MAMC+ : Quatre expositions pour une réouverture !

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Après 19 mois de rénovation, le Musée d’art moderne et contemporain Saint-Etienne, MAMC+, fait sa mue préfigurant les défis à venir (extension du musée). Depuis sa fondation en 1987, le Musée n’a eu de cesse de se développer et réinventer, ses collections se chiffrant désormais à 23 000 œuvres contre 2390 au départ dans une architecture en toit-terrasse agrémentée de céramiques noires imaginée par l’architecte et collectionneur Didier Guichard. La redécouverte et mise en valeur à l’occasion de l’œuvre de Jean-Pierre Raynaud « Espace Zéro » dans le hall du musée agit comme la matrice d’un ensemble conçu sous le prisme du carré.

Avec près de 400 expositions organisées, un public de 60 000 visiteurs par an, des dons et acquisitions en constante progression, il était temps de répondre aux exigences écologiques comme le souligne Aurélie Voltz, directrice de l’établissement. Une démarche de développement durable à tous les niveaux de décision en matière de conditions de travail, de circuite de visite (nouveau sol après désamiantage) et également de conservation (éclairage zénithal, hygrométrie et climatisation). Un ambitieux chantier des collections a été lancé en parallèle comme le révèle l’une des expositions de cette réouverture « Hors format » sous le commissariat de Zoé Marty. Coût total du projet : 5 millions d’euros dont 632 000 financés par l’Etat et le reste par Saint-Etienne et Métropole.

Exposition Hors Format, 2024. Photo : Pierre Grasset / Saint-Etienne Métropole. © Adagp, Paris, 2024

Les collections sont le point d’orgue de cette programmation inaugurale soulignant le rayonnement d’un musée modèle pensé en phase avec la construction européenne et les ambitions de Bernard Ceysson, directeur à partir de 1967, attentif à de nouvelles générations d’artistes issus du groupe Support/Surfaces, de la figuration narrative et du néo-expressionnisme allemand. De plus un axe américain est privilégié notamment autour de créateurs new-yorkais comme en témoigne l’œuvre de Frank Stella (série Protactor) qui ouvre magistralement le parcours de « Hors Format ». A ses côtés A R Penck, Vincent Bioules, Gerard Richter, Simon Hantaï.. tandis que dans les salles suivantes les coulisses de la collection sont dévoilées au public avec une sélection de peintures du XVIème au XIXème siècle dont un chef d’œuvre d’Hyppolite Flandrin et quelques maîtres stéphanois plus anecdotiques. Un espace de restauration en continu est visible permettant au public de découvrir ce volet habituellement caché.

Le parcours se poursuit avec Julian Schnabel, David Diao mais aussi les nouvelles générations : Barthélémy Toguo, Isabelle Champion-Métadier, Lee Bae, Elisabeth Mercier soulignant un déséquilibre certain vis-à-vis des artistes femmes, ce à quoi s’est attelé Aurélie Voltz dès son arrivée.

« Brand New ! Dons récents aux collections » sous le commissariat d’Alexandre Quoi souligne l’implication de nombreux donateurs privés, galeristes, artistes et ayant-droits dans la vie du musée autour d’une sélection de 150 œuvres des années 1960 à aujourd’hui. Parmi les points forts : l’ensemble d’œuvres de Lena Vandrey, l’installation du duo français Pétrel/ Roumagnac autour du régime d’apparition des images un focus sur l’artiste allemand exilé à Paris Max Wechsler entre surréalisme et lettrisme, l’artiste abstrait Charles-Henri Monvert un passé à côté des radars, de même avec la redécouverte de l’artiste Bernard Joubert dont les œuvres protocolaires jouent sur la matérialité de la peinture et les seuils de visibilité. Pour finir l’installation de Mac Adams simule une scène de crime dont les indices sont laissés à l’interprétation du regardeur.

David Meskhi, Shadow Sea 01, 2023, Archival Pigment Print on Hahnemühle Baryt

Deux monographies sont également proposées ; d’une part le photographe géorgien David Meskhi soulignant la place de ce médium dans la collection du musée et le soutien aux générations actuelles et d’autre part la lauréate de la 11ème édition du Prix des Partenaires du MAMC + arts graphiques, Anne Bourse.

Carte blanche offerte à David Meskhi et un très bel accrochage.

Pour l’artiste, il est question du corps, du sport et de rituels à l’ère post soviétique, son père étant entraineur de l’équipe nationale de gymnastique de l’ex Union Soviétique. Il a dans le contexte de ce nouveau projet été invité en résidence à Saint-Etienne au sein de trois club sportifs stéphanois. Le cadrage, la lumière, la chute des corps, leur suspension dans les airs.. l’accrochage suscite comme un vertige.

Publications
• Le tout premier catalogue de David Meskhi est publié à l’occasion de son exposition personnelle au MAMC+, coédité avec Light Motiv.
• Anne bourse avec « Nuits » poursuit ses explorations et obsessions graphiques que nous avions découvertes à la fondation Ricard ou au Palais de Tokyo. Au milieu des maquettes, étagères, matelas, une chambre tissée qui renvoie aux rubans de la tradition stéphanoise Une trame évolutive instable et psychédélique aux marges de la ficiton.
• À l’occasion de l’exposition, le MAMC+ coédite avec la maison d’édition Même pas l’hiver le premier livre d’artiste d’Anne Bourse intitulé H-Clubbing with Jean-Luc.

Prochainement : Carte blanche d’Aurélie Voltz, invité de la semaine.

INFOS PRATIQUES :
Les quatre expositions de la réouverture
« Hors format – Collections en chantier »
Jusqu’au 11 août 2025
« Brand New !, Dons récents aux collections »
Jusqu’au 9 mars 2025
Anne Bourse, « Nuits »
David Meskhi « Our Son, My Son
Jusqu’au 16 mars 2025
Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole – Rue Fernand Léger – 42270 Saint-Priest-en-Jarez
Tarifs : 6,50 euros : plein tarif / 5 euros : Tarif réduit
https://mamc.saint-etienne.fr/fr/expositions