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Carte blanche à Didier Ben Loulou : Les primitifs de la photographie

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Pour cette quatrième et dernière carte blanche, notre invité de la semaine, le photographe Didier Ben Loulou revient sur les photographes pionniers de qui ont su donner à ce médium toute la richesse qu’on lui connait. Retour au XIXème siècle avec les primitifs de la photographie.


Vidéo : Girault de Prangey’s Multiple-Exposure Daguerreotypes MET

Il est étrange que, ces derniers temps, je retourne de plus en plus à la photographie du XIXe siècle, il n’y a pas une période dans l’histoire de ce médium qui me captive davantage que celle-ci. Les primitifs, et leurs tâtonnements techniques maladroits, sont certainement les plus passionnants. Cyanotypes de la botaniste Anna Atkins, daguerréotypes de Jules Itier en Chine ; Joseph-Philibert Girault de Prangey à Jérusalem, portraits de Julia Margaret Cameron, magnifiques papiers salés sur Jérusalem d’Auguste Salzmann. Mieux encore, les toutes premières images de Henry Fox Talbot, tous ces amateurs enfin, ces pionniers, ces scientifiques, aristocrates de la pensée de valeur égale à leurs contemporains, qu’ils fussent écrivains ou peintres. Et cette fascination que j’éprouve à l’égard de ces procédés anciens qui se mettaient lentement en œuvre : le collodion, le négatif papier, les éblouissants bleu de Prusse des tirages au cyanotype. Cette « aura de l’image » a su traverser le temps en conférant une réalité sensible aux êtres et aux choses. Je ne saurais dire pourquoi ces photographies me transportent et m’éclairent, malgré leurs défauts techniques, davantage que bien des photographies d’aujourd’hui.

La Rédaction
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