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Carte blanche à Bernard Descamps : Les Rencontres photographiques de Bamako

Temps de lecture estimé : 3mins

Pour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invité de la semaine, le photographe Bernard Descamps nous parle des Rencontres photographiques de Bamako, festival né en 1994 dont il est co-fondateur avec Françoise Huguier. Retour sur les premières éditions de cet événement photographique franco-malien !

1994, premières rencontres de la photographie africaine à Bamako, Mali. Nous y travaillions, Françoise Huguier et moi même depuis près de trois ans… Peu de gens croyaient alors à l’existence d’une photographie africaine originale. Une sous photographie coloniale, nous avait on dit dans un ministère à Paris…

Dans les années 90, époque encore « argentique », un bon nombre de photographes ou d’artistes utilisant la photographie, existent, travaillent, et se sont approprié cette technique pourtant très liée à une économie occidentale (les grandes marques « photo » sont des filiales de groupes de la chimie) et adaptée aux pays du nord: température de base pour les traitements photo: 20 degrés!

Les premières rencontres de Bamako ont été formidables parce qu’elles ont révélé de grands photographes qui ont rejoint le panthéon des plus grands, comme Seydou Keita et Malick Sidibé, aujourd’hui disparus, mais dont les photographies sont représentées dans les plus grands musées et de nombreuses collections privées.

Les rencontres ont également permis de révéler de jeunes photographes. J’eus la chance de rencontrer trois d’entre eux et de leur proposer d’ exposer.
Alioune Bah, photographe du musée de Bamako, avec qui j’avais fait deux reportages au Mali, dans une grande réunion de griots et chez les chercheurs d’or au sud du pays, Pierrot Men, le malgache que j’ai connu lors d’un de ces « regards croisés » qui plaisaient tant aux institutions culturelles de l’époque… et Samuel Fosso, le centrafricain, natif du Nigéria et exilé lors de la guerre du Biafra; qui réalisait des autoportraits pour finir les films des portraits de commandes qu’il faisait dans son petit studio de Bangui, baptisé; « Studio Gentil », puis « Studio Convenance »…

25 ans après, Alioune Bah est un peu en retrait du monde de la photographie, mais Pierrot Men qui vivait de la vente des cartes postales noir et blanc qu’il éditait dans les années 90, est aujourd’hui l’artiste malgache qui s’exporte le mieux! Samuel Fosso quand à lui est représenté dans de grands musées et d’importantes collections privées, notamment aux Etats unis. Je vous conseille fortement d’aller voir leurs sites internet.

Depuis ces premières rencontres de Bamako, il n’est plus possible, comme c’était le cas avant, d’oublier les photographes africains dans les grandes manifestations culturelles.

Aujourd’hui, avec le numérique, avec les téléphones; indispensables objets des relations humaines en Afrique, et les réseaux sociaux, je pense vraiment que la création photographique africaine va connaitre un essor sans limite… à suivre… à suivre.

La 12ème édition des Rencontres de Bamako va ouvrir ses portes le 30 novembre prochain.
https://www.rencontres-bamako.com/

INFORMATIONS PRATIQUES

mer29jan(jan 29)13 h 00 mindim23aou(aou 23)19 h 00 minRencontresBernard DescampsLe Château d’Eau - Pôle photographique de Toulouse, 1, Place Laganne 31300 Toulouse

mer06nov(nov 6)10 h 00 minsam23(nov 23)18 h 30 minPierrot MenGalerie Lee, 9, rue Visconti 75006 Paris

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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