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Partager Partager L'InterviewPhoto « Et pourtant elles photographient » Sortie de l’étude sur les parcours des femmes photographes Rencontre avec la sociologue Irène Jonas Ericka Weidmann29 juin 2020 Temps de lecture estimé : 4minsLe collectif La Part des Femmes a missionné la sociologue Irène Jonas pour mener une étude sociologique sur les parcours des femmes photographes. Cette étude « Et pourtant elles photographient » soutenue par le Ministère de la culture, est dévoilée ce jour, lundi 29 juin 2020. À cette occasion, nous avons rencontré Irène Jonas pour qu’elle nous explique ce qui résulte de tous les témoignages recueillis auprès de ces photographes, venues de tous horizons et générations confondus. « En tant que sociologue, j’aimerais que les études sur le genre n’existent pas. Quand on fait une étude sociologique, on se préoccupe des données concernant l’âge ou les origines sociales, mais le genre devrait faire partie intégrante de chaque étude. Il faut que l’on ait toujours en tête de se poser la question « est-ce que ça se passe de la même façon selon ces critères » et le genre en fait partie. Comme ça ne se fait pas, il y a des études sur le genre qui ont permis de mettre le doigt sur un point aveugle de ces études sociologiques. En ayant achevé celle-ci, j’ai très envie de m’attaquer à une étude sur les hommes photographes, de manière à comparer. Cela apporterait de nouveaux points intéressants. » – I.J. Irène Jonas publie cette nouvelle étude sur les femmes photographes quelques mois après la publication d’une étude sur la crise du photojournalisme et la santé des photographes commandée par la SAIF et la SCAM. Comme nous l’explique son auteure, une étude sociologique se réalise selon deux axes, qui peuvent être exploités ensemble ou séparément. La sociologie quantitative qui repose sur des statistiques chiffrées, d’une part, et la sociologie qualitative à travers des entretiens. Les chiffres sur la visibilité des femmes photographes a été le point de départ des actions du collectif La Part des Femmes. Ces statistiques ont permis de faire un état des lieux de la présence des femmes dans le secteur de la photo. Pour pouvoir comprendre le processus menant à cette invisibilité, il était essentiel d’interroger les professionnelles concernées. Ainsi, la sociologue a réalisé 25 longs entretiens pour saisir les parcours de vie de ces femmes photographes. Ces croisements d’expériences lui ont permis de cerner les différents points de blocages depuis la famille d’origine, jusqu’à aujourd’hui, et d’aborder les points de facilitations et d’empêchements en confrontant les témoignages de ces femmes de toutes générations et tous horizons confondus. « Il y a une évidence aujourd’hui, c’est qu’on ne se pose plus la question à savoir si une femme a le droit d’être photographe. Cela commence à se compliquer une fois qu’elles deviennent mères. » – I.J. Dans tous les domaines professionnels, la vie des femmes se compliquent lorsqu’elles décident de devenir mère. C’est souvent à cette période que les choses peuvent basculer. En croisant les deux études, Irène Jonas a permis d’identifier les mêmes réactions face aux discriminations des photojournalistes face à la précarité du métier, et à celles des femmes se confrontant au plafond de verre. Les hommes et les femmes réagissent de la même manière face à une attaque discriminante : ils ressentent la même peur, les mêmes doutes, incompréhensions et colère, et surtout le même mutisme. Ce que ne comprend pas la sociologue c’est que l’on puisse mettre en cause l’uberisation et l’ultra-libéralisme du métier, mais qu’il soit impossible de parler du sexisme. Ce qui est apparu dans ce rapport, c’est que c’est un ensemble de situations qui permet ou non de mener à bien son parcours professionnel chez les femmes photographes : si la grossesse ou le fait d’avoir des enfants pénalisent, il y a une foule de paramètres qui permettront qu’à un moment donné, on y arrive ou pas. Les parcours sont encore très lourds et laborieux. Ce qu’Irène Jonas retient de cette étude, c’est la grande vitalité, malgré la fatigue et parfois même le désespoir, de ces femmes qui ont la capacité de ne jamais lâcher et de s’adapter constamment. >>> Pour consulter l’étude gratuitement, rendez-vous sur le site de La Part des Femmes en cliquant ici. Renseignez vos noms et adresse de messagerie et vous recevrez le PDF directement dans votre boîte email ! A LIRE : Carte blanche à la Part des Femmes : L’étude menée par la sociologue Irène Jonas Irène Jonas, photographe et sociologue, est notre invitée Le photojournalisme rongé par la précarité PODCAST : Tables rondes « La Photographie en Danger ! » Finance, Santé, Parité : quelle situation aujourd’hui pour les photographes ? Favori0
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