L'Invité·e

Emeline Dufrennoy, commissaire d’exposition, est notre invitée de la semaine

Temps de lecture estimé : 5mins

Cette semaine nous accueillons la commissaire d’exposition Emeline Dufrennoy. Cette année, elle est en charge de la programmation du festival Mérignac Photo dont le thème est “Des mondes possibles” et qui réunit une vingtaine d’artistes français et internationaux. Les expositions réparties dans 4 lieux de la ville sont visibles jusqu’au 4 août prochain. Jusqu’à vendredi, notre invitée nous partagera son univers…

Emeline Dufrennoy est commissaire d’exposition indépendante.
En 2010, elle crée La Chambre, espace d’exposition et de formation à l’image basé à Strasbourg, après 4 années passées à la coordination des actions d’un collectif de photographes.
En tant que directrice, elle y développe jusqu’en 2015 une programmation axée sur la valorisation de la jeune création internationale et l’organisation d’expositions monographiques de photographes confirmés. Parallèlement, elle y développe plusieurs actions à vocation internationale tels qu’Oblick, événement dédié à la photographie française, allemande et suisse ou le concours Archifoto. Enfin, elle y définie une politique éducative par le biais de nombreuses actions de médiation et de formation à l’image, ou encore du programme Perspectives destiné à l’accompagnement et à la professionnalisation des jeunes auteurs.
Attachée aux problématiques et aux évolutions de l’image et de son statut, elle poursuit depuis 2016 son activité en tant que commissaire indépendante en collaboration avec des musées, centres d’art, fondations et institutions.
Engagée dans l’accompagnement et le soutien aux artistes, elle conçoit régulièrement interventions et programmes de formations sur les enjeux de la profession de photographe et ceux de l’exposition, tout en enseignant en école d’art.
Elle accompagne depuis 3 ans l’Université de Strasbourg au travers du projet « Supplementary Elements* », important programme de collaboration entre artistes et chercheurs autour des sciences de la matière et de l’image qui doit mener à une exposition événement au printemps 2022.
A l’invitation de la Ville de Mérignac, elle signe la programmation du Mérignac photo 2021 qui réunit une vingtaine d’artistes français et internationaux, et qui sous l’intitulé “Des mondes possibles” envisage le territoire et ses représentations comme support de fantasme et d’imaginaire.

https://merignac-photo.com/

INFORMATIONS PRATIQUES

ven30avr(avr 30)10 h 00 mindim08aou(aou 8)18 h 00 minMÉRIGNAC PHOTO : Des mondes possibles OrganisateurMérignac Photo

sam22mai(mai 22)14 h 00 mindim30(mai 30)19 h 00 min10 ans d’imagesExposition collectiveLa Chambre - espace d'exposition et de formation à l'image, 4 place d'Austerlitz 67000 Strasbourg

Le portrait chinois d’Emeline Dufrennoy

Si j’étais une œuvre d’art : Les papillons de Bertrand Gadenne
Si j’étais un musée ou une galerie : Le Musée Nicéphore Niépce
Si j’étais un livre : 100 ans de solitude de Gabriel García Márquez
Si j’étais un film : Le sens de la vie des Monty Python
Si j’étais un morceau de musique : Just Say I Love Him, Nina Simon
Si j’étais un photo accrochée sur un mur : une photo de famille ancienne
Si j’étais une citation : « Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas  (c’était une joie faite pour un autre), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers. »
Rainer Maria Rilke, Les cahiers de Malte Laurids Brigge
Si j’étais un sentiment : La saudade
Si j’étais un objet : Un livre
Si j’étais une exposition : « La boîte de Pandore, une autre photographie » par Jan Dibbets
Si j’étais un lieu d’inspiration : Les terrasses du jardin Boboli à Florence
Si j’étais un breuvage : L’eau
Si j’étais une héroïne : Plutôt anti-héros. Un personnage de Wim Wenders alors
Si j’étais un vêtement : un manteau bien chaud

CARTES BLANCHES DE NOTRE INVITÉE

Carte blanche à Emeline Dufrennoy : Mérignac photo 21 : Des mondes possibles (mardi 25 mai 2021)
Carte blanche à Emeline Dufrennoy : Supplementary Elements*, onthologie d’une image (mercredi 26 mai 2021)
Carte blanche à Emeline Dufrennoy : L’école de Condé à Nancy : advenir en photographie (jeudi 27 mai 2021)
Carte blanche à Emeline Dufrennoy : La Chambre a 10 ans (vendredi 28 mai 2021)

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

    You may also like

    En voir plus dans L'Invité·e