Un nouveau cycle – Rencontre avec Eric Karsenty, correspondant à l’Académie des Beaux-Arts 9 septembre 2024
Sous la Surface – Rencontre avec Christoph Wiesner, directeur du festival des Rencontres d’Arles 2 septembre 2024
La Part des Femmes publie une étude de cas visant à changer la lecture et la production des portraits de presse 1 juillet 2024
Masterclass Oeildeep : Maroc, Marrakech, Meknès, Mamicha, Moi… Michèle par Michèle Demier-Fabre 5 juillet 2024
Rahmouna Boutayeb, MO.CO. Montpellier « Être Méditerranée » entre tradition et émancipation, pratiques féministes 19 heures ago
Barcelone : MACBA et l’activiste pionnière Mari Chordà, CCCB et le mythe de la banlieue américaine 3 jours ago
Partager Partager Temps de lecture estimé : 11minsSophie Calle, Mary Ellen Mark, les femmes photographes japonaises, Cristina de Middel ou encore Judy Chicago (Luma) cet été à Arles elles captent la lumière et l’on s’en réjouit ! Christoph Wiesner a placé ces Rencontre 2024 sous le thème « Sous la surface » ouvert à de multiples lectures entre ce qui est révèlé et sous-jacent. Petit florilège parmi les 50 expositions. Sous le prisme des photographes nippones : Quelle joie de vous voir Les femmes photographes japonaises enfin ont leur revanche, les hommes ayant toujours dominé le paysage (Araki, Moriyama Daido..). Avec la sortie du livre référence aux éditions Textuel (français) et Aperture (anglais) à l’initiative de Pauline Vermare, historienne et conservatrice au Brookyn museum associée à Lesley A. Martin, ce panorama des années 1950 à nos jours, exposé au Palais de l’Évêché est captivant. Il faut dire que dans la société japonaise les femmes sont souvent cantonnées à leur rôle d’épouses modèles et de mères accomplies, alors être une femme artiste tient de la gageure. Kawauchi Rinko. Sans titre, série the eyes, the ears, 2002-2004. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Aperture. “Quelle joie de vous voir” titre de l’exposition est inspiré d’un poème de Rinko Kawauchi, l’une des révélations qui fait la couverture de l’édition anglaise du catalogue. Ses moments de suspension en couleur tranchent avec la tradition noir et blanc de ses collègues masculins. Eiko Yamazawa utilise aussi la couleur pour privilégier l’abstraction dans des compositions rejouant la nature morte. La superbe série “Half Awake and Half Asleep in the Water” d’Asako Narahashi révèle les forces cachées du monde aquatique. La frondeuse Hiromix se saisit du phénomène des selfies dans des clichés Pop autour des postures codifiées de la « Girly Photo ». Sawada Tomoko interroge également les standards de beauté féminine à partir de séries d’autoportraits réalisés dans le photomaton d’un parking de supermarché de Kobé, intitulée « ID 400 » pour 400 personnages à la Cindy Sherman selon une approche sérielle. Ses portraits de groupe (collégiennes) sont également pleins de drôlerie et impertinence. Dans une veine surréaliste les collages noir et blanc d’Okanque Toshiko à partir d’images découpées dans des magazines américains donnent un éclairage singulier de cette période d’occupation de l’armée US dans l’archipel avec l’accès à d’autres références visuelles. Autre clin d’œil à cette période avec Ishikawa Mao qui travaille comme hôtesse dans des bars pour GI américains et témoigne des relations nouées avec ces soldats et de l’impact néfaste de la colonisation de l’archipel en particulier sur les femmes. Le parcours réparti en thèmes : le quotidien, l’expérimentation, l’identité et le genre, souligne l’audace de ces femmes à rebours du patriarcat et du conservatisme ambiants. Un incontournable de ces Rencontres 2024 ! Ishiuchi Miyako, Belongings, Salle Henri-Comte L’une des pionnières Ishiuchi Miyako a reçu le Prix Kering Women in Motion à l’âge de 77 ans et bénéficie par ailleurs d’une exposition (un peu à l’étroit !) à la salle Henri Comte. Autodidacte, elle a considérablement œuvré pour l’émancipation des femmes en photographie. Sa série « Mother’s » visible dans les 2 lieux autour du deuil de sa mère est bouleversante à partir d’objets personnels marqués par les ravages du temps comme un tube de rouge à lèvres, des ballerines, un bracelet montre. Même démarche avec ひろしま/hiroshima à partir d’objets fossilisés de victimes de la catastrophe ou d’autres vestiges devenus cultes ayant appartenu à Frida Kahlo. Ishiuchi Miyako. ひろしま/hiroshima #37F donor: Harada, A., Avec l’aimable autorisation de l’artiste / The Third Gallery Aya. La scène féminine nippone est également présente avec Transcendance à l’espace Vague à l’initiale de Kyoyographie festival et SIGMA autour de 6 femmes sélectionnées par Lucile Reyboz commissaire dont Momo Okabe exposée à l’Archevêché. Des allers et retours très pertinents. A signaler en complément l’exposition « Répliques 11/03/11 des photographes japonaises et japonais face au cataclysme » à l’Espace Van Gogh autour de différents scénarios possibles d’une histoire qui ne cesse de se répéter. Catalogue Femmes photographes japonaises, des années 1950 à nos jours, Textuel, 440 pages, 69 euros. Mary Ellen Mark, « Encounters » Mary Ellen Mark. Manifestation féministe, New York, 1970. Avec l’aimable autorisation de The Mary Ellen Mark Foundation / Howard Greenberg Gallery L’autre incontournable de ces Rencontres 2024, ce qui explique la file d’attente. Un regard sans concession sur l’Amérique et ses fêlures, les sans-abris, le cirque et ses mascarades, les manifestations contre la guerre du Vietnam, les enfants des rues, la folie.. Régulièrement publiée par les magazines Life, Vanity Fair, elle se détache rapidement de la simple commande. Elle fera partie de l’aventure Magnum avant de reprendre sa liberté. Mary Ellen Mark. Rekha avec des perles dans la bouche, Falkland Road, Mumbai, Inde, 1978. Avec l’aimable autorisation de The Mary Ellen Mark Foundation / Howard Greenberg Gallery Des séries emblématiques comme American Odyssey, Ward 81 pour le pavillon 81 de l’hôpital psychiatrique de l’Oregon où elle passe 36 jours, Indian Circus et ses personnages hauts en couleurs avec qui elle cohabite pendant 6 mois, les prostituées de Falkland Road à Bombay qu’elle visite à chacun de ses voyages en Inde, la famille Damm qu’elle suit de motels en motels. Le sordide, la crasse, la misère mais aussi la fulgurance et la grâce entre les laissés pour compte de l’American Dream et les stars d’Hollywood. Des instants fragiles et uniques. Sophie Calle « Finir en beauté » Sophie Calle. Finir en Beauté, 2024. Avec l’aimable autorisation de Anne Fourès. Après une bonne demi-heure d’attente, l’on pénètre dans la fraîcheur des galeries souterraines des Cryptoportiques, lieu chargé de la mémoire d’Arles où Sophie Calle a décidé de jouter son théâtre des ombres. A l’occasion de son exposition au musée Picasso Paris, elle réalise que sa série des Aveugles était victime de moisissures à en devenir irrécupérables. Afin d’anticiper leur mort inévitable elle décide de leur offrir une dernière cérémonie dans les entrailles aux côtés d’autres témoins : des tableaux avec les derniers mots de sa mère, des bouquets de fleurs séchées, une paire de santiags, une robe, des tombes.. « Ni donner, ni jeter », scande l’artiste en hommage à l’artiste Roland Topor mais préserver de l’oubli. Une traversée des ténèbres et des images conduite par les Aveugles qui avaient été exposés à la Chapelle du Méjan. La voix accompagne le visiteur comme le Stycks de l’au-delà. Wagon-Bar à l’Espace Croisière Service à bord d’une voiture-restaurant du train Capitole, 1966. C’est un peu notre Madeleine de Proust entre l’Orient Express et le Wagon corail à partir du fonds de la Compagnie internationale des wagons-lits et des archives du groupe SNCF. Pour les nostalgiques du croque-monsieur avec toute une réflexion sur l’émergence du marketing, la place du design…et une certaine vision française. Cristian de Middel, Voyage au centre Cristina De Middel. Une pierre sur le chemin [Una Piedra en el Camino], série Voyage au centre, 2021. Avec l’aimable autorisation de l’artiste/Magnum Photos.Un projet au long autour du périple de migrants entre le Mexique et les Etats-Unis. La photographe hispano-belge veut redonner toute sa dimension héroïque au migrant non pas perçu comme une menace. Avec des incursions dans la mythologie populaire et les fables elle propose différentes lectures du mot voyage. Ces collages prennent une résonance forte dans la belle église des Frères Prêcheurs qui accueillait d’habitude le Prix Roederer qui se situe dorénavant au Monoprix. Randa Mirza à la Maison des Peintres Randa Mirza. Sans titre #4, série Parallel Universes, 2006. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Tanit Gallery, Munich. Lieu encore brut que le festival a la bonne idée de réinvestir. BEIRUTOPIA de Randa Mirza propose une vision distanciée des différentes catastrophes ayant frappé sa ville entre guerre civile, occupation Syrienne, explosion du port de Beyrouth, pandémie, effondrement économique…mêlée à sa propre mémoire intime des lieux. Une réflexion sur la mise en scène du conflit et ses déflagrations, l’image et ses leurres, la persistance de la trace. Egalement Rajesh Vora, Baroque du quotidien autour de la coutume de décorer le toit de sa maison dans le Pendjab en Inde de sculptures d’avions, voitures, chars.. Fashion Army, Ground Control Vêtement, camouflage, désert (3 modèles) sur le terrain, 1972. En sortant de la gare, à ne pas manquer ! L’artiste et iconographe Matthieu Nicol est un collectionneur d’images Issues du Centre de recherche et développement de l’armée américaine des années 1960 à 1990 en charge des prototypes et des uniformes et déclassifiées. L’approche volontiers conceptuelle donne une certaine neutralité, comme un catalogue de produits mais qui n’a rien d’anodin. La récupération par l’univers de la mode de certains modèles comme les lunettes Ray Ban ou la veste treillis est d’ailleurs un phénomène persistant. Prix Découverte Louis Roederer Désormais à l’espace Monoprix l’exposition des 7 projets finalistes sous le commissariat d’Audrey Illouz (Beaux-arts de Paris) est placée sous le prisme de l’intranquillité. François Bellabas. MOTORSTUDIES_DTB, 2016. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / ADAPG, Paris. François Bellabas présenté par le Centre Photographique d’Île-de-France, reçoit le Prix du Jury qui consiste en une dotation de 15 000 euros pour une acquisition qui va intégrer la collection des Rencontres d’Arles. L’artiste a imaginé une intelligence artificielle autour des feux de forêt n Californie qu’il a peu à peu étendu à d’autres outils à une vision de la catastrophe avec une installation immersive qui saisit le spectateur. Tshepiso Mazibuko. Buyafuthi Hostel, 2017-2018, série Ho tshepa ntshepedi ya bontshepe. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. Tshepiso Mazibuko présentée par Umhlabathi Collective (Johannesburg, Afrique du Sud) reçoit le Prix du Public 2024, qui consiste en une dotation de 5 000 euros à travers une acquisition. L’artiste née dans le township de Thokoz a travaillé sur la génération des born-free en Afrique du sud à laquelle elle appartient. Mon coup de cœur va à l’artiste Marilou Poncin rencontrée et interviewée au macLyon. À gauche : Debi Cornwall, Victime. Diorama « Triage médical de la Seconde Guerre mondiale ». Musée historique de Camp Roberts. San Miguel, Californie, série Citoyens modèles, 2018. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.À droite : Debi Cornwall, Fumigène. Centre de combat terrestre et aérien des Marine Corps. Twentynine Palms, Californie, série Fictions nécessaires, 2018. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. Également à découvrir l’artiste Debi Cornwall avec le projet Citoyens Modèles qui a reçu le Prix Photo Elysée qui coproduit l’exposition avec le festival. La représentation du pouvoir et de la citoyenneté, la mise en scène de combats, les camps d’entrainement tout semble réel et pourtant… L’ex avocate en droit civil se passionne pour les mythes qui font l’Amérique. Prémonitoire en cette période électorale. L’engagement Ghana Accra Zongo Lane, Spring 2023 © Bénédicte Kurzen / Fondation Carmignac / NOOR Dans un registre moins institutionnel la Fondation Manuel Rivera Ortiz explore l’engagement sous plusieurs formes avec les lauréats du 13ème Prix Carmignac du Photojournalisme autour du trafic de la gestion de nos déchets électroniques (e-waste) en Afrique de l’Ouest dont le Ghana s’est fait le spécialiste. En violation des traités internationaux, ces circuits et filières occultes et opaques sont mis à jour sous l’angle de la mondialisation. Passionnant ! Au nom du nom Jamel Shabazz. The Righteous Brothers, New York, 1981. Avec l’aimable autorisation de l’autorisation / Galerie Bene Taschen, Cologne. Last but not least, une traversée du graffiti par Hugo Vitrani commissaire (Palais de Tokyo), avec des artistes aussi variés que Sophie Calle, Andre Cadere, Miriam Cahn, Gordon Matta-Clark, SKKi©, Melchior Tersen, Barry McGee, MODE2.. et des quartiers emblématiques de Paris (La Chapelle) ou New York. « Au nom du nom » est ce titre assez énigmatique qui révèle des pépites. Parution de l’ouvrage chez delpire. Légère déception à l’ENSP pour l’exposition de Laurent Montaron dont la visée et le dispositif ne m’ont pas convaincu. ➔ Prochaine chronique : LUMA avec Lee Freidlander, Judy Chicago, Quand les images apprennent à parler Fondation A, Bruxelles, autre temps fort ! INFORMATIONS PRATIQUES Les Rencontres d'Arles32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles lun01jul10 h 00 mindim29sep(sep 29)19 h 00 minLes Rencontres d'Arles 2024Sous la surfaceLes Rencontres d'Arles, 32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles Détail de l'événementPhoto : Cristina De Middel/Magnum Photos Remous, esprits, traces, lectures parallèles et relectures sont autant de nouvelles perspectives qui sous-tendent l’édition 2024 des Rencontres d’Arles. Photographes, artistes et commissaires dévoilent leurs Détail de l'événement Photo : Cristina De Middel/Magnum Photos Remous, esprits, traces, lectures parallèles et relectures sont autant de nouvelles perspectives qui sous-tendent l’édition 2024 des Rencontres d’Arles. Photographes, artistes et commissaires dévoilent leurs visions, leurs histoires, telle celle de notre humanité, tour à tour contrariée, en perpétuelle redéfinition, résiliente, mais aussi visionnaire. À la marge ou établis, les récits mènent à des voi(x)es multiples. Tous émanent des interstices d’une surface poreuse : ils s’entremêlent, se superposent, se chevauchent. La période est excitante, tant cet ensemble conduit à une pluralité d’itinéraires à emprunter. La première rétrospective mondiale de la photographe documentaire et portraitiste étatsunienne Mary Ellen Mark, Rencontres – coproduite par C/O Berlin Foundation et The Mary Ellen Mark Foundation –, ouvre la marche en occupant l’ensemble du rez‑de‑chaussée de l’Espace Van Gogh où se côtoient célébrités et marginalisés de la société, que la photographe a parfois suivis durant des années. Au sein de la majestueuse église des Frères Prêcheurs, Cristina De Middel nous emmène, inspirée de Jules Verne, sur le chemin de son Voyage au centre (de la terre). Elle livre l’histoire d’une migration entre le sud du Mexique et Felicity, petite ville de Californie dont elle témoigne de la complexité, face à une information relayée par les médias souvent trop réductrice. Oscillant entre réalité et fiction, la traversée du territoire devient une épopée héroïque pour des individus en quête d’espoir face à la tragédie de leur condition. Cristina De Middel signe l’affiche du festival avec un portrait où la magie a opéré au détour d’une rencontre matinale. Chacun peut devenir sujet à sa manière. Dans la Chine des dernières décennies du XXe siècle, Mo Yi incarne l’objet même de ses images, au cœur d’un vaste observatoire de la vie quotidienne, bousculant le discours passé de la représentation par l’expérimentation, la subjectivité et l’humour. Non loin de là, l’exposition Quelle joie de vous voir, produite par Aperture, contourne les récits établis et révèle toute l’importance des photographes japonaises depuis les années 1950. L’exposition lève le voile sur de nouvelles perspectives historiographiques, soulignant la nécessité de l’apport d’une compréhension inclusive à l’histoire de la photographie jusqu’alors essentiellement masculine dans sa monstration. À la salle Henri‑Comte, Ishuichi Miyako, lauréate du Prix Women In Motion 2024, déploie par ailleurs quelques-unes de ses séries emblématiques telle que Mother’s, qu’elle évoque en ces mots : « Je n’avais jamais pensé au corps de ma mère, et désormais je le découvrais en détail, grâce à la photographie. Prendre une photographie, c’est rendre visible les choses invisibles qui reposent sous la surface. » Le premier étage de l’Espace Van Gogh nous rappelle quant à lui que l’archipel porte aussi la mémoire d’un cataclysme survenu le 11 mars 2011, dont les origines nous plongent dans l’histoire géologique d’un territoire sans cesse malmené, placé sous la menace conséquente d’un danger nucléaire. Avec résilience, résistance et créativité, les photographes nous révèlent l’incroyable diversité et vitalité de la scène japonaise. Les photographes se font également témoins des traces multiples de notre existence, de sa beauté, mais aussi de ses impacts collatéraux. C’est ainsi que Mustapha Azeroual, lauréat du programme BMW Art Makers, saisit des images sublimées de levers et couchers de soleil à la surface des océans, que Le Paysage de la couleur Mississippi du projet au long cours Fleuves Océan de Nicolas Floc’h nous rappelle la présence de l’activité humaine sur la planète, tandis que Le Jardin d’Hannibal de Marine Lanier nous conduit dans les Alpes, invitant à une réflexion dystopique sur l’évolution de notre flore en proie au changement climatique. Les archives photographiques sont inhérentes au médium. Année après année, les Rencontres proposent des incursions au cœur de la mémoire visuelle de photographes, d’artistes, mais aussi d’archives industrielles, historiographiques ou vernaculaires. Cette 55e édition donne encore à voir de nombreuses découvertes, tant dans la forme que dans le contenu. Des ama, pêcheuses japonaises à partir des archives d’Uraguchi Kusukazu, au monde mystérieux et fantasque de Michel Medinger, en passant par l’histoire du wagon-bar ou la mise en regard des collections du Musée Olympique et de Photo Elysée avec Le Sport à l’épreuve, les archives occupent une place de premier plan. Les Rencontres se définissant par leur lien à l’histoire de la ville d’Arles, certains rendez-vous prennent une portée particulière lorsqu’ils côtoient le patrimoine dont la ville regorge. L’an passé, Sophie Calle a redécouvert les ombres et lumières si singulières du site souterrain des cryptoportiques, nouvellement investi dans le cadre de l’exposition de Juliette Agnel. À la suite de cette visite révélatrice, l’artiste a d’emblée formulé le souhait d’y proposer un projet, aujourd’hui présenté sous la forme de l’exposition Finir en beauté. À la recherche de nouvelles formes, le festival est aussi défricheur. Avec Heaven and Hell, Vimala Pons et Nhu Xuan Hua nous mènent à la rencontre entre l’art de la scène, de la performance et de la photographie, entre l’actualité, ses acteurs et la fiction. Au cœur d’une exposition hybride, les deux artistes témoignent d’un perpétuel mouvement dans un fragile équilibre. Au nom du nom met en avant une autre scène : celle de la rue, des marges, partant à la rencontre des surfaces sensibles du graffiti où la photographie, parfois dernier témoin de la plus vieille manifestation créatrice humaine, tisse une histoire en creux entre apparition et disparition d’un éphémère. Nombreuses sont les formes que l’écriture photographique peut prendre. Le rapport au temps et à la narration s’est particulièrement rendu perceptible dans l’approche sérielle et conceptuelle d’une génération de photographes et d’artistes tels que Zoe Leonard, Judith Joy Ross, Hans-Peter Feldmann ou Nicholas Nixon. L’exposition dédiée à la collection Astrid Ullens de Schooten Whettnall, sous le commissariat d’Urs Stahel, nous en révèle toute la richesse. Les Rencontres d’Arles soutiennent et accompagnent toujours plus activement la création émergente. Le Prix Découverte Fondation Louis Roederer prend désormais ses quartiers à l’Espace Monoprix et invite la commissaire Audrey Illouz à nous ouvrir de nouveaux horizons, jusqu’au questionnement que suscite la diffusion de nouvelles technologies telle que l’IA. Aurélie de Lanlay, toute l’équipe du festival et moi-même vous attendons dès le 1er juillet à Arles pour vous faire découvrir l’ensemble de cette programmation. Christoph Wiesner DatesJuillet 1 (Lundi) 21 h 00 min - Septembre 29 (Dimanche) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuLes Rencontres d'Arles32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles Get Directions CalendrierGoogleCal A LIRE Sous la Surface – Rencontre avec Christoph Wiesner, directeur du festival des Rencontres d’Arles Favori0
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