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Partager Partager Temps de lecture estimé : 9minsPour sa troisième carte blanche, notre invitée de la semaine, Luce Lebart – Historienne de la photographie et commissaire d’exposition nous parle de l’exposition « Sky Album. 150 years of capturing clouds » qui est actuellement présentée jusqu’au 9 juin au Festival Fotografia Europea Reggio Emilia. Un travail obsédant pour notre invitée. Il est ici question dans ce nouvel article d’occupation de l’espace et de réflexions concernant la scénographie d’exposition. Je voulais consacrer cette troisième carte blanche à notre exposition Sky Album. 150 years of capturing clouds, un sujet qui m’obsède depuis ma sortie de l’Ecole nationale de la photographie d’Arles il y a bien longtemps… Sky Album a été préparée par Archive of Modern Conflict et Fotografia Europea à Reggio Emilia. Vue d’exposition in situ Vue d’exposition in situ Vue d’exposition in situ Finalement c’est plutôt d’espaces d’exposition et de scénographie, du lien entre le commissariat et la scénographie que j’ai envie de parler dans ce troisième billet. La raison est simple. Sky Album. 150 years of capturing clouds a été conçue sur mesure pour les sept salles impressionnantes de beauté du Chiostro San Pietro à Reggio Emilia en Italie. L’exposition est une adaptation augmentée d’un projet présenté à Vancouver au Canada, à la Polygon Gallery. L’espace du Chiostro est extraordinaire, il a été rénové dans le respect des matériaux et la patine du temps sur les fresques et les pierres a été préservé. Adapter l’exposition a ici consisté à la repenser complètement, à l’augmenter et à en rythmer le parcours absent dans la version canadienne. Vue d’exposition in situ Vue d’exposition in situ Vue d’exposition in situ A Vancouver, l’espace consistait en une immense salle au plafond de verre ouvert sur le ciel et le nuage. Je pense au jardinier philosophe Gilles Clément qui recommande de dialoguer avec son jardin, ne pas chercher à le dominer mais faire avec métamorphoses. Lorsque les cyclamens se déplacent sur un chemin, ne pas chercher à les supprimer mais au contraire, nous déplacer nous-même et refaire le sentier plus loin. Ecouter les plantes et leurs mouvements, écouter les espaces et leurs spécificités complexes et faire avec eux. Faire dialoguer les œuvres et les espaces, les rendre visible mutuellement. Nous avions pour ce travail d’adaptation scénographique une architecte scénographe merveilleuse aidée par l’équipe du Pallazzio Magnani, en particulier ici Madilde Baribieri, Francesco Biasi et Mattia Anceshi. La magie a opéré. La scénographe architecte Francesca Tagliavini a « plongé » dans le projet, dans ses images et ses idées et la symbiose s’est faite immédiatement. De là ont progressivement émané des formes sublimes : celle d’un rideau de fils transparents sur lequel était projeté un nuage de gloire et que le public devait traverser pour rentrer dans l’exposition ; un espace immersif avec la même image de nuage recomposée et recouvrant murs et plafonds, une vitrine de 14 mètres de long faite sur mesure pour positionner l’œuvre de l’artiste anglais Kalev Erickson, des espaces structurés par des cimaises aériennes ne touchant pas le sol et enfin une cimaise en courbe pour accueillir une œuvre de l’artiste Finlandaise Anna Niskanen, un cyanotype géant d’orage et d’éclairs qui, bleu sombre et blanc vient boucler l’exposition. C’est avec François Hébel, ancien directeur des Rencontres d’Arles, et Olivier Etcheverry qui en était le scénographe que j’ai appris à faire des expositions. Julie Héraut et Patrick Boiteloup, encadreur de Circad et précédemment scénographe, m’ont aussi montré de nombreux chemins : pratiquer le sur-mesure, trouver le bon montage et l’encadrement et l’accrochage le plus juste. Nous sommes plusieurs générations de commissaires à avoir été « formés » à l’école libre de François Hébel puis de Sam Stourdzé au festival de photographie. Avec le scénographe Olivier Etcheverry, relayé par Amanda Antunes, le festival des Rencontres d’Arles était un vrai laboratoire d’expérimentation pour des commissaires en herbes. Une école extrêmement créative, libre et colorée. En France, les Centre d’art n’ont pas souvent les budgets et équipes pour réunir de telles compétences extérieures ou internes. Ils les développent toutefois et chacun y va aidant de son mieux. De telles configurations n’empêchent en aucun cas de créer des projets juste, beau, intéressant et finalement souvent plus écologiques que certains gros projets institutionnels qui ont parfois du mal à s’en approcher. La diversité des lieux d’exposition est une ressource formidable pour penser et adapter des projets de différentes tailles et ambitions. S’adapter au lieu d’exposition, l’apprivoiser et penser et développer le projet en fonction et avec cet espace, ses spécificités et ses contraintes ainsi qu’avec ses publics est la clé d’une exposition réussie. En 2022, avec Nathalie Giraudeau, directrice du Centre photographique d’Ile de France (CPIF), nous avons imaginé l’exposition « Mauvaises herbes !» pour le CPIF qui fêtait ses 30 ans en 2023. Le point d’exclamation positionné après la mention de « mauvaises herbes » était là pour interroger et rappeler à l’absurdité de cette notion : une plante n’est jamais mauvaise en soi, les mauvaises herbes cela n’existe pas. Rassembler des approches d’artistes et en particulier de photographes appréhendant les plantes rudérales prenait un sens bien particulier au Centre photographique d’Ile de France situé dans les marges de la capitale, à Pontault Combault. Les adventices se développent elles-mêmes dans les marges, les interstices et les failles, et le centre d’art en question était, en plus, lui-même une ancienne graineterie. Regroupant 14 artistes, « Mauvaises herbes ! » a été réalisée avec une équipe et un budget minimaliste mais des énergies débordantes. Chacun y a mis du sien, se qualifiant gaiement de « mauvaise herbe ». Notre concept curatorial faisait le liant entre toutes ces oeuvres : les centaines d’images d’hélianthes photographiées par l’artiste paysagiste Simon Boudvin étaient dispersées sur les cimaises, disséminées comme si elles ses répandaient et les envahissaient, à l’image des herbes sauvages qui se répandent et se déplacent, à leur gré. Toutefois, et depuis la première exposition que j’ai faite aux Rencontres d’Arles en 2012 – sur les collections de la Société française de photographie -, l’un des moments que j’apprécie le plus dans préparation d’une exposition est celui de la première rencontre avec le ou la scénographe qui va aider à donner forme à l’exposition et finalement la concevoir et la réaliser. On aura eu beau préciser en amont sur le papier son concept d’exposition et ses pistes scénographiques, gribouiller des dessins etc. c’est dans ce premier partage que commence à s’inventer les grandes expositions collaboratives. J’adore voir le projet s’engouffrer dans les yeux et les oreilles du ou de la scénographe qui écoute tellement fort, et reste souvent si silencieux au début. Quel bonheur cela a été de travailler par exemple avec Cécile Degos qui a fait la scénographie de notre exposition Prendre le Soleil au Hangar Y (2023-2024). Son concept scénographique fort consistait à jalonner les cimaises de dégradés qui partaient du bas et s’élevaient vers le haut du hangar. Ces dégradés évoquaient ceux qui accompagnent d’un côté le moment sublime du lever matinal du soleil et de l’autre, son coucher tout aussi transcendant au crépuscule. Ce principe, et la chartre graphique qui l’accompagnait furent déployés dans l’ensemble des supports de communication et de documentation, affiche flyer, guide de visite, doc de presse, journal d’activité pour les enfants. On le retrouvait jusque sur la façade du hangar Y. D’ailleurs, et nous ne l’avions pas anticipé, mais il fût merveilleux de constater que, à différents moments de la journée, l’exposition s’animait avec la lumière et les ombres du soleil dont les rayons, filtrés par la verrière géante du hangar Y venaient caresser ou juste ponctuer d’éclats les cimaises colorées. C’était comme si l’exposition s’activait avec les jeux de lumières naturelles et artificielles. La notion même de dégradé était déclinée dans plusieurs œuvres telle que, par exemple, dans la série Phénoménologie du dégradé que l’artiste français Guillaume Aubry réalise en 2021 alors qu’il cherche à « boire » le soleil. En compagnie d’un mixologue, il a imaginé douze recettes originales de cocktails dont l’appellation inclut le mot « sunset » (coucher de soleil) et pris en photo et de près les mixtures. Les couleurs renvoient à celles qui sont caractéristiques de la transition entre le jour et la nuit. Présentée sur l’autre mezzanine, une photographie de Dustin par l’artiste Erwan Frotin rendait hommage à un roi soleil d’un nouveau genre dont la peau comme la chevelure sont parés d’un dégradés rose orange jaune se détachant sur un fond bleu. Plus récemment et avec l’équipe scénographique de Studio Matters, – Clément Azais, Floriane Lipsch Pic, Ingrid Coulmeau-Corallo et Joris Lipsch -, le parcours de l’exposition Natures vivantes. Images et imaginaires des jardins Albert Kahn, a pris la forme d’une tige florale s’enroulant progressivement sur elle-même en spirale ( vers l’espace de projection des films tels que la croissance de plantes) pour finalement redevenir « tige » en allant à la rencontre du jardin et d’oeuvres contemporaines en dialogue avec le jardin à travers les baies vitrées de l’architecture d’Engawa du japonais Kengo Kuma. L’exposition, immersive et sensible, est à l’image de la passion que Kahn vouait au végétal et à son amour des plantes, un amour qui puise ses racines dans son enfance campagnarde passée en lisière de la forêt. Les nombreux textes ont été sérigraphiés et positionnés de telle façon qu’ils sont disséminés sur les cimaises et ressemblent ainsi à des centaines des petites graines « parachutes » issu d’une boule de pissenlit que l’on aurait joyeusement soufflée. Sky Album est une exposition d’Archive of Modern Conflict et de Fotografia Europea fondée sur la collection Archive of Modern Conflict. L’exposition bénéficie aussi de prêts de The University Museum, the University of Tokyo (UMUT), de la Société française de photographie et de Météo France. Un immense merci à Michelle Willson pour son aide ainsi qu’à tous ceux qui nous ont inspiré et aidé : David Thomson, Timothy Prus, Kalev Erickson, James Welsh, Parker Kay, David Franklin, Antonia Reiner, Anna Niskanen, Matilde Barbieri, Francesco Colombani et Francesca Tagliavini. Favori0
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