbre Le Bon, la Brute et le Truand). Mais loin de toute tentative documentaire ou de volonté descriptive, l’auteur se laisse porter par le lieu, l’ambiance et ses propres émotions et sentiments, comme un voyage intérieur. © Gilles Roudière / lamaindonne La construction narrative, semblable à un récit de ce qui le traverse, se fait en chapitres. Et ce n’est certainement pas par hasard que Soledades porte en sous-titre nouvelles, tant chacune des parties forme une histoire indépendante mais pourtant reliée à l’ensemble en un tout cohérent. Ce n’est pas non plus fortuit que tout cela ouvre sur des vers du poète Antonio Machado extraits de son recueil Soledades, galerias y otros poemas. Toutefois, il ne faudrait pas que le lecteur se méprenne en pensant que le photographe cherche à illustrer lesdits poèmes. Ceux-ci font écho aux images, qui elles-mêmes leur répondent. Soledades est une chanson un peu mélancolique et silencieuse baignée de lumière, d’ombres, de chaleur et de questionnements intimes. © Gilles Roudière / lamaindonne Un désert. Au premier plan des agaves. On devine un silence, peut-être troué par le sifflement d’un rapace, le vent, la chaleur qui martèle les pierres. Tout est blanc, jaune et le ciel écrase le monde. C’est la première histoire, celle d’ouverture. Une histoire d’espaces vides, de silhouettes rares et d’arbres morts. Une histoire dans laquelle l’auteur marche sans cesse, sans fin. Il y a beaucoup d’absences, d’ombres denses et un chat fuit dans la torpeur. Puis ce sont d’autres nouvelles, la deuxième, la troisième, la quatrième… La ville se rapproche, ses habitants, reste toujours cette sensation silencieuse, ce vide. Une solitude étrange qui n’est pas tout à fait tragique. On y croise des religieuses en contre-jour, des animaux empaillés et d’autres bien vivants, les souliers vernis de quelques hommes, des porches écrasés par la lumière, une femme qui regarde par la vitre l’intérieur d’un train, des chaussures d’enfants, d’autres animaux. Sans bruit. Et arrive l’épilogue, une fin de bord de mer, de vagues et d’oiseaux blancs. « Homme libre, toujours tu chériras la mer » disait Baudelaire. Homme libre, tu arrives au terme de ton voyage, de tes pensées. © Gilles Roudière / lamaindonne Soledades est un ouvrage surprenant à plus d’un titre. Gilles Roudière explique qu’il est devenu vraiment photographe dès lors qu’il a ressenti les images plutôt que d’essayer de les comprendre. Ce livre, tout comme son prédécesseur, ne déroge pas à cette règle. La photographie qui nous est donnée à voir puise son origine en dedans, au cœur de territoires intimes fait de silence, de solitude, de mots et d’une forme de liberté qui serait indépendance. Peu à peu, s’invente une musique, une mélodie sourde qui gagne le lecteur dans les pas du photographe. C’est un murmure, mais un air entêtant que l’on ne peut oublier et qui nous obsède la journée, et bien après. C’est la musique de la mélancolie, mais aussi celle de la rencontre. Ça ne swingue pas, ça ne rock pas, ça va et ça vient au gré des lieux visités, des gens croisés, des pensées qui s’agitent. C’est la musique des heures seul, des territoires déserts, des villes où l’on ne connaît pas grand monde et que pourtant, on cherche à ressentir plutôt que de les comprendre. C’est la saudade en image, le sensucht. Mais une image peut-elle dire ce qui se tient dans l’esprit de celui qui la produit ? Devenir un territoire mental, une carte des états d’âme ? Il semblerait que oui. © Gilles Roudière / lamaindonne Soledades porte plus de ressentis que de dits. S’éloignant de la narration, de la monstration trop évidente du lieu, le livre invite à une forme d’errance sensible et intime dans la psyché de Gilles. Il n’y a pas un bruit, quelques êtres humains, des mains, des flamants roses et puis… Comme une tristesse diffuse, un sentiment d’écart avec le monde, une langueur, le tout dit si subtilement, avec pudeur, qu’il nous est impossible de ne pas le ressentir, sans pourtant être emporté par des émotions démesurées et hors de propos. Poésie fragmentée, histoire d’un accomplissement de soi, voyage intérieur, chanson du silence ? Comment qualifier ce qui ne peut l’être ? Peut-être que, en toute logique, il convient de se taire. D’achever les textes trop bavards, de se laisser porter. Juste partir dans ces soledades andalouses et revenir souvent aux pages de ce livre magnifique. INFORMATIONS PRATIQUES Soledades Gilles Roudière Editions lamaindonne 20,5 x 26 cm, 176 pages, 100 photographies en bichromie couverture reliée avec toile imprimée marquage à chaud ISBN: 978-2-492920-15-8 42€ https://www.lamaindonne.fr/produit/soledades/ https://www.gillesroudiere.com/ À VOIR ÉGALEMENT Galerie Le Carré d’Art - Centre Culturel Pôle Sud1 rue de la Conterie - 35131 Chartres de Bretagne ven13sep(sep 13)14 h 30 minsam16nov(nov 16)18 h 30 minGilles RoudièreDétoursGalerie Le Carré d’Art - Centre Culturel Pôle Sud, 1 rue de la Conterie - 35131 Chartres de Bretagne Détail de l'événementGilles Roudière dit : Je crois que je suis devenu photographe quand j’ai arrêté d’essayer de comprendre les images et que j’ai commencé à les ressentir. C’est là une définition Détail de l'événement Gilles Roudière dit : Je crois que je suis devenu photographe quand j’ai arrêté d’essayer de comprendre les images et que j’ai commencé à les ressentir. C’est là une définition très juste de sa photographie. Loin de toute intention descriptive ou documentaire, il s’attache à parcourir des territoires, proches ou lointain, qui agissent comme des catalyseurs pour son regard, sa sensibilité et son intuition. Chaque fois, il vient en découvreur, et aborde les lieux, les habitants, sans idées préconçues. Alors, quand il part à la rencontre de Chartres-de-Bretagne, c’est une forme d’à-côté poétique qu’il rapporte. Ici, c’est son cheminement qui importe : au gré de ses déambulations, il ne dit pas vraiment la ville, mais plutôt son au-delà et ses contours. Il s’attarde à la contemplation et donne matière aux visions qu’il glane. Ses images sont habitées par la présence dans un souffle d’air, d’un oiseau saisi en plein vol, du pas furtif d’un chat ou d’un enfant… Alors on peut comprendre qu’il ne livre rien d’attendu, mais révèle des formes de beautés insoupçonnées du quotidien. ________________________________________ Une résidence de création et une édition Cette exposition est produite dans le cadre d’une résidence de création entamée durant l’été 2023 sur le territoire de Chartres-de-Bretagne. Elle s’accompagne de la parution d’une monographie publiée aux éditions Sur la Crête, partenaire éditorial des résidences du Carré d’Art. Photographe autodidacte français né en 1976, Gilles Roudière vit et travaille entre Tours et Berlin depuis 2005. Sa première série sur l’Albanie a fait l’objet de plusieurs distinctions et expositions : Festival Circulation(s), centre d’art de l’Imagerie à Lannion, Musée du Botanique à Bruxelles… Il a poursuivi son exploration photographique en Israël, Palestine, Turquie, Caraïbes, Portugal, Cuba et récemment en Espagne. Il reçoit le Leica Galleries International Portfolio Award aux Rencontres d’Arles en 2017. Son livre TROVA, publié par les éditions lamaindonne est finaliste du Prix Nadar 2019 et lauréat du Prix HiP 2019 de la monographie d’auteur. Gilles Roudière participe au projet collectif Temps Zero. Il est représenté par les galeries In)(between à Paris et Busche Kunst à Berlin. DatesSeptembre 13 (Vendredi) 1 h 30 min - Novembre 16 (Samedi) 5 h 30 min(GMT-11:00) LieuGalerie Le Carré d’Art - Centre Culturel Pôle Sud1 rue de la Conterie - 35131 Chartres de Bretagne Galerie Le Carré d’Art - Centre Culturel Pôle Sud1 rue de la Conterie - 35131 Chartres de BretagneDu mardi au vendredi de 14h à 18h30 Le samedi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h Get Directions CalendrierGoogleCal Related Events Nolwenn Brod 2 Novembre 2023 1 h 30 min - 8 Décembre 2023 7 h 30 min Favori1
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