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Partager Partager Temps de lecture estimé : 6minsPour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invitée la journaliste et commissaire, Karin Hémar cloture cette semaine éditoriale avec une sélection de deux expositions et un événement à ne pas rater en ce moment ! De Paris à Chambord en passant par le Perche, cette sélection ravira les passionné·es de photographie et plus largement d’art. Découvrez ces propositions curatoriales qui mettent le regard au centre des préoccupations. Pas de photographie sans regard… Un poncif qu’il peut être bon de rappeler. Il y a le regard du photographe bien sûr, parfois celui de son sujet, et puis celui du visiteur ou du lecteur qui découvrira le travail accompli. Plus on exerce son regard, plus on décèle le merveilleux. J’aime les accidents, les inattendus, qui « ressuscitent » notre attention aux choses que l’on ne voyait plus, pour les avoir trop ou mal vues. Ce peut être presque rien ou volontairement provocateur. Voici trois expositions à découvrir, pourquoi pas, dès ce week-end. Deux ont directement trait à la photographie. Leur dénominateur commun serait la sculpture, comme prétexte à repenser notre histoire et notre environnement. Ray K. Metzker, Sculpteur de lumière – Les Douches la galerie, Paris Ray K. Metzker. Chicago – Loop 12, 1958 © Estate of Ray K. Metzker / Courtesy RKMArchive, Philadelphie / Les Douches la Galerie,Paris Ray K. Metzker. Early Philadelphia, 1967 © Estate of Ray K. Metzker / Courtesy RKMArchive, Philadelphie / Les Douches la Galerie,Paris Ray K. Metzker. Europe, Austria, 1960 © Estate of Ray K. Metzker / Courtesy RKMArchive, Philadelphie / Les Douches la Galerie,Paris Ray K. Metzker.Philadelphia, 1963. © Estate of Ray K. Metzker / Courtesy RKMArchive, Philadelphie / Les Douches la Galerie,Paris La troisième exposition personnelle de Ray K. Metzker à la galerie Les Douches à Paris s’intitule fort à propos « Sculpteur de lumière ». Pour le constater, et vraiment voir les photographies de Ray K. Metzker (1931-2014), il faut s’approcher. Ce sont de petits formats, des tirages d’une finesse exceptionnelle, réalisés par l’artiste. Le travail sur le noir et le blanc – jamais de couleur – tout comme le choix des compositions révèlent un goût affirmé pour l’expérimentation, doublé d’une maîtrise éprouvée des procédés. L’objet est beau, d’une profonde matérialité. Les sujets pourraient en devenir arides. Il n’en est rien. Il se dégage de ces images des lignes de vie, des contrastes éclatants qui subliment la ville, son architecture et ses habitants. « Ce n’est pas le médium qui a des limites, dit Metzker, mais l’imagination de l’artiste. » Formé au Design Institute de Chicago par Harry Callahan et Aaron Siskind, Metzker développera avec constance, sur six décennies, une signature personnelle reconnue par les plus grandes institutions qui conservent ses œuvres dans leurs collections. « (…) tout en incarnant l’exemple de cette période argentique moderniste, Metzker la transcende. Son œuvre est le mariage parfait entre la personnalité et le procédé, l’image et l’idée, la conscience professionnelle et l’ouverture au changement », résume l’auteur et commissaire Keith F. Davis. Les Douches la Galerie5, rue Legouvé 75010 Paris mer11mai(mai 11)14 h 00 minsam23jul(jul 23)19 h 00 minSculpteur de lumièreRay K. MetzkerLes Douches la Galerie, 5, rue Legouvé 75010 Paris Détail de l'événementPour sa troisième exposition personnelle de Ray K. Metzker, Les Douches la Galerie a rassemblé une nouvelle sélection de photographies représentatives de sa force d’expérimentation et de sa maîtrise du Détail de l'événement Pour sa troisième exposition personnelle de Ray K. Metzker, Les Douches la Galerie a rassemblé une nouvelle sélection de photographies représentatives de sa force d’expérimentation et de sa maîtrise du médium. De son travail de fin d’études en 1957-58 à l’institute of Design de Chicago à la série City Whispers au début des années 1980, l’exposition suit la figure de l’homme ordinaire au fil de ses différentes grandes séries. Ray K. Metzker est un monstre sacré invisible de la photographie moderne. Il a reçu toutes les distinctions relatives à son domaine et il est présent dans les grands musées du monde entier. De prestigieuses rétrospectives et plusieurs monographies d’envergure lui ont assuré sa place dans l’histoire de la photographie. Malgré cela, on oublie de le compter parmi les « grands ». Il pourrait être qualifié d’artiste sous-estimé, dans le sens où son œuvre demeure parfois partiellement méconnue des artistes et des spécialistes de sa discipline. D’une certaine façon, cette connaissance partielle est caractéristique de notre période : dans un monde dominé par les petites phrases et une faible capacité de concentration, la richesse de toute réalisation artistique, aussi importante soit-elle, est souvent réduite à un condensé et à une poignée d’œuvres supposées essentielles. Cependant, la personnalité réservée de Metzker, ainsi que son attention scrupuleuse à la création de l’œuvre au détriment de sa promotion, ont fait obstacle à une potentielle « célébrité ». Le fervent engagement de Metzker envers son art a largement suffi à asseoir sa réputation artistique. Tous les grands artistes ont leur phase d’accomplissement. Pour certains, il peut s’agir de quelques années de pure splendeur. Pour un petit nombre d’entre eux, cette énergie créatrice s’étale sur toute la durée de leur carrière, d’une décennie à l’autre. De par sa conscience professionnelle hors du commun, son audace expérimentale et son insatiable perfectionnisme, Metzker se classe au rang de cette élite de photographes dont le travail fut constant, toujours à la pointe, sur plus d’un demi-siècle. Ainsi, il a réalisé un des plus grands exploits de la photographie moderne – une œuvre d’une qualité, d’une profondeur et d’une inventivité extraordinaires. C’est l’œuvre d’une vie entière qui nous est donnée à recevoir, toujours aussi exigeante qu’exaltante. Le présent ouvrage propose de découvrir toute l’étendue de cet exploit, dans sa logique interne et son humanité fondamentale. (…) Metzker a fait ses armes à l’Institute of Design, mais c’est plus tard qu’il s’est véritablement révélé, et ses réalisations s’échelonnent bien au-delà de l’histoire des émules de Callahan et de l’école de Chicago. L’Institute of Design encourageait chaque étudiant à trouver sa voie – à se forger un rapport personnel à la photographie, au monde et à lui-même. Si Metzker a été formé et libéré par cette approche pédagogique, c’est du fond de lui-même qu’est venu cet élan créatif incessant qui définit sa carrière. Ainsi, en plus de sa remarquable mise en pratique de l’esthétique classique de l’Institute of Design, Metzker a marqué toute l’histoire de la photographie moderne. Né en 1931, il a atteint sa maturité artistique dans les années 1950. Il était l’un des premiers d’une grande génération de photographes américains dont se dégage un certain nombre de points communs. Metzker est à la fois un cas d’étude à part et un parfait exemple des valeurs et des idées de cette génération. (…) Les photographes de la génération de Metzker ont également en commun une attitude particulière envers la nature de l’image photographique et l’intégrité d’un tirage. Ce fut la première génération à proposer une réelle remise en question des notions traditionnelles, qui reposaient sur l’objectivité photographique. L’œuvre résolument subjective de Robert Frank (né en 1924), la complexité formelle de Lee Friedlander (né en 1934), ainsi que les montages surréalistes de Jerry N. Uelsmann (né en 1934) ont participé à revoir en profondeur les idées préconçues sur ce moyen d’expression. Ces artistes et leurs contemporains ont joué un rôle essentiel dans le changement des règles du jeu de la pratique créative, l’extirpant de l’ombre du reportage journalistique pour la hisser au rang de l’art contemporain, l’arrachant à la page imprimée pour lui donner une place sur les murs des musées. Le travail de Metzker – et particulièrement son exploration du montage photographique dans les années 1960 – a joué un rôle absolument crucial dans cette évolution. La génération de Metzker est la dernière à avoir pratiqué uniquement la photographie argentique. Peu de personnalités de cette tranche d’âge sont véritablement passés à l’image numérique ou à l’impression à jet d’encre. Pour presque chacun d’entre eux, ils ont continué à travailler avec les outils qu’ils connaissaient le mieux, la pellicule et les tirages dans la traditionnelle chambre noire. Et c’est surtout la photographie noir et blanc qui est au cœur de la pratique argentique de cette génération. Habitués à penser et à voir en monochrome, ces photographes chérissaient le noir et blanc comme étant supérieur d’un point de vue esthétique à la platitude « réaliste » de la couleur. La palette du noir et blanc n’était nullement considérée comme une limite ; bien au contraire, elle était choisie comme le moyen idéal pour interpréter, sublimer et clarifier. (…) En définitive, la force de la photographie monochrome provenait de l’intégrité d’un bon tirage gélatino-argentique. La génération Metzker raffolait des subtilités de l’image noir et blanc et du savoir-faire exigé par la production de tirages généreux et bien articulés. La photographie monochrome repose sur une échelle élémentaire de valeurs tonales, du blanc au noir en passant par une succession de gris. D’un côté, un élève de primaire peut apprendre à développer une pellicule et réaliser un tirage. Mais d’un autre côté, cette syntaxe limitée s’apparente à la musique – elle recèle des possibilités presque infinies de subtilités et de modulations personnelles. Pour les photographes de la génération de Metzker, le tirage noir et blanc était à la fois une lingua franca visuelle et le résultat d’une grande discipline et d’une compétence fièrement acquise. Concrètement, la réalisation d’une photographie faisait appel à une bonne connaissance du savoir-faire ainsi que du spectateur idéal. Destinés à créer une expérience visuelle précise et intime, les tirages de Metzker – et de bien d’autres de ses contemporains – étaient généralement réalisés dans des formats assez petits. Metzker aimait jouer sur des négatifs impeccablement nets et bien exposés, et il appuyait cette clarté de description en choisissant des agrandissements à petite échelle. En fait, chacune de ses images des années 1960 – qu’il s’agisse de 35mm, de 2 pouces 1/4, et même de négatifs 4×5 pouces – étaient tirés sur du papier de 8×10 pouces maximum. Cela donnait des tirages très vivants, denses et tout en détails. Metzker aimait cette dualité, en partie à cause de l’effet produit sur les spectateurs les plus avertis – ceux qui regardaient l’image à une distance « normale » mais se plaisaient à s’approcher pour savourer les subtilités de chaque détail, les informations discrètes contenues dans les zones de lumière et les zones d’ombre, le grain du tirage, ainsi que la luminosité et la texture de sa surface. Comme le photographe, le spectateur averti savait que ce type de tirage se voulait image incarnée – des images percutantes, mais aussi des objets façonnés de main de maître. Metzker s’est juché au pinacle de cette grande tradition de la photographie monochrome moderniste. Sa fidélité à l’image argentique noir et blanc est inégalée – en plus de cinquante ans de création, il n’a jamais véritablement utilisé la couleur. Naturellement, il a depuis bien longtemps une connaissance intuitive de sa matière. Par exemple, il est intéressant de noter que Metzker n’a pas utilisé de photomètre depuis plus de vingt-cinq ans – son approche de la lumière et de la pellicule est si intime qu’il arrive à évaluer l’exposition idéale à l’œil nu. Cette profonde compréhension du processus se retrouve dans la constance, la précision et l’élégance de ses tirages – résultant, en partie, de sa capacité à faire vivre toute une échelle visuelle, de l’éclat du clair à l’émotion de l’obscur. Metzker travaille scrupuleusement à la fabrication de ces tirages, qui représentent la pleine réalisation de ses idées visuelles. Nous sommes aujourd’hui dans l’interminable crépuscule de la grande période moderniste de la photographie. Les grandes réalisations artistiques de ce modèle argentique du vingtième siècle font déjà partie de l’histoire. D’autres procédés, ayant leur propre syntaxe et leur propre potentiel expressif, dominent la pratique contemporaine. Pourtant, inévitablement, ces nouvelles technologies prennent racine dans les créations de l’ère précédente, restant profondément marquées par son empreinte. Et c’est pour cela que Ray Metzker restera essentiel à notre approche collective de la photographie d’art. Mais tout en incarnant l’exemple de cette période argentique moderniste, Metzker la transcende. Son œuvre est le mariage parfait entre la personnalité et le procédé, l’image et l’idée, la conscience professionnelle et l’ouverture au changement. Beaucoup ont produit des photographies, mais très peu ont vécu une histoire visuelle aussi engagée, aussi constante, aussi originale. Ray Metzker est, véritablement, un modèle, un exemple pour tous, car il réinvente sans cesse sa perception du monde afin de mieux le connaître – et de mieux se connaître. KEITH F. DAVIS The Photographs of Ray K. Metzker, Yale University Press, 2012 Extraits de l’introduction DatesMai 11 (Mercredi) 1 h 00 min - Juillet 23 (Samedi) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuLes Douches la Galerie5, rue Legouvé 75010 Paris Les Douches la Galerie5, rue Legouvé 75010 ParisOuvert du mercredi au samedi de 14h à 19h ou sur rendez-vous Get Directions CalendrierGoogleCal Health Guidelines for this Event Masks Required www.lesdoucheslagalerie.com Le champ des impossibles, le Perche ©️Lisa Sartorio. Courtesy Le Champ des Impossibles. Galerie Binome. ©️Lisa Sartorio. Courtesy Le Champ des Impossibles. Galerie Binome. ©️Lisa Sartorio. Courtesy Le Champ des Impossibles. Galerie Binome. C’est en Perche que se déroule actuellement la troisième édition du Champ des Impossibles. Réunis autour du thème de l’arbre, 33 photographes et plasticiens nous offrent, à l’initiative de Christine Ollier, un parcours d’expositions alliant art et patrimoine. Lisa Sartorio, dont le travail transporte la photographie du côté de la sculpture, est quant à elle présentée dans un ancien Prieuré. C’est pour nous arrêter, nous interpeller, que cette artiste met en volume des images choisies pour la charge historique qu’elles portent en elles. « A force de circuler, les images entre nos mains se sont lissées, de leurs empreintes libérées. Elles font écran à la réalité. Elles sont l’écran pour la réalité. Ecran noir, bruit blanc, numérique, sourd et muet. Nos mots sont devenus des images. Plates au carré. Tapies dans l’infra mince, elles ne disent plus ce qu’on a pu leur raconter. Lisa Sartorio, elle, les cherche pour les incarner, leur donner une nouvelle peau, un second souffle. Elle prélève dans leur flot pour faire sourdre les histoires qu’elles retiennent, resurgir les désastres silencés, figurer l’identité blessée ou la réparer (…) écrit la critique d’art Claire Luna. Toutes ces images sont modelées à la main, certaines sont enroulées autour de branches, de morceaux d’écorce. Car pour Sartorio, l’arbre enraciné conserve la mémoire d’un territoire. Comme un ultime témoin, un passeur d’histoires, qu’il faudrait écouter ou à défaut, regarder. Moulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé sam07mai(mai 7)10 h 00 mindim12jui(jui 12)18 h 00 minLe Champ des ImpossiblesParcours Art et Patrimoine en Perche .03Moulin Blanchard, 11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Détail de l'événementL’édition 2022 alimente le perche sud d’un souffle contemporain en investissant des lieux d’exception choisis en dialogue avec les oeuvres présentées. le parcours irrigue 70 km de vallons, à partir Détail de l'événement L’édition 2022 alimente le perche sud d’un souffle contemporain en investissant des lieux d’exception choisis en dialogue avec les oeuvres présentées. le parcours irrigue 70 km de vallons, à partir de son épicentre le Moulin Blanchard et la commune de Perche-en-Nocé pour s’élargir à d’autres communes avoisinantes de la CDC Coeur de perche, St Cyr la Rosière et cour Maugis sur Huisne. La capitale du perche, Nogent-le-Rotrou ouvre pour la première fois quelques-uns de ses lieux secrets. D’une douzaine de lieux en 2019 à 14 en 2021, ce sont 17 sites, patrimoniaux pour la plupart qui ouvrent leurs portes pour cette 3ème édition. dans les villages, églises, belles demeures et galeries s’ouvrent au public les week-ends, tandis que des institutions comme l’ecomusée du perche et le parc naturel régional du perche seront ouvertes en semaine, permettant aux visiteurs de découvrir l’ensemble du parcours sur deux à trois jours. Les expositions offrent une belle représentativité de la scène française, donnent à voir les travaux réalisés par les artistes en résidence et ceux d’autres auteur(e)s vivants sur ce territoire riche en créateurs. au total 32 artistes sont présentés pour la plupart à travers une exposition personnelle ou une installation in-situ tandis que le jardin du Moulin Blanchard commence à s’orner de quelques sculptures monumentales. Le fil conducteur de cette troisième édition est l’arbre. Thème fédérateur, il traverse l’humanité, abreuve la littérature et l’histoire de l’art. il est au centre de nos préoccupations environnementales, qu’il soit sujet, matière première, cosa mentale ou au coeur des débats citoyens, il étaye des démarches artistiques qui répondent par leur diversité à la volonté d’ouverture de la commissaire générale. Christine Ollier propose à travers cette trame un large panel d’expressions contemporaines en faisant résonner création et lieu d’exposition. enfin ce beau thème, s’il est de toute actualité, il rend aussi hommage au perche, territoire ancestral aux vastes étendues forestières et dont le sens éponyme signifierait “grande forêt”. LE CHAMP DES IMPOSSIBLES.03 PARCOURS ART ET PATRIMOINE EN PERCHE 2022 L’ensemble des expositions démontre de la diversité des expressions et des contenus que peuvent susciter une telle thématique. La photographie est au coeur du festival et représente plus de 50% des expositions avec des écritures fort différentes les unes des autres. Certaines forment des odes végétales aux quatre saisons avec des portraits d’arbres séculaires sublimés par l’usage de la chambre presque aussi ancestral – Chritian Vallée et Philippe Grunchec. D’autres se réapproprient des techniques anciennes, les transposent pour offrir de nouveaux regards – Anaïs Boudot, Philippe Durand. Deux plasticiennes ont mis au point des écritures inédites : Raphaëlle Peria redessine sur la surface du tirage au scalpel tandis que Lisa Sartorio exprime les écorchures de l’histoire et du temps à travers un travail aux frontières de la photographie, du volume et de l’installation. D’autres photographes fleurtent avec les mythologies intérieures – Israel Ariño, Sandra Städeli. L’inventaire des typologies forestières à travers le monde de Laurent Monlaü évoque ce qu’il reste de la majesté de nos paradis perdus tandis qu’Andréa Mantovani raconte à travers une série documentaire – fiction l’épopée des dernières forêts primaires de l’est de l’Europe et la lutte de ceux qui se battent pour leur sauvegarde. D’autres photographes ont oeuvré sur le territoire du Perche. Patrick Bard a pénétré les taillis de la forêt plantée de milliers d’arbres par l’artiste et architecte autrichien F. Hundertwasser, site secret où il avait implanté une colonie d’artistes dans les années 60-90. Lors de sa résidence au long cours à Perche-en-Nocé Grégoire Eloy du collectif Tendance Floue, a exploré une parcelle de forêt toute proche et les êtres qui l’habitent, ou, la transforment. Il a conçu une installation documentaire à partir de l’expérience qu’il a partagé avec son complice Marc-Emmanuel Berville constructeur d’une cabane clandestine cachée parmi les arbres. Lors de ses divers séjours en 2021, le photographe Adrien Boyer a porté son regard sur le territoire percheron et ses paysages au fil des saisons. Cet ample travail documentaire est l’occasion d’un beau parcours en extérieur dans le Parc du Manoir de Courboyer qui durera tout l’été. Cette résidence a fait l’objet d’un carnet à même titre que 6 autres à paraitre en avril Chez Filigranes en coédition avec Art Culture & Co sur les artistes Grégoire Eloy, Enzo Mianes, Loïc Pantaly, Catherine Poncin, Lisa Sartorio et Edouard Wolton en conversation avec des auteurs aussi divers que Marc-Emmanuel Berville, Emmanuel Berck, Christian Michel, Christian Gattinoni, Selma Bella Zarhloul et Youry Timsit. En dessin, il fut difficile de sélectionner tant il y a pléthores de pratiques. Pour n’en montrer que quelques-unes ont été privilégiées : les dessins au graphite de Mathieu Maignan, invité par le Manoir de Lormarin, qui donne à voir de grands portraits en pied subtilement stylisés par le trait et les surfaces au noir ; les aquarelles inédites de Thierry Bronchart qui esquisse précieusement des motifs auxquels il confère une autonomie plastique inattendue. Entre sculpture et dessin les arbres tranchés et les racines trouvées d‘Enzo Mianes réactivent le corps et l’histoire qui y est inscrite. En complément, La délicatesse des dessins en broderie de Frédérique Petit dialogue avec les fresques de la précieuse église de St Jean La Forêt. Ailleurs, l’installation de grandes aquarelles conçues par la jeune Salomé Fauc résonnera avec la richesse décorative de l’église de Courcerault grâce au soutien du Fonds Regnier pour la création. En peinture, même si le sujet est plus rare chez nos contemporains Gaël Davrinche, Edouard Wolton, Ashley Ashford-Brown relèvent le défi et peignent des univers où le végétal forme le trait et porte haut la couleur. Quant aux céramistes Manoli Gonzales et Murielle Joubert, elles usent de la délicatesse du biscuit pour conserver la trace des écorces ou des feuilles. La vidéo est également présente dans ce parcours d’art contemporain grâce aux films de Marcel Dinahet et de Jean-Claude Ruggirello. Enfin des sculpteurs-installateurs présentent des volumes à partir de l’arbre lui-même comme Martin Monchicourt et Sylvain Ristori. L’arbre de S. Ristori, également financé grâce au Fonds Régnier pour la Création, est placé de façon pérenne dans le jardin de sculptures du Moulin Blanchard, qui sera ouvert jusqu’en septembre pour un 1er petit parcours. Cette oeuvre monumentale voisine le Belvédère de Rico D’Ascia et d’Antoine Lauvaux mis en place en 2021 et animé des siestes sonores d’Anne Pastor et The Wholly of Holies de Téo Bétin présentée à 2019 et réinstallée au printemps dans ce futur parc tandis que la grande cour accueille les oeuvres offertes par Frédérique Petit et Pierre Tual et qu’enfin les images de Patrick Bard habitent le petit verger. 9 Lives magazine est partenaire de l’événement. DatesMai 7 (Samedi) 21 h 00 min - Juin 12 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00) LieuMoulin Blanchard11 Rue de Courboyer 61340 Perche-en-Nocé Get Directions CalendrierGoogleCal Lisa Sartorio expose à l’Écomusée du Perche, Prieuré de Sainte Gauburge www.lechampdesimpossibles.com Pablo Reinoso au Château de Chambord La grande parole Rodrigo Reinoso La grande parole Rodrigo Reinoso Extinguo, Rodrigo Reinoso Révolution végétale d’après Léonard, Rodrigo Reinoso À double souffle, Rodrigo Reinoso Invité à investir le domaine national de Chambord avec ses sculptures contemporaines, Pablo Reinoso renouvelle notre point de vue sur ce joyau de notre patrimoine historique, naturel et architectural. Constitué de pièces inédites et d’œuvres emblématiques du designer et sculpteur franco-argentin, cet ensemble fait de marbre, de bois, de bronze, d’acier et d’air, entre en résonance avec les espaces du château et les jardins à la française. À Double Souffle, étonnante composition d’œuvres “respirantes” court sur plus de 18 mètres dans le fameux escalier à double révolution, tandis que de fausses flammes jaillissent de l’âtre de la cheminée. Même les échafaudages sur la façade ont fait l’objet de débordements. Dehors, bancs spaghetti, arbres stylisés, et installations monumentales perturbent les ligne de fuite ou jouent avec la végétation ambiante. Parallèlement à cette exposition institutionnelle, Reinoso présente depuis hier son premier solo show à la galerie Xippas à Paris. Deux occasions pour stimuler le regard. Pablo Reinoso Débordements > Domaine National de Chambord Jusqu’au 4 septembre 2022 www.chambord.org > Xippas Paris Jusqu’au 23 juillet 2022 Ouvert ce dimanche 22 mai, dans le cadre du Paris Gallery Week-end 108 rue Vieille du Temple 75003 Paris www.xippas.com Favori0
Akosua Viktoria Adu-Sanyah, première lauréate du Prix Louis Roederer de la Photographie pour le développement durable
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