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Partager Partager Temps de lecture estimé : 13minsÀ l’annonce de la fermeture de la Galerie Le Réverbère, à Lyon, nous avions proposé aux deux co-fondateurs, Catherine Derioz et Jacques Damez, de laisser la parole à chacun·e des photographes de la galerie. Après avoir publié le premier hommage consacré à Yves Rozet, voici celui de William Klein, qui avait rejoint la galerie en 1991. Disparu en 2022, la galerie revient sur leurs débuts et sur l’immense œuvre du célèbre photographe et c’est aujourd’hui, Catherine Derioz qui prend la plume et partage avec nous deux textes. Pour évoquer notre relation avec William Klein, voici deux textes : le premier est un extrait de notre dossier de presse pour la dernière rétrospective de son vivant en mars 2022, nous le savions très malade, il avait bien entendu compris l’hommage que nous souhaitions lui faire. Pour son anniversaire, en avril 2022 (96 ans), j’ai pu le remercier en direct au téléphone, la dernière fois que j’ai entendu sa voix qui, malgré son épuisement, était toujours aussi vive et moqueuse ! Il état ravi et nous très émus par ces marques de confiance rares : nous avoir laissés voir ses boites seuls avec son équipe fidèle puis nous donner carte blanche pour la mise aux murs. Atelier Klein, 2022. Préparartion de l’exposition KLEIN + L’ATELIER « 40 ans de galerie une belle aventure ! Un texte ne suffira jamais à donner corps à cette durée. Peut-être qu’un fragment sera plus évocateur du tout difficile à résumer. Notre dialogue avec William Klein depuis 30 ans est un concentré de notre parcours. Par cette exposition exceptionnelle, que nous préparons depuis trois ans, nous proposons au public un accrochage pour voyager dans l’intimité de l’œuvre. En 1990, au téléphone, Klein demandait à Catherine Dérioz « Pourquoi voulez-vous m’exposer ? » Catherine de lui répondre « Pour nous, vous êtes l’un des pères de la photographie contemporaine » et lui de répondre « Vous venez quand à Paris ? » C’est ainsi que notre compagnonnage a commencé en février 1991. Cette première exposition en décembre 1991 fêtait nos 10 ans de galerie. Nous ne savions pas encore que nous engagions une vraie collaboration avec William. Avec le recul, nous nous rendons compte de la chance que nous avons eue : nous exposions une centaine de photographies N&B et couleur et, en première, une dizaine de contacts peints du tout début de la production. » À l’occasion des 30 ans de la galerie 2011_Klein + 10 collectionneurs @ Laure Abouaf À l’occasion des 30 ans de la galerie 2011_Klein + 10 collectionneurs @ Laure Abouaf À l’occasion des 30 ans de la galerie 2011_Klein + 10 collectionneurs @ Laure Abouaf Et ce deuxième texte a été écrit pour le numéro spécial de PHOTO (n°499) en mai 2013 dédié à ce monstre sacré de la photographie. Il avait alors choisi à qui il donnait la parole et nous a offert une double page dans la revue, là aussi avec toute liberté. © Estate William Klein – New York 1955 Garçon + Flingue. Courtesy Galerie Le Réverbère « William Klein. Il suffit de dire son nom et des photographies, des livres, des films défilent dans nos têtes ; et pour nous qui le connaissons depuis 22 ans, il y a l’homme. Son personnage correspond à l’image de l’Américain incarné par les héros du cinéma hollywoodien : un grand et beau « gaillard », taillé dans la hargne et l’arrogance, la rage de vaincre. Notre première rencontre en 1991 reste mémorable. Nous avions rendez-vous chez lui pour décider de la sélection de 150 photographies pour fêter les 10 ans de la galerie. L’accueil fut sans détour : sitôt arrivés dans le couloir noir et rouge et tout en s’acheminant vers la grande pièce blanche surexposée de lumière, les questions affluaient : comment, pourquoi, où, qui paye ? Nous venions de passer du silence impressionné qui nous accompagnait dans la cage d’escalier au ring où Bill tenait le gant (Bill est le diminutif de William pour un cercle d’intimes et, malgré notre long compagnonnage, nous ne nous sommes jamais permis de l’appeler ainsi). Tout est allé très vite. A peine assis, il a désigné un empilement de boites 40×50 cm, nous montrant celles qui contenaient les tirages de New York, Rome, Tokyo, Moscou et ses tout premiers contacts peints, ajoutant qu’il n’avait pas le temps, que nous devions faire un choix, le mettre de côté et qu’il le consulterait. Il s’est levé et nous avons alors compris qu’il partait en nous laissant seuls dans l’appartement. D’un air provocateur, il nous a lancé : « Si votre choix est bon, j’expose. Autrement, non. » Et la porte a claqué. Nous étions médusés face au défi, impressionnés de manipuler les tirages, accablés par l’inquiétude du verdict à venir. Petit à petit, un ensemble s’est formé jusqu’au moment où nous avons considéré que la sélection correspondait à notre désir de découverte de l’œuvre. L’émotion intense de naviguer seuls dans ces centaines de tirages, dont certains méconnus, est, dans notre histoire de galeristes, un grand moment. Nous avions fini, mais ne pouvions pas partir comme des voleurs. Un bruit de clef dans la serrure nous rassura. Jeanne, sa femme entrait. « Bonjour, qui êtes-vous? », nous dit-elle. Nous répondons. « Où est Bill ? ». Nous expliquons. « Ah, il exagère », dit-elle en marmonnant. C’est ainsi que nous avons rencontré Jeanne, avec qui nous avons entretenu une belle relation jusqu’à sa disparition. © William Klein. Wings of the hawk 42nd street 1955. Courtesy Galerie Le Réverbère © Estate William Klein – Entrance Ostia Beach Rome 1956. Courtesy Galerie Le Réverbère Depuis cette première sélection, nous travaillons ensemble, et un livre entier d’anecdotes pourrait être écrit. Mais revenons à l’homme, ce passionné de sport, de politique et de culture. Pour l’évoquer, il nous faut parler de l’œuvre. William Klein ressemble à ses photographies : contrasté, engagé, dynamique, impertinent, centripète. Contrasté, cela ne veut pas dire noir et blanc. William, même s’il peut être péremptoire, voire brutal, est un homme très fin, d’une acuité rare. Comme dans ses tirages, sa gamme de gris est largement étendue pour relier les extrêmes. Sa réputation le précède, construite comme ses images autour de son impatience de vivre. Il donne l’impression de toujours être à la prochaine question mais, à bien y regarder, lorsque les gens l’intriguent, il est attentif, attentionné, il demande des nouvelles, il se rappelle des parcours. Sous des apparences brusques, il est plus sensible qu’un grand nombre de gens dit « bien élevés ». Cette écoute fait partie de son engagement, il est tout à ce qu’il fait, à ce qu’il pense, il est investi, sans ambages. Il sait surprendre, son côté brillant et joueur peut déconcerter. Par exemple, lorsqu’après avoir vérifié avec minutie l’ensemble des photographies que nous lui rapportions à la fin de notre première exposition, nous lui avons tendu ses boîtes. © Estate William Klein – Près de la Place Rouge, Moscou, 1959. Courtesy Galerie Le Réverbère Il nous a interpellés assez abruptement : « Pourquoi me les rendre ? Elles sont très bien dans vos tiroirs et puis vous en choisirez une pour vous. » C’est ainsi que nous avons commencé à représenter son œuvre et que les « Quatre têtes» (New York, 1955) sont entrées dans notre collection personnelle. C’est un attaquant, nous n’avons pas affaire à un joueur de fond de court, c’est un « smasher ». Regardez ses photos : il est au filet pour choper à la volée, dans la proximité, le moindre événement, pour le sidérer en le fixant. Dans cette confrontation, point de cynisme. Pour qu’il y en ait, il faudrait une attitude distante et c’est tout le contraire. Il est dans l’action, avec toute la culture que cela requiert, dont celle de ne pas oublier la disponibilité et la capacité d’émerveillement de l’enfant, mâtinées par l’expérience de l’homme; l’impertinence des deux réunies ponctuant d’un humour incisif son rapport au monde. Une anecdote qui souligne sa générosité : pour les 25 ans de la galerie, William a fait notre portrait. Le moment n’a pas du tout été solennel, c’était gai, plein de folie et de complicité… Il voit large. Nous ne reviendrons pas sur son utilisation du grand angle, qui a déjà été abordée de nombreuses fois. Nous insisterons plutôt sur sa manière de faire agir le champ magnétique de sa présence pour que le monde s’engouffre dans le cadre de son viseur, pour que « l’instant décisif » s’efface sous sa présence décisive. Klein organise le monde autour de lui. William Klein ressemble à ses films: baroque, pop, libre, novateur, critique, témoin engagé. Il est passionné de musique, comme en témoignent la discothèque et le matériel d’écoute qui nous accueillent tant à l’atelier que chez lui, sans oublier son film « Le Messie », en hommage à l’oratorio de Haendel. Là ne s’arrête pas la référence au baroque, non pas seulement liée à la période, mais à son univers personnel, déroutant et chahuté. C’est un esprit qui ne le quitte pas. Dialoguer avec lui en est une expérience. Il suit une idée et, d’un coup, saute du coq à l’âne, non qu’il ait perdu le fil de sa pensée, mais il aura préféré un chemin de traverse, que lui seul connaît, lui offrant un raccourci qui nous met en porte-à-faux et nous déstabilise. Son mode de communication est de l’ordre d’un montage filmique: des successions de plans-séquences et de « cut » qui nous laissent en attente de plans de coupe. Il est sans cesse interpellé par les interférences du quotidien qui font ricocher sa pensée. Il vit pop : la couleur, la collusion des objets et leur banalité aiguillonnent en permanence son désir. Ces tissages créent une liberté toute nouvelle qui est sa signature, sa marque. Il s’est affranchi des conventions en les ignorant parfois, en les refusant souvent. Là encore, l’homme et ses options critiques ou politiques rejoignent l’œuvre. Souvent, lorsque nous arrivons chez lui, il est assis sur son canapé recouvert de kilims auprès de la baie vitrée qui donne sur le jardin du Luxembourg. Entouré de piles de revues et de livres, il consulte les informations provenant du monde. Immanquablement il nous interroge sur la politique, le foot, la vie des people, avec son air rieur et ses yeux perçants. À 87 ans, il est un témoin avide du monde, il raconte des anecdotes, des détails qui mettent en crise l’information ambiante. © Estate William Klein -Bains publics, Tokyo, 1961. Courtesy Galerie Le Réverbère © Estate William Klein -Anouk Aimée, Paris, 1961. Courtesy Galerie Le Réverbère Là encore la boucle se fait avec l’œuvre. William Klein est un personnage complexe, difficile à étiqueter. Il a été transversal bien avant la mode de cette notion fourre-tout. Il a parcouru avec rigueur des territoires de la pensée et de la production, il s’est attaqué à la peinture, la typographie, la photographie, le cinéma, et a sans cesse utilisé ce qu’il savait de l’un pour interroger l’autre. Le livre a été, tout au long de sa vie, son support de prédilection pour mettre en forme la synthèse de ses expériences. Il exerce son savoir de monteur de films pour le séquençage des images, son brio de concepteur graphique et typographique pour la mise en page, et sa culture de la forme et de l’abstraction pour le rythme et la réussite plastique de ses livres. En 2011, nous avons fêté 30 ans de galerie et 20 ans en sa compagnie, en invitant dix de nos collectionneurs à proposer leur vision de Klein en une dizaine de photographies. Nous en avons resserré la sélection à six pour éviter les doublons et concentrer les options. L’accrochage s’est organisé autour du choix de chaque collectionneur, offrant au visiteur un parcours rétrospectif de l’œuvre sous la forme de dix déclarations d’amour. © Estate William Klein – Club Allegro Fortissimo, Paris, 1990. Courtesy Galerie Le Réverbère Dans le même temps, Thierry Frémaux a programmé une rétrospective de ses films à l’Institut Lumière, où il a mis à l’honneur Klein et la galerie lors de la projection de « Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? ». William Klein n’est pas un homme à faire des compliments. Il aime pousser les exigences et trouver les points d’achoppement, mais là, nous l’avons vu rayonnant, reconnaissant et même heureux. C’était extraordinairement émouvant d’être à ses côtés, debout, face à la salle comble, l’entendre nous dire en aparté : « C’est blindé ! » Puis, à minuit, après les festivités, l’observer seul, assis sur une chaise, fumant avec volupté une cigarette sous sa plaque gravée à son nom, installée par l’Institut rue du Premier Film. Le voir également découvrir le contact peint imprimé sur soie par Brochier Soieries à Lyon et s’enthousiasmer avec les artisans. Il fallait être là pour sentir sa fébrilité, la curiosité qui l’animait devant cette nouveauté, l’enfant émerveillé était en présence. Bill is the Kid et Klein, the bad boy… en référence à sa très célèbre photographie « Gun 1 » qui, selon ses propres mots, est une sorte d’autoportrait. Tout est dans l’œuvre. » – Jacques Damez & Catherine Dérioz pour le magazine Photo en avril 2013. En plus de l’exposition actuelle à la galerie, jusqu’au 6 janvier exposition PLAY PLAY PLAY au Musée d’Art Contemporain de Montélimar, commissariat de Raphaëlle Stopin, initié par Pierre Sapet directeur du MAC. Dans ce cadre, Conférence de Jacques Damez Qui êtes-vous Wiliam Klein ? Au MAC de Montélimar le jeudi 3 octobre (conférence enregistrée et rediffusée sur Radio Micheline). INFORMATIONS PRATIQUES Galerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 Lyon ven20sep(sep 20)14 h 00 minsam28déc(déc 28)19 h 00 minHistoire(s) sans finExposition collectiveGalerie Le Réverbère, 38 rue Burdeau 69001 Lyon Détail de l'événementPhoto : © Denis Roche. 4 avril 1981, Gizeh, Egypte. 45 ans d’engagement en couple pour la photographie, 43 ans de galerie dont 35 au 38 rue Burdeau à Lyon : Détail de l'événement Photo : © Denis Roche. 4 avril 1981, Gizeh, Egypte. 45 ans d’engagement en couple pour la photographie, 43 ans de galerie dont 35 au 38 rue Burdeau à Lyon : une incroyable aventure vécue intensément avec ses hauts et ses bas, ses fous rires et ses colères, ses rencontres fabuleuses avec des artistes et des collectionneurs qui ont été au cœur de tous nos débats et états d’âme ! Et puis, 20 ans après l’ouverture, l’arrivée des assistant(e)s qui nous ont offert leur énergie, leurs compétences et ont accompagné cette utopie. Ouvrir, hors Paris, en 1981, une galerie indépendante consacrée uniquement à la photographie contemporaine dans tous ses « états » et la garder ouverte pendant 4 décennies étaient un pari fou mais gagné ! Enfin presque… car depuis une dizaine d’années le marché a beaucoup changé : il s’est codifié, « financiarisé » et concentré dans les mains d’un certain goût international qui ne permet plus la même liberté d’action et de choix. Nous avons tant aimé les 15 premières années de Paris Photo où galeristes, photographes, journalistes, institutionnels faisaient communauté avec l’équipe de la foire (merci à Rick Gadella et Valérie Fougeirol) grâce à des échanges confiants et libres, tous tendus vers un seul et même but : partager notre passion pour la Photographie avec les collectionneurs pionniers ou les amateurs curieux et cultivés. Nous étions plus brouillons peut-être mais créatifs, généreux et ouverts aux débats parfois musclés ! Petit à petit chacun a dû choisir sa « place ». La langue de bois s’est installée, les discours de l’art contemporain se sont appauvris et le tout culturel a gagné du terrain… Malgré notre réputation, nos commissariats payés et partagés avec les artistes pour des expos hors les murs ainsi que nos prestations intellectuelles se sont amenuisés pour quasi disparaitre après le Covid et nous obligent aujourd’hui à fermer la galerie et arrêter sa programmation à la fin de l’année 2024. Trop de services gratuits (entrée libre des expositions, déplacements peu ou pas remboursés, prêts d’œuvres sans rétribution aucune, visites commentées ou conférences gratuites, conception et coordination de l’agenda Photographie(s) Lyon & co, aide aux dossiers des artistes pour résidences, appels d’offre, candidatures à des prix …) dévorent le temps de notre équipe. Comme nous l’avait déclaré, il y a 20 ans l’adjoint à la culture de la Ville de Lyon : vous travaillez comme un vrai service plublic sans qu’on vous le demande et sans coûter un centime à la collectivité ! Et rien n’a changé ! Pourtant en 2023, nous étions soulagés d’avoir retrouvé notre chiffre d’affaires d’avant 2020 concernant la vente des œuvres. Mais les charges ont beaucoup augmenté et l’impérialisme des foires nous piège. Triste conclusion : le modèle économique d’une galerie de notre taille, sans soutien financier public ou privé, n’est plus viable. Pour finir en beauté cette dernière année dans notre galerie, après L’éblouissement des apparences de Yves Rozet, Silence de Julien Magre, nous vous invitons à découvrir Histoire(s) sans fin avec un choix d’œuvres emblématiques, rares, iconiques ou uniques de chacun de nos photographes. Sans fin car notre amour de la Photographie reste intact ainsi que notre croyance en la force créative de nos artistes qui n’ont de cesse de se remettre en cause et de creuser leur sillon avec intelligence et sensibilité. Nous continuerons autrement à imaginer des expositions, à donner à lire des œuvres, à offrir de la beauté et des émotions au public. Pour preuve la publication de l’essai de Jacques Damez : Denis Roche – L’endroit du temps en 2026 aux éditions de La Lettre volée ainsi que la sortie en 2025 chez Actes Sud dans la collection Photo Poche d’un Denis Roche préfacé par Jacques Damez. Nous vous espérons nombreux à la rentrée (du 21 septembre au 28 décembre 2024) pour partager ce bouquet final avec les artistes et qu’il vous donnera le désir de vous offrir une ou plusieurs photographies pour enrichir votre jardin intérieur. Avec le sourire et une note d’humour pour vous accueillir bientôt… Bye Buy ! Frédéric BELLAY, Arièle BONZON, Dirk BRAECKMAN, Pierre CANAGUIER, Thomas CHABLE, Serge CLÉMENT, Beatrix VON CONTA, Jacques DAMEZ, François DELADERRIÈRE, André FORESTIER, Lionel FOURNEAUX, Rip HOPKINS, William KLEIN, Géraldine LAY, Baudoin LOTIN, Jean-Claude PALISSE, Philippe PÉTREMANT, Bernard PLOSSU, Marc RIBOUD, Denis ROCHE, Yves ROZET DatesSeptembre 20 (Vendredi) 1 h 00 min - Décembre 28 (Samedi) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuGalerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 Lyon Galerie Le Réverbère38 rue Burdeau 69001 LyonUne galerie en province. 300m2 sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon. C'est le Réverbère, qu'anime un double regard aigu, exigeant et sans complaisance : celui de Catherine Dérioz et Jacques Damez, ses créateurs, dont, au fil des années, les qualités se sont faites vertus. Du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous en dehors de ces horaires Get Directions CalendrierGoogleCal ET AUSSI Musée d’art contemporainPlace de Provence 26200 MONTÉLIMAR sam29jui(jui 29)10 h 00 min2025lun06jan(jan 6)18 h 00 minWilliam KleinPlay play playMusée d’art contemporain, Place de Provence 26200 MONTÉLIMAR Détail de l'événementLe Musée d’art contemporain de Montélimar présente, pour la première fois en France depuis la disparition de l’artiste, une exposition rétrospective de William Klein (New York 1926 – Paris 2022). Détail de l'événement Le Musée d’art contemporain de Montélimar présente, pour la première fois en France depuis la disparition de l’artiste, une exposition rétrospective de William Klein (New York 1926 – Paris 2022). Réunissant plus de deux cent cinquante œuvres, tirages d’époque, impressions grand format, documents d’archives, livres, extraits de films, elle présente Klein peintre, photographe et cinéaste. En résonance avec le festival Présence(s) Photographie et le passage de la flamme olympique dans la ville le 20 juin, l’exposition PLAY PLAY PLAY est précédée depuis le 24 mai d’une exposition à ciel ouvert de tirages grand format de William Klein aux abords du Musée d’art contemporain et en cœur de ville. De tous les termes résumant la place centrale tenue par William Klein dans le paysage des arts visuels d’aprèsguerre à nos jours, choisissons celui de « monument ». L’image architecturale sied bien à l’artiste qui rêvait d’un art total gagnant les murs de la cité, comme lui avait enseigné Fernand Léger. Élaborée sur cinq décennies, l’œuvre construite est monumentale : par la quantité des médiums abordés et des supports investis, par l’échelle dans laquelle l’artiste s’est employé à la développer. De l’image fixe au cinéma, de la page du livre, à celle du magazine puis à l’écran de cinéma, William Klein n’a cessé de regarder son temps et d’en faire le récit, s’autorisant toujours à en réinventer les modes de narration. William Klein est né en 1926, soit cent ans après l’invention de la photographie. Des années 1920 à notre XXIe siècle, du premier appareil compact des années vingt à ce petit rectangle plat que l’on a en poche cent ans plus tard, l’image fixe et animée auront été marquées par une succession d’inventions, visant à rendre leur réalisation et leur diffusion toujours plus accessible. Dès leur naissance, photographie et cinéma ont ainsi leurs destins liés au progrès technique, à l’industrie qui le porte et ainsi à l’ambition de joindre les masses. C’est précisément cette nature ambivalente de l’image, prise entre art et mass media, cet art des foules, que William Klein, en examinant tous les ressorts, n’aura de cesse de convoquer dans son œuvre. À l’heure des réalités alternatives, deep fake et d’autres créations issues de l’intelligence artificielle, la persistance du caractère contemporain de l’œuvre de Klein frappe. PLAY PLAY PLAY, le titre de l’exposition, entêtant, incantatoire résonne comme un slogan et rappelle le GUN GUN GUN formé par la répétition du gros titre à la une d’une pile de journaux photographiée par Klein soixante-dix ans plus tôt, exactement, à New York. Autre date anniversaire donc — à l’échelle d’une telle vie, d’autres se profileront —, 1954 marque l’entrée de Klein en photographie, appareil à la main, dans les rues de sa ville natale et la naissance d’un corpus d’images foisonnant qui donnera lieu à son premier livre, le toujours célébré New York. L’artiste, formé par un bref passage dans l’atelier de Fernand Léger à Paris en 1950 et une fréquentation plus assidue du MoMA à New York alors qu’il était adolescent, entre en art par la peinture. Dès 1947, après un service militaire effectué en Europe et quelques passages par la Sorbonne dans le cadre du GI Bill, il s’installe à Paris, rencontre Jeanne Florin, qui devient sa femme puis collaboratrice. Fréquentant le cercle de jeunes artistes peintres américains installés à Paris (dont Ellsworth Kelly et Jack Youngerman), fort de sa connaissance des avant-gardes européennes d’avant-guerre, il développe une peinture non figurative, graphique, dans le style hard edge. S’il délaisse assez rapidement cette peinture-là, le langage géométrique qu’il y développe marquera toute son œuvre à venir, photographique, graphique, filmique. Dans ces premières années de la décennie 1950, s’ensuivent des expérimentations photographiques en laboratoire, sans appareil photo, des rayogrammes à la façon de Moholy Nagy : la photographie déjà, l’abstraction toujours. Le déclic se produit à New York, alors qu’il y retourne en 1954 à l’invitation d’Alexander Liberman, directeur artistique de Vogue. Là, il se saisit d’un appareil, décidé —a fortiori depuis qu’il vit en Europe, à Paris— à regarder la ville dans toute sa crudité et à en réaliser le portrait. Publié en premier lieu au Seuil en 1956 grâce à Chris Marker, New York connaît un retentissement immédiat. L’entrée en matière de Klein, par la peinture, le place dans une perspective bien différente de nombre de photographes de l’époque : quand il prend enfin l’appareil en main, sa culture et ses aspirations ne sont pas celles du photojournaliste — rappelons que Magnum est créé en 1947 et que le magazine Life tire à cinq millions d’exemplaires, tous deux marquant les jeunes photographes d’une forte empreinte. La photographie que Klein va inventer en arpentant les rues de New York n’a que faire des usages. L’appareil est un outil, à lui de décider comment sa main et son œil l’utilisent. Puisque New York est plurielle, cacophonique, insupportable et attachante, elle aura ce qu’elle mérite : une photographie bondée, où tous et toutes semblent se presser sans que le cadre ne parvienne à les contenir entièrement, des avant-plans flous, un contraste poussé et beaucoup de ces regards caméra, tout-à-fait inhabituels alors. On devine le jeune William Klein au coude à coude 5 l’art du jeu… avec les passants l’art du jeu… avec les codes sur les trottoirs, frôlant ces anonymes. Parcourant le livre, on est frappé par l’omniprésence du signe publicitaire, par le motif répété du dollar dans ces rues usées par la foule qui les piétine dans ces allées et venues quotidiennes. La société d’après-guerre est là, déjà plongée dans une autre guerre, dite froide, et ses menaces atomiques. L’intranquillité de l’époque, partout sous-jacente et bien mal dissimulée par la surabondance de publicités placardées, surgit et rugit dans la photographie de Klein. Fil rouge traversant l’exposition PLAY PLAY PLAY, le jeu marque l’œuvre de l’artiste. En premier lieu, se trouve le jeu du photographe avec son sujet, dans cette danse urbaine qu’il engage dès son opus sur New York et qu’il poursuivra dans ses grandes séries dédiées à Rome (1956), Moscou (1959), Tokyo (1961) puis sur le temps long, à Paris. Cette danse, amusée, chahutée parfois, est toute entière contenue dans les nombreux regards camera qui habitent la photographie de Klein. À l’image de ce fameux cliché GUN 1, dans lequel un gamin, l’air méchant, pointe un pistolet de front, le regard caméra propulse le spectateur d’aujourd’hui sur le coin de Broadway et de la 103e rue, et révèle en contrechamp la présence du photographe. Klein dont les pas et gestes suivent le mouvement perpétuel de la foule et s’arrête là pour jouer avec le garçon et son jouet, à faire comme dans les films, PAN PAN ! Le jeu est aussi celui de William Klein, photographe, faiseur de livres, cinéaste, avec les codes en usage. De même qu’il utilise, de manière non conventionnelle, un objectif grand angle 28mm pour photographier parfois de très près provoquant flou et déformation, il n’hésite pas à recadrer drastiquement son négatif quand il l’estime nécessaire. Quand il entreprend de publier ses séries urbaines, il n’est pas plus académique vis-à-vis de la forme livre, en témoigne la maquette originale de l’ouvrage New York conçu par l’artiste et présentée dans l’exposition. Plusieurs registres s’y mêlent, faisant passer sans ménagement le lecteur de l’esthétique du comics trip à l’album photo du XIXe en passant par des sortes de plans séquences cinématographiques, le tout scandé par des mots en forme d’injonction, occupant seuls des doubles pages, plein cadre, mimant le langage publicitaire omniprésent dans la ville. Du jamais vu. Devenu cinéaste dix ans plus tard, en 1964, il investit l’image en mouvement avec la même liberté et signe dans cette décennie et la suivante, des films — à titre d’exemple, en 1966, Qui êtes-vous Polly Maggoo ? —aux partis pris formels inédits, mêlant sans ambages au sein d’un même film, cinéma vérité, trucages joliment naïfs à la Méliès, roman photo…6 Le jeu sportif Au delà du sport, l’art de la lutte et de la réflexion socio politique l’art en action Chez Klein, le jeu est aussi, simplement, sportif. Le premier des joueurs, l’enfant, s’invite souvent dans son cadre, à New York, Rome, Moscou ou Tokyo, lui qui répond au jeu du photographe avec son appareil, lui qui rend si généreusement sa marque d’attention en lui offrant spontanément une pantomime. L’enfant, seul ou en groupe, et son jeu de balles, ou encore les grands au stade, spectateurs d’un jeu se déroulant hors-champ : le jeu sportif, improvisé dans les rues ou cerné par des gradins, va et vient dans la photographie et dans le cinéma de Klein. En 2024, à l’heure des Jeux Olympiques à Paris et du passage de la flamme à Montélimar, l’exposition s’attachera également à révéler l’empreinte du sport dans l’œuvre de l’artiste. Si le sport « rebondit » en divers endroits de l’œuvre, il convient d’examiner le contexte qui le traverse. Le mouvement induit par le sport, bien sûr, intéresse le faiseur d’images Klein. Le spectacle du sport, sa couverture médiatique, le captive. Et c’est sans doute la figure du sportif, polarisant l’attention de la société, ses aspirations et ses tensions, qui le passionnera au plus haut point. C’est à ce titre qu’il décide, voici soixante-ans, autre anniversaire, de dédier un film au boxeur Cassius Clay, futur Muhammad Ali, déjà ami de Malcom X, lors du match historique de 1964 pour le titre de champion du monde des poids lourds. L’exposition accordera une place particulière à l’œuvre que l’artiste consacra en 1964 et en 1974 à Ali, boxeur, militant pour les droits civiques des Noirs Américains, opposant à la guerre du Vietnam, invaincu ou presque sur le ring, imbattable dans l’arène médiatique. Le sport ici rejoint le combat, le temps du jeu devient celui de la lutte et voici que l’espace du ring se transforme en un territoire traversé d’enjeux socio-politiques. PLAY PLAY PLAY invite à suivre l’artiste sur les terrains artistiques, médiatiques et politiques qu’il a arpentés pendant plus de cinquante ans et sur lesquels il n’a cessé de remettre en jeu les modes de représentations. Le parcours engage le spectateur d’aujourd’hui à (re)vivre, au gré des mouvements et regards des enfants romains et tokyoïtes ou du géant Ali. Un siècle marqué —pour le meilleur et pour le pire— par l’emprise de l’image médiatique, et invite à apprécier la résonnance contemporaine de l’œuvre léguée. Si William Klein était un monument, ce serait une colonnade, celle qui cadre d’un mouvement fluide l’agora, cet espace où l’on s’apostrophe, s’accorde et s’oppose, où l’on rit et l’on gueule, où les couples enfin, échangent des baisers et les gamins, des paniers. Raphaëlle Stopin, commissaire de l’exposition Photo : William Klein estate. Dans la foule, New York, 1955 DatesJuin 29 (Samedi) 21 h 00 min - Janvier 6 (Lundi) 5 h 00 min(GMT-11:00) LieuMusée d’art contemporainPlace de Provence 26200 MONTÉLIMAR Get Directions CalendrierGoogleCal À LIRE Galeries photo : des fermetures en cascade… La fin d’une utopie. 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L'Interview Fermeture de la Galerie Le Réverbère : Rencontre avec Beatrix von Conta « Histoire(s) sans fin » est la toute dernière exposition présentée à la Galerie Le Réverbère, à Lyon. Catherine Derioz et Jacques Damez ont ...
News On ne se promènera plus à Blois… Cet été, les Promenades Photographiques célébraient leur 20ème édition, Odile Andrieu, venait de passer la main à un nouveau directeur, Cédric Marmuse. ...
Carte blanche à Laetitia Boulle : Focus sur La Maison de l’Image, une association atypique sur un territoire sensible 18 octobre 2024
Carte blanche à Laetitia Boulle : Le Mois de la Photo 2024. Focus sur Angélin Girard et Alexandra Serrano & Simon Pochet 17 octobre 2024
Carte blanche à Laetitia Boulle : Le Mois de la Photo 2024. Focus sur Francesco Canova et Patrick Cockpit 16 octobre 2024
Carte blanche à Laetitia Boulle : Le Mois de la Photo 2024. Focus sur Etienne Maury & Emmanuelle Blanc 15 octobre 2024
LUX#1. Retrouvez les festivals et foires photo à Paris Entretien avec les membres du réseau LUX 7 heures ago
Cindy Sherman au FOMU-Photomuseum d’Anvers, Interview avec Rein Deslé, curator “La photographie est un si beau mensonge !” 16 octobre 2024
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël 16 octobre 2024
Grand Paris : Komunuma, Niko Project, tour des galeries et Magasins Généraux, Pantin « Grande Ville » 11 octobre 2024