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2KM3 Saint-Gervais : Rencontre avec Hugues Chevallier

Temps de lecture estimé : 3mins

Le 2 juin a été inauguré à St Gervais, le 2KM3 Saint-Gervais contemporary art platform, une plateforme monumentale et inédite pérenne dédiée à l’art contemporain urbain. Le parking souterrain, situé au cœur de la ville, se voit transformé en un gigantesque musée alternatif gratuit, ouvert 365 jours par an, 24 heures sur 24, sur une initiative du maire, Monsieur Jean-Marc Peillex, et sous le commissariat d’Hugues Chevallier, président de l’association Kill Art Factory et de l’artiste Frédéric Battle (Zoer). Hugues Chevallier a répondu à nos questions.

9 lives : Comment avez vous souhaité répondre à l’invitation de Jean-Marc Peillex, Maire de Saint-Gervais ?

Hugues Chevallier : Au départ Monsieur le Maire m’a demandé de faire intervenir des graffeurs dans le parking. Lorsque j’ai regardé les différents étages occupés par les voitures l’idée d’intervenir sur toutes les surfaces s’est imposée très rapidement. Afin que ce ne soit pas un projet décoratif pour égailler le parking mais plutôt quelque chose de conceptuel. Le parking et les œuvres vivent ensemble au quotidien, l’espace se modifie chaque jour.

9 lives : Selon quels critères les 12 artistes français et internationaux ont-ils été sélectionnés ?

H. C. : C’est avant tout des coups de cœur. Il s’agit d’artistes issus du milieu du graffiti. Ils l’ont beaucoup pratiqué mais ce sont tournés vers autre chose, plus contemporain, leur travail est mûr et réfléchi. J’observe leur travail depuis une dizaine d’année. Le point commun entre tous les artistes est surtout l’abstraction. Ils ont gardé l’énergie du graffiti. On est pour moi très loin du street art réalisé de façon très impulsive. S’il fallait englober ces artistes dans un seul mouvement je parlerais de Muralism, de Post-Graffiti ou de Graffuturism.

9 lives : 2KM3 soit 2000 m3 est l’une des contraintes imparties aux artistes, y en a t-il d’autres ?

H. C. : Les artistes avaient très peu de contrainte. Ils devaient investir tout l’espace. En revanche ils avaient un certain cahier des charge à respecter. Ils ne pouvaient pas commander autant de peinture et matériel qu’il souhaitaient. Il fallait bien respecter le budget réalisé en amont…

9 lives : Le visiteur et utilisateur habituel du parking est partie prenante de l’œuvre, à quel moment jugerez vous qu’il se l’aura appropriée ?

H. C. : Pour avoir fait l’expérience en voiture, je dirais au moment même où l’on rentre dans le parking ou découvre un étage. La visite se fait en accéléré. On peut choisir de ralentir ou pas, mais c’est surtout lorsque l’on choisi sa place devant tel élément ou détail.

9 lives : En tant que président de l’association Kill Art Factory, quelles évolutions notez vous dans le paysage et les pratiques du street art en France ?

H. C. : Je ne regarde plus vraiment le paysage du street Art. je regarde essentiellement le travail des artistes que j’apprécie. J’ai un peu peur du phénomène de mode. J’ai le sentiment que beaucoup de façades sont faites sans réflexion en amont. Je pense que les artistes doivent se poser beaucoup de questions avant d’appréhender des surfaces qui feront partie du quotidien de nombreuses personnes.

INFOS PRATIQUES :
2KM3 Saint-Gervais contemporary art platform
Avenue du Mont Paccard
F – 74170 Saint-Gervais-les-Bains
http://www.saintgervais.com
http://fb.me/SaintGervais

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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