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Vincent Perez expose pour la première fois dans son pays natal, au Musée de l’appareil photographique de Vevey

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On ne le sait pas forcément, Vincent Perez a d’abord commencé des études pour devenir photographe. Deux années d’études de photographie au Centre professionnel de Vevey puis comme assistant chez un portraitiste de Lausanne, rue du petit chêne, un studio toujours en activité aujourd’hui spécialisé dans la photo d’identité.

C’est là que l’apprenti photographe Vincent va voir se révéler sous ses yeux des centaines de visages de la cité. Il passe son temps au laboratoire comme assistant à tirer puis retoucher et enfin à couper les photos d’identités, travail fastidieux nous confira-t-il, mais combien formateur au point qu’il garde toujours en mémoire cette approche de la manière de photographier et de découvrir les personnes sous un angle pour saisir leurs expressions.
Mais les lectures d’un certain Konstantin Stanislavsky, comédien et metteur en scène russe vont très vite dès l’âge de 15 ans, lui faire abandonner ses études de photographe et le faire bifurquer vers le métier de comédien, ce que nous connaissons le mieux de sa personne.

Mais depuis quelques années, à 55 ans et discrètement, Vincent Perez revient à la photographie. Après avoir exposé ses photographies en France, en Russie, il revient aujourd’hui dans son pays natal et décide d’exposer à Vevey, au Musée de l’appareil photographique, au coeur même de ses tous débuts de sculpteur de lumière.

Son exposition s’intitule IDENTITÉS, quoi de plus logique quant on connait maintenant son premier engagement viscéral pour la photographie.

Ma rencontre avec lui ce jeudi 21 novembre 2019 à Vevey, lors du vernissage de son exposition sera l’occasion de lui demander comment vit-il aujourd’hui la photo numérique? et l’argentique lui manque t’il?
Vincent va me répondre avec beaucoup de réflexion et de précisions. Il me confie:
J’ai toujours besoin de revenir à l’argentique avec mon Leica, j’ai besoin de cette sensation là, c’est comme si je retrouvais les fondamentaux de la photographie.
Maintenant, j’ai un peu de difficulté avec le numérique, mais avec l’appareil Pentax 645 ( dont il est l’ambassadeur ) c’est comme si j’avais retrouvé un peu un outil qui me correspondait en numérique, il y a un modelé au niveau du capteur qui me correspond bien. (53 millions de pixels) double d’un plein format 24X36. Quant à l’évolution de la photographie, elle est devenue à mes yeux trop conceptuelle, auprès des nouvelles générations; moi, je revendique le fait que dans la photographie il y a des choses que l’on ne peut pas conceptualiser”.

Vincent fait alors référence au photographe humaniste Henri Cartier-Bresson “Photographier c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’oeil et le coeur “.

C’est ce que je recherche dans la photographie, le petit pincement à un moment donné, c’est ce qui me fait vivre, me met en joie, me touche!. C’est dans tout ce que je fais aussi dans mon écriture, quand il y a çà: c’est extraordinaire! dans le jeu aussi. Alors que lorsque l’on va chercher le concept on est accompagné, c’est autre chose.Aujourd’hui en numérique avec cet appareil je fais très peu de photos, je les fais assez rapidement, je fais une ou deux prises et ensuite je cache mon appareil, je le mets dans mon dos, je ne veux pas qu’il existe trop entre nous, souvent j’ai aussi un flash annulaire et bizarrement ça cache l’appareil, avec le flash çà permet de bien accrocher les détails, les couleurs”….

Ancré dans le photographe qu’il est aujourd’hui, Vincent Perez pense à son prochain film en tant que réalisateur, et il le précise: “il y a pour moi un lien fort entre la photographie et le cinéma« .

Les portraits exposés au Musée de l’appareil photographique de Vevey témoignent d’un long travail d’approche de l’auteur et de son regard bienveillant auprès d’une communauté du quartier de Barbès dans le 18 ème arrondissement de Paris, communauté adepte de la Sapologie, un style de vie, un art de s’aimer et un mouvement vestimentaire avec des codes mais aussi des portraits en noir et blanc et en couleur, extraits de ses voyages en Russie. Tous ces tirages sont exposés en grand format.

INFOS PRATIQUES :
Identités
Vincent Perez
Du 22 novembre 2019 au 26 janvier 2020
Musée de l’appareil photographique à Vevey
Grande Place 99
CH-1800 Vevey
Suisse
http://www.cameramuseum.ch/

A LIRE :
Vincent Perez est notre invité de la semaine
Nouvelle revue photographique : Vincent

Jacques Revon
Jacques Revon est photographe, journaliste d'investigation et grand reporter français. Reportages humanitaires, conflits divers, rallyes aériens, sujets économiques et sociaux, médicaux et scientifiques, échanges culturels, tournés dans de nombreux pays… Il réalise de nombreux reportages pour France 3 dans le domaine du jazz, et en photographie pour Culture Jazz et Media Music, il couvre de nombreux festivals. En 2020, il publie "Au temps du coronavirus", un ouvrage rassemblant des images d'un collectif de photographes qui témoignent de la vie quotidienne sous pandémie (L'Harmattan).

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