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Morgan Courtois, lauréat du 10ème Prix Meurice pour l’art contemporain

Temps de lecture estimé : 5mins

Créé en 2008 le Prix Meurice pour l’art contemporain a déjà récompensé 9 artistes et accompagné leur trajectoire, parmi lesquels, Neil Beloufa, Saâdane Afif, Eric Baudard,Mark Geffriaud.. . Doté d’une valeur de 20 000€ il permet la réalisation d’un projet d’envergure proposé par un artiste de moins de 45 ans et sa galerie, et est dévoilé juste avant la semaine de la FIAC.

Pour cette 10ème édition, un logo est spécialement pensé par Jean-Charles de Castelbajac, parrain du Jury, comme un drapeau pour les étoiles montantes de l’art contemporain et Hans Ulrich Obrist invité d’honneur du jury.

Le Jury 2017 :

Jean-Charles de Castelbajac, parrain du Prix
Lola Gonzalez : artiste et lauréat du Prix Meurice 2016/17
Montse Aguer : directrice du centre d’Etude Daliniennes
Colette Barbier : directrice de la Fondation d’entreprise Ricard
Nicolas Bourriaud : Directeur du musée d’art contemporain de Montpellier, la Panacée
Philippe Dagen : écrivain et professeur àl’Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Jennifer Flay : Directrice de la FIAC
Marta Gili : Directrice du Jeu de Paume
Jean de Loisy : Président du Palais de Tokyo
Henri Loyrette : Conseiller d’Etat
Maryvonne Pinault : Collectionneur
Claire Moulène : Conseiller artistique
et Franka Holtmann : Directeur général du Meurice

Les finalistes :

  • Morgan Courtois & Galerie Balice Hertling (lauréat)

Le métabolisme des espèces, leur rapport physiologique, les lois de la botanique ramenées aux métamorphoses de la sculpture innervent la pratique de cet artiste inclassable, un temps jardinier pour arrondir ses fins de mois.

Son projet commencé lors d’un voyage en Provence consiste à fabriquer son premier parfum « Fond de sac », composé en partenariat avec la maison Arnaud Poulain, de 4 fragrances correspondant aux étapes de son trajet vers le sud de la France et d’eau de Seine et autres vapeurs urbaines. Le tout prendra la forme d’une véritable installation olfactive. 

  • Mel O’Callaghan & Galerie Allen

Révélée au public parisien par le Palais de Tokyo à l’occasion du festival Do Disturb et de la Nuit Blanche, Mel O’Callaghan (née en 1975 à Sydney, Australie et vivant à Paris) se saisit du corps individuel et collectif comme outil d’observation de rites de passages à travers des films ou performances, endurantes et répétitives. Grâce au prix SAM pour l’art contemporain obtenu en 2015, elle poursuit son projet à Bornéo autour des autochtones Orang Sungai connus pour récolter à leurs risques et périls dans des grottes reculées des nids d’oiseaux revendus ensuite à la Chine. « Dangerous on-the-way » était le résultat de cette quête insolite.

Son projet au Center of the Centre propose un nouveau lien entre le corps humain, les explorations de la nature et un état hallucinatoire en concertation avec une chercheuse en géophysique et en Psychologie médicale. La performance sera accompagnée d’une partition musicale.

  • Théo Mercier & Galerie Budaga & Cargnel

Le collectionneur compulsif s’est assagi et une certaine mélancolie s’empare de ces accumulations de ruines de notre temps. Entre roman d’anticipation et cabinet de curiosités ces trouvailles s’animent dans des mises en scène qu’il performe.

Le projet : « Affordable solution for a better living » à partir de mobilier Ikea réunit 3 ou 5 danseurs qui déclinent différentes variantes. d’une performance en kit, soit le concept marketing du well being ramené dans la sphère de l’art contemporain. Brillant !

  • Eva Nielsen & Galerie Jousse Entreprise

Franco-danoise diplômée des Beaux Arts de Paris en 2009, Prix Art Collector en 2014, l’artiste concilie peinture et photographie à travers la technique de la sérigraphie dans des bribes de territoires traversés de signaux qu’il nous incombe de déchiffrer. Architectures brutalistes ou non lieux abandonnés, la trame chez elle devient ce filtre qui obture la vision et fragmente la perception. Un camouflage ou maillage de l’horizon qui laisse entrevoir une succession de dévoilements de formes. Epaisseurs et distorsions d’une temporalité inqualifiable faite d’alchimie pictorialiste et de mythologie en demi teinte.

Le projet se concentra à Istanbul autour d’une recherche sur l’architecture moderniste et les ruines de Ani, ancienne capitale de l’Arménie ayant connu un déclin. Ces deux strates historiques se verront superposées par son regard à la galerie The Pill.

  • Cédric Fargues & New Galerie

Post digital artiste français et mondialisé Cédric Fargues a été dans une autre vie apiculteur, fleuriste, femme de ménage, pâtissier..il développe à partir de déambulations naturalistes autour de sa ville d’origine Figeac rehaussées de collages ésotériques une réflexion sur notre seuil de perception. Henry, modèle d’aspirateur anglais antropomorphe l’inspire pour une série de performances où il se met en scène à ses côtés sur Instagram.

Le projet consiste à créer une chapelle pour la mort d’Henry sur le Golgotha. Un centre d’art contemporain à Copenhague, la Nikolaj Konsthal située dans une église s’est déjà montrée intéressée.

  • Kapwani Kiwanga & Galerie Jérôme Poggi

Sans doute l’artiste la plus pertinente à mes yeux. Née en 1978 à Hamilton dans l’Ontario canadien, elle est reliée à la Tanzanie par ses origines paternelles. Les enjeux liés à l’anthropologie, aux religions, l’économie, les préjugés sociaux, les déséquilibres, les systèmes de croyance, les rites de passage, les mythes et légendes donnent lieu à des fictions narratives inter-disciplinaires innovantes et à plusieurs niveaux de lecture.

Le projet consiste en une grande sculpture intitulée « Jalousies »faite de miroirs sans tain jouant sur la double signification de ce mot, renvoyant à l’architecture coloniale des pays chauds et au régime de surveillance des salles d’interrogatoire.

INFOS PRATIQUES :
Exposition des 6 finalistes, « les temps suspendus »
Jusqu’au 22 octobre 2017
(parcours FIAC)
Le Meurice, Paris
228 rue de Rivoli
75001 Paris
(Dorchester Collection)
https://www.dorchestercollection.com/fr/paris/le-meurice

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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