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Les 12 photographes finalistes du Leica Oskar Barnack Award 2019

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Toute la semaine, le festival Voies OFF Arles présente lors de ses soirées de projection, les travaux des 12 photographes finalistes du Leica Oskar Barnack Award 2019. Les lauréats et les finalistes seront récompensés le 25 septembre lors d’une cérémonie à Berlin. En attendant, voici la sélection 2019 sur les 2300 dossiers reçus en provenance de 99 pays.

Avec des prix d’une valeur totale d’environ 80 000 euros, le Leica Oskar Barnack Award fait partie des concours de photographie les mieux dotés du secteur. Le lauréat de la catégorie principale reçoit une dotation de de 25 000 euros ainsi qu’un équipement Leica M (appareil photo et objectif) d’une valeur de 10 000 euros. Le gagnant du prix Newcomer reçoit 10 000 euros ainsi qu’un appareil télémétrique Leica avec objectif. Outre les prix attribués dans les deux catégories principales, 2 500 euros sont respectivement offerts à chaque 10 finaliste.

Mustafah Abdulaziz, États-Unis : « Water »
Le photographe américain Mustafah Abdulaziz commence un vaste projet consacré à l’eau en 2011. Que signifie l’eau pour les populations des différents continents et que font-elles de cette ressource vitale ? La manière dont l’homme considère l’eau reflète son rapport avec l’environnement.
Mustafah Abdulaziz est né en 1986 à New York. Son projet « Water » est supporté par les Nations Unies et des organisations telles que WaterAid et WWF. Abdulaziz vit actuellement à Berlin.

Francesco Anselmi, Italie : « Borderlands »
La frontière qui sépare le Mexique des États-Unis s’étend sur 3 200 kilomètres. Bien avant Donald Trump, les clôtures et murs existaient déjà ; pourtant il existe des signes qui annoncent des changements. Pour son projet intitulé « Borderlands », Francesco Anselmi s’est intéressé au côté américain : comment vit-on à l’ombre d’un mur ?
Francesco Anselmi est né en 1984 à Milan. Il a fait ses études à l’International Center of Photography et comptait déjà en 2014 parmi les finalistes du Leica Oskar Barnack Award. Anselmi vit à Milan et à New York.

Enayat Asadi, Iran : « Rising from the Ashes of War »
Enayat Asadi se penche sur les thèmes de la pauvreté, de l’injustice et de la discrimination sociale en Asie du Sud-Ouest. La série « Rising from the Ashes of War », Asadi est consacré aux réfugiés afghans qui, au lendemain de la guerre d’Afghanistan, transitaient par l’Iran. Il n’a pas hésité à se rendre dans les territoires extrêmement dangereux dans l’est de l’Iran pour réaliser ce sujet.
Enayat Asadi est né en 1981 en Iran. Il a fait des études de génie électrique et s’est lancé dans la photographie en 2009 en tant qu’autodidacte.

Mustafa Hassona, Palestine : « Palestinian Rights of Return Protests »
Le conflit qui oppose Israël à la Palestine remonte à plus de 100 ans. Depuis que les combats se sont de nouveau aggravés en 2018, des Palestiniens protestent toutes les semaines à la frontière israélienne. C’est ici
qu’a été réalisée la série « Palestinian Rights of Return Protests » qui a attiré l’attention des médias et des réseaux sociaux – notamment la photo d’un jeune combattant qui n’est pas sans rappeler le célèbre tableau d’Eugène Delacroix « La liberté guidant le peuple ».
Mustafa Hassona est originaire de la bande de Gaza et travaille depuis 2007 en tant que photographe indépendant.

Nanna Heitmann, Allemagne : « Hiding from Baba Yaga »
Un voyage au royaume des mythes : l’Ienisseï, un des fleuves les plus longs de la terre, a conduit, tel un fil conducteur, la photographe Nanna Heitmann à travers la Sibérie. C’est sur ses rives qu’elle a fait la rencontre d’âmes solitaires, de marginaux et de rêveurs dont elle a su retenir le monde dans sa série « Hiding from Baba Yaga » en faisant preuve d’une grande sensibilité.
Nanna Heitmann est née à Ulm en 1994 et a fait des études de photojournalisme et de photographie documentaire à l’université d’Hanovre. En 2018, Heitmann a été répertoriée pour son travail dans la liste des talents émergents du magazine en ligne « Lensculture ».

Rafael Heygster, Allemagne : « I Died 22 Times »
Dans sa série « I Died 22 Times », Rafael Heygster se penche sur la question philosophique suivante : quand commence une guerre ? Il va chercher la réponse au-delà des champs de bataille dans les jeux PC, les salons dédiés aux armes et autres lieux où les guerres deviennent des produits consommables.
Heygster est né à Brème en 1990 et fait actuellement des études de photojournalisme à Hanovre.

Tadas Kazakevicius, Lituanie : « Soon to Be Gone »
Dans son oeuvre « Soon to Be Gone », Tadas Kazakevicius se rapproche des photographes américains de la Grande dépression tels que Dorothea Lange et Walker Evans. Eux aussi cherchaient par le biais de la photographie à retenir le temps et les choses dont le déclin était d’ores et déjà prévisible. Et c’est ainsi que l’auteur lituanien pose un regard nostalgique sur son pays d’origine.
Tadas Kazakevicius est né en 1984 à Vilnius. Il se consacre actuellement au livre qui paraîtra en 2020.

Michal Solarski, Pologne : « Rest Behind the Curtain »
Après avoir grandi derrière le Rideau de fer, Solarski évoque dans ses photos les legs de l’époque où les congés et le repos faisaient partie du processus de production. Dans sa série « Rest Behind the Curtain », il utilise d’anciens hôtels et sanatoriums pour réaliser des photos insolites sur fond de coulisses délabrées.
Michal Solarski est né en Pologne où il a fait des études de sciences politiques. Il a ensuite fait des études de photographie à Londres où il vit et travaille aujourd’hui.

Tomas van Houtryve, Belgique : « Lines and Lineage »
Avec son oeuvre « Lines and Lineage », le photographe belge souhaite attirer l’attention sur une tâche noire de l’histoire américaine, à savoir l’époque qui a précédé 1848, lorsque le Mexique régnait sur l’ouest américain. Puisqu’il n’existe pratiquement aucune preuve photographique de cette époque, Tomas van Houtryve tente de combler ce vide à sa manière.
Tomas van Houtryve est né en Belgique et travaille en tant qu’artiste conceptuel, photographe et auteur. Il vient de recevoir le prix Roger Pic et compte déjà plusieurs distinctions à son actif. Ce projet sera édité en septembre 2019.

Snezhana von Büdingen, Allemagne : « Meeting Sofie »
« Meeting Sofie » aborde un sujet d’actualité sociale de manière très personnelle. Au travers d’images poétiques, elle décrit la vie quotidienne d’une adolescente porteuse de la trisomie 21 et met en avant les limites de notre propre normativité.
Snezhana von Büdingen est née en Russie. Elle vit et travaille à Cologne.

Sebastian Wells, Allemagne : « Utopia »
Pour son projet « Utopia », Sebastian Wells a visité 24 camps de réfugiés dans sept pays d’Europe, d’Afrique et du Proche-Orient pour exprimer la fonction politique symbolique de ces camps et le rôle des hommes et femmes qui y vivent.
Sebastian Wells est né à Königs Wusterhausen et vit à Berlin. Depuis 2018, il est membre de l’agence Ostkreuz.

Johan Willner et Peo Olsson, Suède : « Heap »
Le duo Willner & Olsson travaille de longue date sur la « butte ». Intitulé « Heap », il s’agit d’une réflexion sur le paysage et ses changements. La série de photos a pour but de prendre en considération les processus de changement qui se cachent dans ce qu’il y a d’évident. Les deux photographes suédois vivent et travaillent à Stockholm.

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INFORMATIONS PRATIQUES

lun01jul10 h 00 mindim22sep(sep 22)18 h 00 min24ème édition du Festival Voies Off, ArlesGalerie Voies Off, 26 ter, rue Raspail 13200 Arles

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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