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Partager Partager Temps de lecture estimé : 3minsL’artiste Sandra Rocha (née aux Açores et vivant à Paris) et Miguel Magalhães, directeur du Programme Culture de la Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne se sont notamment rencontrés lorsque l’artiste est sélectionnée dans le cadre du programme Créativité et création artistique de la prestigieuse fondation lisboète, il était donc naturel que Nathalie Giraudeau, directrice du Centre Photographique d’Ile de France les invitent pour une rencontre dialoguée autour de l’exposition de l’artiste, soutenue par la Délégation en France et de la Fondation Gulbenkian. A partir du très beau titre emprunté à Jean-Christophe Bailly « le moindre souffle -sur le vivant » Sandra Rocha partage son expérience du confinement sur cette terre des origines. Une expérience de l’intériorité qu’elle croise avec sa lecture des Métamorphoses d’Ovide. Un temps suspendu où les règnes du vivant se confondent au fil de l’instabilité de ces îles volcaniques tour à tour idylliques ou au contraire violentes et inhospitalières. Des adolescents choisis pour leur être en devenir changent perpétuellement de visage, d’identité, d’apparence, sous le coup du sortilège des dieux. Algues I, 2000 tirage jet d’encre pigmentaire sur papier cotton smooth© Sandra Rocha Ensemble » Narcisse et Écho « , 2021, tirage jet d’encre pigmentaire sur papier cotton smooth© Sandra Rocha Ainsi d’Actéon qui devient cerf par la volonté de Diane, d’Echo transformée en rocher quand Narcisse la repousse, de Persée dont Minerve jalouse, envahit la chevelure de serpents. L’humain, le végétal, la nature agissent de concert dans cette fable remarquablement mise en scène sur fond de cascades ou de variations atmosphériques. Une dramaturgie servie par l’accrochage et les qualités immersives et sonores du parcours. Les corps sont traversés. Au delà des qualités plastiques qui renvoient à la grande peinture de paysage, Poussin en tête, la question du politique que soulève Miguel Magalhães, est bel et bien en filigrane. La vulnérabilité du corps, sa nudité, ses blessures, son rapt, sur fond de nature originelle, cette matrice dont nous avons puisé et épuisé toutes les ressources. Jusqu’à son dernier souffle … Ensemble » La création « , 2021, tirage jet d’encre pigmentaire sur papier cotton smooth© Sandra Rocha Après ce premier solo show de l’artiste dans une institution française, ce dont elle se réjouit, elle vient d’annoncer rejoindre la galerie Les Filles du Calvaire avec une exposition personnelle en juin 2022. . Ces dernières années, Sandra Rocha privilégie le livre comme support de présentation après avoir exposé régulièrement son travail artistique, notamment au Portugal et en Espagne et évolué dans le domaine du photojournalisme. Site internet de l’artiste : https://www.sandrarocha.pt/ INFORMATIONS PRATIQUES CPIF - Centre Photographique d'Ile-de-France107 Avenue de la République, 77340 Pontault-Combault dim10oct(oct 10)14 h 00 mindim19déc(déc 19)18 h 30 minLe moindre souffleSandra RochaCPIF - Centre Photographique d'Ile-de-France, 107 Avenue de la République, 77340 Pontault-Combault Détail de l'événementRien, dans le monde entier, ne demeure, / tout flue, toute image formée flotte… tout change. (Ovide, Les Métamorphoses, Livre XV – Pythagore Traduction par Marie Cosnay, Les Métamorphoses, Paris, Détail de l'événement Rien, dans le monde entier, ne demeure, / tout flue, toute image formée flotte… tout change. (Ovide, Les Métamorphoses, Livre XV – Pythagore Traduction par Marie Cosnay, Les Métamorphoses, Paris, Édition de l’Ogre, 2017) L’installation déployée par Sandra Rocha au sein des espaces du Centre Photographique d’Île-de-France est née de la rencontre féconde entre des images fixes et des images en mouvement produites par l’artiste au cœur de ses Açores natales, dans les entrailles même de sa terre nourricière. Dans la continuité de ses précédentes séries, Sandra Rocha met à nouveau au centre de cette nouvelle composition la place de l’homme dans son environnement naturel et les liens de communauté qui se tissent entre les vivants. Les paysages réconfortants qu’elle convoque, tout droits sortis du jardin d’Éden, invitent les corps, apparitions célestes, à entrer en communion avec cette mère-nature dont la luxuriante végétation semble protéger ces hommes, en totale fusion avec les éléments. Dans un geste d’hyper attention à ce qui l’entoure, Sandra Rocha fait se rencontrer l’humain et l’animal, le minéral et le végétal, sans distinction ni hiérarchie. Ses images nous interpellent sur notre statut de vivant. Nous sommes tous nés de cette matrice terrienne, mais qu’en avons-nous fait ? L’ère de l’anthropocène, marquée par l’emprise de l’être humain sur la nature, a produit les dérèglements que l’on connaît sur les écosystèmes de la planète. Notre civilisation peut-elle se régénérer et permettre à chacune des espèces qui la composent d’exister en harmonie les unes avec les autres ? Comme une invitation à cette réflexion, Sandra Rocha instaure un dialogue (une réconciliation ?) entre les mondes, entre les êtres, et plante le décor de ses questionnements. Imprégnée par des chefs-d’œuvre littéraires classiques, ici celui des Métamorphoses d’Ovide, elle rend aussi hommage à d’autres textes contemporains tel que celui de Jean-Christophe Bailly, Le moindre souffle (sur le vivant)*, véritables compagnons de route qui la guident dans sa quête et la nourrissent. À travers des séquences d’images, elle met en scène des micro-récits symboliques, reflets de nos états d’âme et de nos souffrances. Comment vivre avec son identité, sa sexualité, sa féminité, comment appréhender celle ou celui qui nous ressemble mais qui nous est aussi étranger ? Les corps juvéniles qu’elle engage au sein de ses images se parlent et entrent en résonance avec la pierre, les arbres, l’eau. Les animaux ne sont jamais loin, eux-mêmes complices d’une humanité où chacun pourrait retrouver sa dignité. En prise avec leur environnement direct, ces corps pourraient à tout instant se transformer, se réincarner et se faire fleur, bête, astre ou dieu. Ils sont le prolongement de possibles vies antérieures, et pour reprendre les mots d’Emanuele Coccia, des « …formes qui s’estompent les unes dans les autres, (…) s’engendrent les unes des autres ». ** Au loin se fait entendre le chant millénaire des Métamorphoses. C’est Narcisse que l’on voit attaché à chercher à l’extérieur de lui quelqu’un qui est en lui, qui est lui. C’est Actéon transformé par Diane en cerf ou l’Hermaphrodite en perte d’identité dont le corps fusionne avec celui de la nymphe Salmacis. C’est tant d’autres mythologies portant en elles tous les méandres de la vie, auxquelles Sandra Rocha offre une continuité dans un hymne à la beauté du monde et à ses agitations, dans le souffle d’une polyphonie du vivant. Fannie Escoulen * Jean-Cristophe Bailly, Le Parti pris des animaux, Paris, Christian Bourgeois éditeurs, 2013. ** Emanuele Coccia, Métamorphoses, Paris, Éditions Payot & Rivages, 2020. Sandra Rocha est née aux Açores et vit à Paris. Sandra initie sa formation en 1996 au Centre d’art Ar.Co à Lisbonne, puis travaillant pour un quotidien portugais pendant 4 ans. En 2003, elle quitte le journal et cofonde le collectif de photographes Kameraphoto (2003-2011). Elle collabore alors régulièrement avec la presse et reçoit en 2005, le grand prix de photojournalisme Visão-BES présidé par Ian Berry, fait toujours inédit pour une femme au Portugal. En 2008 elle obtient un master en histoire de l’art contemporain à la Faculté des sciences sociales et humaines de l’Université Nova de Lisbonne. La même année elle est sélectionnée pour intégrer le programme « Créativité et création artistique » de la Fondation Calouste Gulbenkian où elle développe son projet Portrait of Lady. Ces dernières années elle a privilégié le livre comme support de présentation de ses projets. En 2019, après six ans en France et trois monographies, Sandra Rocha intègre le livre 50 ans de la Photographie Française de Michel Poivert. Site internet de l’artiste : https://www.sandrarocha.pt Fannie Escoulen est née en 1978 à Valence, France. Elle vit et travaille à Marseille et Paris, France. Diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, Fannie Escoulen est commissaire d’exposition indépendante, spécialisée en photographie contemporaine. Directrice adjointe du BAL à Paris de 2007 à 2014, elle a notamment été commissaire des expositions monographiques d’Antoine d’Agata et Stéphane Duroy au BAL, Kate Barry aux Rencontres d’Arles et Anne-Marie Filaire au Mucem. Elle a été chargée par le ministère de la Culture en 2018 d’une programmation autour des femmes photographes à Paris Photo. Elle collabore régulièrement avec des maisons d’édition et mène des missions de conseil pour des entreprises et des mécènes pour la photographie. En 2020, elle a été commissaire de l’exposition Ici mieux qu’en face, dédiée à l’artiste Laurence Aëgerter au Petit Palais à Paris. Site internet de Fannie Escoulen : https://fannieescoulen.com/ DatesOctobre 10 (Dimanche) 1 h 00 min - Décembre 19 (Dimanche) 5 h 30 min(GMT-11:00) LieuCPIF - Centre Photographique d'Ile-de-France107 Avenue de la République, 77340 Pontault-Combault CPIF - Centre Photographique d'Ile-de-France107 Avenue de la République, 77340 Pontault-CombaultDu mercredi au vendredi de 13h à 18h. Les samedis et dimanches de 14h à 18h. Autres créneaux horaires sur rendez-vous. Entrée libre Get Directions CalendrierGoogleCal https://www.cpif.net/ Favori0
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