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Sandra Mehl, lauréate du Prix Mentor 2016

Temps de lecture estimé : 4mins

Le Prix Mentor 2016 a été remis hier soir à la SCAM. C’est Sandra Mehl qui a été nommée lauréate 2016 par le jury. Une mention spéciale a été remise à Philippe Dollo.
A l’initiative de FreeLens, en partenariat avec la Scam et le CFPJ Médias, le Prix Mentor est remis pour la seconde année, il récompense un photographe grâce à un un soutien financier et d’un accompagnement personnalisé par un groupe d’experts.

Objectif du prix et candidats sélectionnés

Tel un incubateur, l’objectif de Mentor est de fournir au lauréat les meilleures conditions au développement d’un projet qui utilise la photographie comme médium source. Le soutien financier s’élève à 5000€ et s’accompagne également d’une formation professionnelle d’une valeur de 2500€ avec le CFPJ.
Entre janvier et octobre de cette année, six sessions se sont déroulées à la Scam et dans différents festivals partenaires (les Rencontres d’Arles, Visa pour l’image Perpignan et la Quinzaine photographique Nantaise). Lors de ces soirées, deux candidats finalistes ont été sélectionnés. Au total, ce sont onze photographes qui sont en lice pour devenir le lauréat du Prix Mentor 2016 : Clara Chichin, Alexis Vettoretti, Anna Filipova, Didier Bizet, Emeric Fohlen, Reiko Nonaka, Philippe Dollo,  Sandra Mehl, Marie Tihon, Lucie Mach et Julien Coquentin.

Lauréate du Prix Mentor 2016 : Sandra Mehl, « Ilona et Maddelana

J’ai rencontré Ilona et Maddelena au pied de leur immeuble, alors qu’elles promenaient leurs chiens, un jour de juillet 2015. Agées de 12 et 11 ans, elles ont grandi là, dans le bâtiment 26 de la Cité Gély, un quartier populaire de 2,100 habitants, situé près du centre ville de Montpellier. Dans l’appartement familial de 80m2, elles vivent avec leurs deux parents Françoise et Thierry, Etienne, le parrain de Maddelena hébergé par la famille, cinq chiens, quatre chats, et une multitude d’objets à l’effigie des Indiens d’Amérique, et de Johnny Halliday. Depuis notre première rencontre, je les suis essentiellement dans leur logement, aussi exigu que réconfortant, dans lequel elles semblent trouver refuge vis-à-vis de leur environnement. Par ce travail, je souhaite porter un regard sur l’adolescence en milieu populaire dans un pays développé comme la France. Je suis captivée par la fragilité et la capacité de résistance qui se manifestent à cet age et dans ce type de milieu social.

Diplômée de Sciences-Po Paris, et de l’Ehess en sociologie, je travaille dans l’humanitaire puis dans le développement urbain avant de me consacrer à la photographie documentaire. Je m’intéresse aux questions de territoires et d’identités en France et à l’étranger, et débute en 2009 un projet photographique documentaire en Israël/Palestine à l’occasion du 20 ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin, qui sera finaliste du Prix Roger Pic en 2016. Mon travail photographique devient ensuite plus intimiste, m’intéressant aux questions d’appartenance et de mobilité sociales en milieux populaires, en prenant appui sur sa propre trajectoire de vie. Je travaille alors sur les lieux de mon enfance (“p.s. : je t’écris de la plage des Mouettes”) puis sur la problématique urbaine (“Ilona et Maddelena”).
https://sandramehl.viewbook.com

Mention Spéciale du Prix Mentor 2016 : Philippe Dollo, « Impuissance Sudetes »

« Il n’y a rien à faire. C’est obsédant et ça m’obsède. » Chantal Ackerman

Qui encore de nos jours peut expliquer avec sureté ce que recouvre cette réalité, aussi vague sur le plan de la géographie qu’elle l‘est sur le plan culturel. Les Sudètes sont, comme un écho à peine audible noyé dans les méandres des guerres froides et chaudes, condamnées à n‘être qu‘une anomalie historique à la sonorité surannée. A la marge des zones d’ombres de notre mémoire et de notre conscience historique d’Européens pressés par les vicissitudes d’une actualité écrasante, elles sont un vestige presque entièrement enseveli.

Né à Paris en 1965, Philippe Dollo travaille comme photographe »free-lance » depuis 1990. Après avoir vécu à New York de 1997 à 2009, il enseigne pendant 4 ans la photographie à l’Institut Français de Prague. En 2005 il a publié »L’Ile Dollo » aux Editions Leo Scheer. Depuis 2015, il vit à Madrid avec sa famille et vient de terminer »Aître Sudète » un projet à long terme sur les »Sudetenland »Tchèques à paraitre aux Editions de Juillet.
http://www.philippedollo.com

*Le Jury était composé de :
• Lionel Antoni, Photographe et DA festival photographique l’Oeil Urbain, Corbeil-Essonnes
• Claudine Doury, Photographe
• Florence Drouhet, Festival de la Gacilly
• Eric Garault , Agence Pasco & Co et Picturetank
• Helene Jayet, Agence Signatures et Vice-présidente de FreeLens
• Thomas Jorion, Photographe
• Marie Karsenty, Agence Signatures
• Géraldine Lafont, Iconograhe Books, l’Obs etc
• Valérie Pailler, CFPJ Média
• Caroline Stein, Labo Central Dupon
• Gérard Uféras, Commission des images fixes de la Scam

INFORMATIONS
http://www.freelens.fr

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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