Arianna Sanesi nommée lauréate de la 1ère édition de la résidence photographique Chambre noire 4 jours ago
Interview Clothilde Morette, directrice artistique de la MEP : « Remettre au centre de l’histoire de l’art et de la photographie certains artistes invisibilisés » 10 mars 2025
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria) 2 jours ago
Salon du dessin 2025, Galerie Larock-Granoff : Interview Gabrielle Larock « Donner la parole aux femmes fait partie de ma ligne directrice » 2 heures ago
Interview Stéphanie Pécourt, Centre Wallonie Bruxelles : « Un manifeste dissident pour un cosmopolitisme renouvelé. » 3 jours ago
« Corps et âmes », une nouvelle saison incandescente à la Pinault Collection-Bourse de commerce 21 mars 2025
Partager Partager Temps de lecture estimé : 11minsPour sa quatrième et dernière carte blanche, la critique d’art et spécialiste de l’image, de l’art contemporain et de la photographie plasticienne, Dominique Baqué termine avec un billet d’humeur déclenché sur les événements qui se sont déroulés le 15 août dernier, lorsque les Talibans prennent le pouvoir de l’Afghanistan. Les vidéos et les images se succèdent frénétiquement autour d’un peuple menacé qui tente de fuir le pays. Depuis presque 6 mois, l’Afghanistan a sombré dans la famine et la situation des afghans est dramatique, en particulier celle des femmes… À tort ou à raison, je suis souvent en colère, éthiquement et politiquement. Mais ma colère s’est enflammée, davantage encore, le 15 août 2021. Vous souvenez-vous de cette date effroyable ? Elle correspond très exactement à la reprise du pouvoir par les Talibans, en Afghanistan, après le retrait des troupes américaines. CNN a documenté ces images épouvantables de foules d’Afghans s’accrochant désespérément aux ailes des avions en partance pour les États-Unis. Comme un mauvais remake des images de la déroute de Saïgon. Beaucoup sont restés à terre. Ils ne partiront jamais. Les plus menacés par la nouvelle dictature islamiste, ceux qui, notamment, ont « collaboré » avec les Américains et les Européens, se terrent chez eux, craignant les représailles. Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par KUSI News (@kusinews) Mais le pire concerne les Afghanes. Après une parenthèse de quelques décennies, où elles avaient enfin eu accès à l’éducation et pris goût à une certaine liberté, les voici de nouveau couvertes de l’infâme burqa, tel un linceul, interdites d’éducation et de travail, privées d’Internet et de portables, recluses dans le cercle étouffant du foyer familial. Pour celles qui osaient rêver d’être avocates ou médecins, le glas a sonné. Désormais condamnées aux mariages forcés, et à enfanter, encore et encore. Les Talibans, dont on appréciera le sens de l’humour et la rapide appropriation des termes du wokisme, avaient promis « un gouvernement inclusif ». Drôle à en pleurer, non ? Évidemment, nulle femme dans ce gouvernement de paysans montagnards illettrés, ignares, mais abrutis par une lecture archaïque du Coran et ne jurant que par la charia. Quant au ministère des Droits de la femme, il a été remplacé par celui du Vice et de la Vertu. Tout un programme… Woman and Children, Herat, Afghanistan © Marius Arnesen Cliquez pour lire la suite du billet d'humeur de Dominique Baqué Aujourd’hui, la famine s’abat sur un pays que ces clowns tragiques sont incapables de gérer. Des femmes, sous l’épais grillage de leur burqa, tels des fantômes, mendient sur le bord des routes, avec leurs enfants dénutris. Des parents choisissent de vendre leurs nourrissons pour parvenir à se nourrir. Horreur absolue. Je ne décolère pas. Mais qui s’en soucie encore, ici, l’émotion déjà passée ? Le temps est bien loin où la photographie d’une fillette nue, brûlée par le napalm, hurlant sur la route, a pu contribuer à l’éveil des consciences contre la guerre au Vietnam. Pour l’Afghanistan, les États occidentaux — dont la France —, ont assuré le strict minimum syndical quant aux rapatriements de celles et ceux que la mort menace, tandis que nos concitoyens sont frappés d’un mal étrange, que je diagnostiquerai comme une « fatigue compassionnelle ». Une léthargie de l’émotion qui paralyse toute solidarité possible. Car enfin, n’est-ce pas lassant, ces photographies si répétitives de zones de guerre bombardées, de villes en ruines, de femmes lapidées, d’enfants squelettiques aux yeux purulents de mouches ? Ne les a-t-on pas trop vues, ces images de reportages toutes semblables, au Bengladesh, au Pakistan, en Iran, en Somalie, en Éthiopie ? Finalement : n’est-ce pas le destin ? Regardons plutôt une série Netflix. Les Kurdes, ce peuple aussi courageux que maudit par l’Histoire, ont déjà payé un lourd tribut aux Occidentaux. Nous leur avons laissé faire le sale boulot contre Daech, puis l’Occident s’est porté aux abonnés absents, les laissant se faire massacrer par Erdogan. Verront-ils un jour la naissance officielle d’un Kurdistan libre, autonome et démocratique ? L’espoir fait vivre… Mais mon admiration éperdue va plus encore aux combattantes kurdes, ces femmes féministes et sans peur qui, après un entraînement militaire acharné, armées de leurs Kalachnikov, ont décimé les troupes djihadistes. Au péril de leur vie et, plus encore, d’une capture atroce : lorsqu’une de ces guerrières kurdes était « prise » par les fous d’Allah, elle savait ce qui l’attendait. Viols en réunions, puis éviscération vivante, et enfin décapitation — sa tête coupée servant ensuite de ballon de foot pour ces grands enfants que sont les djihadistes. Je comprends qu’elles aient préféré mourir au front, dans l’honneur. Et, si possible, après avoir abattu plusieurs soldats de Daech. Car être tué par une femme — cette sous-espèce de l’humanité —, pour un combattant du Djihad, ce n’est pas seulement la honte absolue, c’est aussi ne pas pouvoir gagner le Paradis. Ces femmes kurdes se sont battues pour moi, pour nous. Pour notre liberté. À toutes celles que nous avons abandonnées, avec notre lâcheté coutumière, je veux dire ici : merci. Vous êtes notre gloire. Vous êtes le sel de la Terre. Bande annonce Les Filles du soleil Bande annonce Soeurs d’armes Ailleurs, les dictatures se portent au mieux, et nous avons le choix : Poutine, Xi Ji Ping, Bolsonaro, Erdogan, Orban — et j’en oublie, tant la liste serait longue. En Birmanie, ce pays qui m’est si cher, depuis le retour de la Junte au pouvoir, les manifestants se font tuer à balles réelles. On vient de découvrir des charniers de corps calcinés. Mais, là aussi, qui s’en soucie ? À peine un entrefilet dans les journaux. L’émotion occidentale aura été de très courte durée. Après une résistance acharnée, Hong Kong est tombé sous domination chinoise. Taïwan est la prochaine cible. En France, ce pays qui fut le berceau des Lumières, jamais campagne électorale n’aura été aussi pathétique : une droite républicaine qui ne cesse de courir après l’extrême-droite, au point que seule l’épaisseur d’une feuille de papier programmatique les sépare. Une gauche éclatée en mille morceaux, incapable de se réunifier, qui n’a pas su reconquérir les classes populaires et les classes moyennes en voie de paupérisation. Une sociale-démocratie à bout de souffle, promise à son extinction prochaine. Une extrême-gauche noyautée par les Indigénistes et les « racialisés ». Et, pour parachever ce brillant tableau, l’entrée en scène d’un petit polémiste hargneux au visage de fouine, qui crache sa haine des Arabes, des Noirs, des femmes, des gays. Un maurassien qui réhabilite Pétain, doute de l’innocence du capitaine Dreyfus, et entend restaurer un catholicisme intégriste, au nom d’un Dieu bien intolérant. Partout ou presque, l’orthodoxie néolibérale l’a emporté, conformément au TINA (There is no Alternative ) de Thatcher. Sous couvert du « en même temps », et du « ni de droite ni de gauche » qui a berné trop d’électeurs invraisemblablement naïfs, Macron en est l’un des emblèmes. Pour rappel, son premier acte politique en tant que Président élu a été de supprimer l’ISF, et d’amputer les APL. Pour ceux qui en auraient encore douté, « ni de droite ni de gauche » a toujours signifié : « et de droite et de droite ». Macron est le Président des riches, des « premiers de cordée », qu’il ne cesse de flatter : doux avec les puissants, dur avec les faibles, qu’il méprise avec une arrogance jupitérienne et un écrasant mépris de classe. Quant à sa politique étrangère, elle navigue en eaux troubles : ainsi vendons-nous des Rafales aux pays du Golfe dans le cadre de cette guerre sans fin qui met le Yémen à genoux, mais notre ministre des Armées, Florence Parly, nous a rassurés : nos Rafales ne tuent pas. Ah bon ? J’ignorais que nous faisions du tourisme en terre yémenite. Je peux dormir tranquille. Nous avons accepté, moyennant des tractations financières dont je n’ose imaginer le prix, que la coupe du monde de foot — dont par ailleurs je me moque éperdument — se déroule au Qatar. En plein désert. Où est le problème ? Les Qataris — dont on sait qu’ils ont financé Daech, mais le foot vaut bien une messe et quelques accommodements avec la morale — construisent un immense stade climatisé. Bonjour le souci de l’écologie et des catastrophes climatiques à venir ! Mais ce qui attise le plus ma colère, mon dégoût, ce sont ces ouvriers philippins qui, stricto sensu, se tuent à la tâche pour édifier ce temple obscène de notre divertissement et pour satisfaire des footeux milliardaires. Mais là aussi, à quoi bon s’en émouvoir ? Que vaut la vie d’un misérable ouvrier venu de pays inconnus de nous et plombés par la misère ? Allez, vive le foot ! Récemment, Macron est allé saluer, avec force convivialité, le prince d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, dit MBS, dont tous vantent l’esprit d’ouverture et de réforme : rendez-vous compte, s’exclament les Occidentaux émerveillés, il a autorisé les femmes à conduire une voiture ! Je rêve… Pour le reste… les Saoudiennes restent sous la tutelle du père, du mari, du frère ou du fils et, faute d’horizon, errent dans les immenses malls de Dubaï pour s’offrir à coups de pétrodollars les produits de luxe les plus inouïs. Il faut bien tuer le temps. Quant aux gays, ils sont considérés comme « immoraux » et traités comme de graves criminels, tandis que les rares — et on les comprend — militantes féministes sont incarcérées, voire torturées. Enfin, Macron et la diplomatie française semblent avoir oublié que ce prince si moderne, si bienveillant, a commandité l’assassinat, à Istanbul, puis le démembrement, de ce journaliste qui avait osé critiquer le régime saoudien, Jamal Khashoggi. La France, qui fut naguère le pays des Droits de l’homme, se serait honorée de rompre les relations avec l’Arabie saoudite. Mais enfin… Business is business, isn’t it ? Inutile d’aggraver ma bien inutile colère en évoquant les enfants esclavagisés, au Bengladesh et ailleurs, pour fabriquer des vêtements que nous porterons quelques mois, puis, lassés, revendrons sur Vinted. Ni le désastre climatique. Ni cette pandémie qui, peut-être, serait enrayée si les pays riches avaient daigné envoyer des doses de vaccins aux pays pauvres. Mais ne rêvons pas : Big Pharma veille à ses intérêts. Je m’en tiendrai là. Car je vais vous lasser avec ce billet d’humeur. Sachez que je le suis aussi, pour d’autres raisons, puisque tous mes combats politiques, ou presque, ont échoué. Mais… ouf ! Il y a eu de la dinde à Noël. Marque-page8
Arash Hanaei et Morad Montazami, Premiers lauréats du nouveau programme de mécénat BMW ART MAKERS dédié aux arts visuels
L'Invité·e Carte blanche à Hervé Castaing : Destination Venise Pour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invité de la semaine, Hervé Castaing – fondateur de la galerie Mostra à Nantes, ...
L'Invité·e Carte blanche à Hervé Castaing : Destination Italie Pour sa troisième carte blanche, notre invité de la semaine, Hervé Castaing – fondateur de la galerie Mostra à Nantes, nous embarque ...
L'Invité·e Carte blanche à Hervé Castaing : Les coups de cœur à la galerie mostra Pour sa deuxième carte blanche, notre invité de la semaine, Hervé Castaing – fondateur de la galerie Mostra à Nantes, nous parle ...
L'Invité·e Carte blanche à Nathalie Bocher-Lenoir : Des associations pour la reconnaissance des photographes
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria)
Arianna Sanesi nommée lauréate de la 1ère édition de la résidence photographique Chambre noire 4 jours ago
Interview Clothilde Morette, directrice artistique de la MEP : « Remettre au centre de l’histoire de l’art et de la photographie certains artistes invisibilisés » 10 mars 2025
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria) 2 jours ago
Salon du dessin 2025, Galerie Larock-Granoff : Interview Gabrielle Larock « Donner la parole aux femmes fait partie de ma ligne directrice » 2 heures ago
Interview Stéphanie Pécourt, Centre Wallonie Bruxelles : « Un manifeste dissident pour un cosmopolitisme renouvelé. » 3 jours ago
« Corps et âmes », une nouvelle saison incandescente à la Pinault Collection-Bourse de commerce 21 mars 2025