PhotoPortfolio

Palimpseste, la résilience de la jeunesse grecque par Alexandra Frankewitz

Temps de lecture estimé : 4mins

Cette semaine, dans notre rubrique consacrée aux photographes, nous partageons avec vous la série documentaire d’Alexandra Frankewitz intitulée « Palimpseste ». La photographe, membre du collectif Transit, a rejoint le Nord de la Grèce pour partir à la rencontre de ces jeunes qui ont choisi de rester dans leur pays malgré une crise financière qui s’éternise. Tel un road-movie, elle nous dévoile – entre deux rencontres – ces scènes témoins d’un pays fragile, abandonné mais généreux et d’une étonnante beauté.
Tous les vendredis nous partageons le travail d’un·e photographe, cette rubrique est la vôtre, comme Alexandra Frankewitz, soumettez-nous vos portfolios.

Palimpseste [définition : Parchemin dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte]

La crise financière grecque a débuté en 2008 entraînant le pays dans un chaos politique, économique et social dont il peine encore à se relever. Surendetté, il a été placé sous tutelle jusqu’en 2018, les gouvernements ont multiplié les réformes (plus de 450 en 8 ans) et plans de rigueur pour répondre aux attentes européennes ; mais rien n’a empêché le niveau de vie de s’effondrer : chute des salaires, des retraites et un smic qui plafonne à 480€. Le taux de chômage explose et les principales victimes sont les jeunes. Face à cette situation, une partie de cette jeunesse va tenter sa chance à l’Etranger. On parle de plus de 450 000 exilés, un chiffre lourd de conséquences sur un pays de 11 millions d’habitants ainsi amputé d’une partie de sa population active. D’autant que ce sont souvent les plus diplômés qui partent, provoquant une véritable fuite des cerveaux.
Et puis, il y a ceux qui sont restés…Très vite, ils se sont vus obligés d’abandonner leur vie de jeune adulte pour retourner chez leurs parents , leur avenir soudainement bouché, les loyers impayables, bref, les rêves évaporés. Cette jeunesse a vite compris que face à un Etat incapable de la soutenir, l’espoir résidait dans le peuple. Il leur a fallu tout reconstruire, se réinventer, retrouver un second souffle pour bâtir un lendemain en renouant avec la terre de leur enfance.
Dans un périple traversant le Nord du pays, d’Igoumenitsa à Orestiada, je suis allée à la rencontre de jeunes Grecs qui, grâce à un nouvel élan, ont créé leur emploi ou ont été bénéficiaires d’actions de solidarité en faveur de l’emploi pour les jeunes. J’ai choisi de travailler à la manière d’un road-movie, pour permettre de découvrir entre deux rencontres ces scènes témoins d’un pays encore en crise, fragile, abandonné mais généreux, riches et d’une étonnante beauté.
Ce projet a été financé par la région Occitanie/ Midi-Pyrénées.

Alexandra Frankewitz, photographe indépendante, a largement été influencée, durant sa formation au Pays de Galles, par cette nouvelle forme de photographie post-Thatcheriste qui laisse place à la subjectivité dans l’approche documentaire. L’Humain est très souvent au centre de son travail. Autant que la photographie, elle aime rencontrer les gens, décortiquer leur quotidien, et les choses ordinaires qui façonnent leur monde…
Elle rejoint le collectif de photographes Transit en 2003, avec lequel elle participe à des résidences d’artistes : Casablanca avec la région Languedoc- Roussillon et l’Institut français ; résidences «écritures de lumière» organisées par le Ministère de la Culture, et mène en parallèle des projets personnels : Des Aires, un état des lieux de l’habitat mobile en France ; Respiration portuaire :projet sur le port de commerce de Sète qu’elle réalise avec Cécile Février, créatrice sonore.
Par ailleurs, elle travaille régulièrement pour la presse nationale. Ses images sont régulièrement exposées (BNF, les quais de Seine pour l’Hyperfestival,
Third Floor Gallery…).

https://www.alexandra-frankewitz.com


Vous êtes photographes et vous souhaitez donner de la visibilité et de la résonance à votre travail ? Notre rubrique Portfolio vous est consacrée !

Comment participer ?
Pour soumettre votre travail à la rédaction, il vous suffit d’envoyer à info@9lives-magazine.com

• Une série composée de 10 à 20 images. Vos fichiers doivent être en 72DPI au format JPG avec une taille en pixels entre 1200 et 2000 pixels dans la plus grande partie de l’image ;
• Des légendes (si il y a) ;
• Un texte de présentation de votre série (pas de format maximum ou minimum) ;
• Une courte biographie avec les coordonnées que vous souhaitez rendre public (site web, email, réseaux sociaux…)

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

    You may also like

    En voir plus dans Photo