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Les noms des lauréat·es du programme Catchlight Global Follows 2024 dévoilés

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La semaine dernière, nous avons reçu dans notre rubrique L’Invité·e, Elodie Mailliet Storm, directrice de CatchLight, une organisation à but non lucratif de San Francisco consacrée au récit visuel pour informer, relier et transformer les communautés. Ce week-end les noms des trois lauréat·es du programme Catchlight Global Follows 2024 ont été dévoilés. Johanna Alarcón, Harlan Bozeman et Anastasia Taylor-Lind perçoivent chacun·e une bourse de 30 000 dollars pour développer un projet au long cours permettant d’établir un lien avec le public et cultiver la créativité. Découvrez aujourd’hui, les projets primés.

Johanna Alarcón utilise la photographie et l’éducation pour donner une résonance aux voix des femmes indigènes qui défendent leurs terres en Amazonie équatorienne, et pour promouvoir la conservation de l’environnement et la justice sociale. La pratique photographique de Harlan Bozeman est ancrée dans la lutte contre l’effacement des héritages et des identités noires par le biais de projets à long terme, engagés par la communauté basée dans le sud des États-Unis. Enfin, Anastasia Taylor-Lind se concentre sur le quotidien des civils de guerre dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, depuis 2014, en collaboration avec l’écrivaine et anthropologue ukrainienne Alisa Sopova.

« Les lauréats de la Global Fellowship de cette année sont des conteurs visuels exceptionnels qui ont axé leurs pratiques créatives sur deux piliers importants : la collaboration à long terme et l’engagement communautaire. Nous sommes impatients de les soutenir dans les prochaines étapes de leur parcours créatif grâce à l’amplification et au partenariat avec les réseaux de CatchLight. » – Elodie Mailliet Storm.

Johanna Alarcón

Lourdes Molina, a 27-year-old Karanki indigenous woman, relaxes on a rock above the Rinconada river, her favorite place where she goes in the afternoons to breathe and sing. October 10, 2020. Magdalena, Ibarra-Ecuador. © Johanna Alarcón

Women of the Sinangoe guard, first approach © Johanna Alarcón

Maria Tapuy, midwife of AMUPAKIN, Association of Kichwa Women Midwives of the Upper Napo, massages the belly to accommodate the baby’s position Violeta Tapuy (32), who is expecting her sixth childbirth. Violeta, like most Amazonian indigenous women, lives in a community far from the city. She assures that babies die on the way to the hospital before they are born / Archidona, Ecuador. August 2022. © Johanna Alarcón

Par le biais d’essais photographiques, d’ateliers et d’expositions, Johanna Alarcón souhaite amplifier les voix et les histoires des femmes indigènes d’Amazonie en Équateur qui défendent leurs terres contre les industries extractives et le colonialisme. Ces femmes, qui ont historiquement mené les combats pour défendre leurs terres, sont confrontées à la violence et à l’exil mais conservent un lien profond avec leurs territoires ancestraux.

Johanna Alarcón (1992) est une photographe indépendante basée en Équateur, récompensée pour son travail sur la justice sociale et les droits de l’Homme au World Press Photo, elle est boursière de la Fondation Magnum. Représentée par l’agence Panos Pictures, Johanna est membre de Ayün Fotógrafas, Visura.Co, Fotoféminas, Women Photograph et Diversify Photo. Ses projets, dont « Cimarrona : Soy Negra porque el sol me miró », ont été exposés et publié à l’international.

Harlan Bozeman

Waiting For An Echo © Harlan Bozeman
Elaine, Arkansas, 2020

‘Partments, Elaine, Arkansas, 2021 © Harlan Bozeman

Bleachers Against Wall 001 School Bleachers on Main Street. Elaine, Arkansas, 2021.
Elaine does not have enough resources and since the town’s school district closed in 2005, sustaining a place for Black children was never a priority for the city council. © Harlan Bozeman

Cherchant à mettre en lumière l’histoire méconnue de la violence raciale à Elaine, dans l’Arkansas à travers le massacre de l’été rouge de 1919, Harlan Bozeman organise des ateliers avec les habitants pour créer des archives qui contribuent à une représentation collective de l’identité de cette ville tout en illustrant la manière dont l’histoire a façonné et continue d’influencer leurs expériences vécues.

Harlan Bozeman (1992) est un artiste photographe et un éducateur dont la pratique est axée sur la recherche de l’effacement de la culture noire et de son histoire, ainsi que sur l’héritage de l’esclavage et de ses conséquences dans le Sud des États-Unis. Ses travaux précédents portent sur les communautés des îles de la mer Gullah, en particulier l’île de Wadmalaw d’où sa famille est originaire. 

Anastasia Taylor Lind

A bus departing from Kurakhovo, a frontline town, to the entry checkpoint into the occupied part of Donetsk region in 2019. After reaching the checkpoint, passengers had to queue for many hours, in the middle of a mine field, waiting to cross. Despite harsh conditions, over a million people crossed this line every month until it was closed in March 2020. One of the main reasons for traveling – to visit family members on the other side.
5K from the Frontline- Donbas, Ukraine.
© Anastasia Taylor-Lind.

Elena Dyachkova used to live in one of Avdiivka’s neighborhoods close to the front line with her husband Aleksander Dokalenko . Their house had taken several direct artillery hits since 2014, and yet they were reluctant to abandon it. They had maintained it as best they could ó with a plastic covering instead of a roof, pieces of chipboard where they used to have a ceiling, and closed doors to rooms that didn’t exist anymore.
Nevertheless, it was cozy here, and our team was always greeted with the smells of delicious food Elena had cooked to welcome us and the beautiful flowers she cultivated in whatever was left of her patio. Indeed, one of the reasons Elena and Aleksander were staying in Avdiivka was because they, like many who live in rural Ukraine, relied on subsistence farming and worked every day in their vegetable garden. They cleaned up debris and pieces of shrapnel and buried shell holes, all while continuing to cultivate the land.
After the full-scale invasion began in February 2022, whatever fragile stability the family had managed to maintain was shattered. Elena fled to Poland with her young grandson Nikita. Aleksander stayed behind to look after the dog and the house, living in a basement and helping to distribute water for the residents under never-ending bombing, until his heart began to fail from the constant stress. Aleksander now lives in IDP accommodation near Dnipro, unable to join Elena due to the country’s law preventing men (18-60 yrs) from leaving. December 2022.
5K from the Frontline- Donbas, Ukraine.
© Anastasia Taylor-Lind.

The Grinik family prepares a barbecue at a weekend picnic in July 2019.
Visiting the Griniks every summer, we were introduced to their large extended family, all of whom lived nearby. They took us fishing, picnicking and mushroom-picking at their favorite spots. The beautiful forests and lakes surrounding Avdiivka had been covered in land mines, but the family had familiarized themselves with safe routes.
5K from the Frontline- Donbas, Ukraine.
© Anastasia Taylor-Lind.

Avec son projet « 5K from the Frontline », Anastasia Taylor Lind documente depuis 2014 les civils ukrainiens avec des reportages photographiques intimes et des récits non fictionnels, en collaboration avec la journaliste et anthropologue ukrainienne, Alisa Sopova. Leur objectif est de présenter ces personnes non pas comme de simples victimes, mais comme des acteurs résilients de leur propre vie. Dix ans après le début de leur collaboration, elles prévoient de poursuivre leurs reportages sur le terrain, et d’organiser des expositions, des événements publics et la publication d’un livre, en se concentrant sur des thèmes tels que la résilience au quotidien, la culture matérielle de la guerre et l’évolution de la relation des civils avec leur environnement.

Anastasia Taylor-Lind (1981), photojournaliste anglo-suédoise a reçu le prix Canon de la femme photojournaliste l’an passé avec sa série « 5k from the Frontline ». Son premier livre Maidan – Portraits from the Black Square dépeint la révolution ukrainienne de 2014. Au cours de la dernière décennie, Anastasia a collaboré avec la journaliste et anthropologue ukrainienne Alisa Sopova, dont les reportages ont été présentés dans de nombreuses publications.

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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