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Cap sur 2025 !

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Les années se suivent et ne se ressemblent pas, mais au sein de 9 Lives on poursuit notre mission sans perdre notre motivation. Celle de vous fournir une actualité quotidienne sans filtre, on ne « vend » rien d’autre que notre passion et notre volonté de défendre la photographie et les arts visuels. Chaque fin d’année, c’est l’heure de faire les comptes, le bilan d’une année bien chargée. En 2024, nous avons publié 1600 articles et partagé 800 événements. Pour cette fin d’année, si vous êtes abonné·e à notre newsletter (c’est gratuit!), vous recevrez les articles qui ont rencontré le plus de succès auprès du lectorat.

La photographie va bientôt fêter son bicentenaire et les pouvoirs publics ont l’air de vouloir célébrer cette création française (n’en déplaise aux britanniques) en grande pompe.
Mais que diriez-vous de la sauver plutôt que de la célébrer ? En janvier, le CLAP publiait sa dernière étude sur la rémunération des photographes (Lire notre article « Est-ce encore possible de vivre de la photographie ? ») avec des chiffres éloquents. La majorité des photographes de l’étude (62,7%) déclarent que leur activité ne suffit pas à répondre à leurs besoins financiers et pour cause, cette même majorité a touché pour l’année 2022 des revenus allant de zéro à 20.000€. Sur cette tranche, ils sont près de 25% à toucher moins de 416€ nets par mois, ce qui est moins que le RSA. Plus inquiétant encore, les photographes participants alertent sur la baisse des rémunérations, ce qui ne présage rien de bon pour les années à venir (23% des photographes qui déclarent une baisse de revenus ont perdu la moitié de leur rémunération).

Cet état financier semble n’épargner personne, aussi, en 2024, nous avons dû dire au revoir à plusieurs galeries, comme celles de Nathalie Locatelli, Baudoin Lebon ou encore la galerie le Reverbère, véritable institution lyonnaise qui ferme ses portes à la fin de l’année !
Des galeries, mais aussi des agents, des agences qui sont en difficulté, des prix en baisse, un marché tendu, des frais de fonctionnement de plus en plus élevés, alors on compense pour tenir, on fait de plus en plus d’heures avec des effectifs toujours plus réduits. Des médias spécialisés qui modifient leurs rythmes de sortie, des mensuels qui deviennent trimestriels, des trimestriels qui deviennent des bisannuels voire annuels… Chacun tente de s’en sortir.

2024 a été également une année d’amorce de libération de la parole. Au printemps, nous avons mis à disposition un compte Instagram (cliquez ici) et un formulaire anonyme (en cliquant sur ce lien) pour dénoncer les violences dans le secteur de la photographie (voir notre article : « Le secteur de la photographie prêt à faire sa révolution ?« ), démontrant que la violence est partout et touche tout le monde. Et en cette fin d’année, c’est cet article du Monde qui dévoile les dépôts de plaintes pour violences sexuelles et viols sur mineurs visant les photographes Bernard Faucon, Jean-Claude Larrieu et l’une des figures majeures de la photographie, Christian Caujolle – aujourd’hui directeur artistique de la galerie du Chateau d’Eau à Toulouse. Son contrat prend fin ce mois-ci, très probable qu’il ne soit pas renouvelé, mais sur ce sujet le silence de la municipalité est assourdissant. À l’image de la profession qui s’est bien gardé d’en parler, et on ne pense pas que ce soit juste pour des questions de présomption d’innocence…

Quel sort nous réserve 2025 ? Nous ne le savons pas encore, mais une chose est (presque) sûre, c’est que nous serons là pour suivre de très près tout cela et vous informer.

De notre côté, notre petite équipe de bénévoles passionné·es et passionnant·es (merci Marie-Elisabeth De La Fresnaye, Frédéric Martin, Fatma Alilate, Maria Xypolopoulou, Phoebe Wilson et à tou·tes ceux·elles qui participent plus ponctuellement) qui fournissent un travail considérable à mes côtés.

Chaque année, nous publions nos chiffres de parité (et oui c’est important quoi qu’en pense certains…), ces données sont partagées sur la plateforme de ministère de la Culture, Elles font la culture. Si vous avez une structure photo, n’hésitez pas à partager vos chiffres (en cliquant-ici) sur la parité dans l’Index prévu à cet effet. Même si vous n’êtes pas (encore) paritaire !

Evolution des données sur la parité dans 9 Lives dans l’Index Parité de la plateforme Elles font la Culture (chiffres qui ne prennent pas en compte les articles mixtes)

Données spécifiques liées à notre structure 9 Lives magazine

Enfin, pour terminer cet éditorial de fin d’année, je souhaite vous adresser un grand merci. Vous êtes toujours plus à nous suivre.
Et c’est grâce aux donateur·ices et aux adhérent·es que nous pouvons financer une grande partie de la production de 9 Lives.
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Je vous dis à l’année prochaine et en attendant, pendant les deux prochaines semaines, si vous êtes abonné·e à notre newsletter (c’est gratuit), vous recevrez les articles qui ont eu le plus de succès auprès de nos lecteur·ices.

Belles fêtes à tou·tes !


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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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