Notre critique Pascal Therme, a rencontré l’artiste photographe allemande Henrike Stahl, qui expose sa série « The day we turned airiness into a memory » dans le cadre de la dixième édition du festival Circulation(s). Elle y présente une installation immersive qui interroge sur le futur fragile que nous nous apprêtons à laisser à nos enfants…
Il fait nuit à la plage de Beauduc (Camargue). L’insouciance règne, cinq adultes se baignent, fument, dansent. Ils s’émerveillent ensemble du spectacle que la nature leur offre. Sans réaliser qu’un jour ce lieu suspendu n’existera plus.
Ce projet est né du cri d’un parent, prise de conscience de l’ambiguïté d’un monde où l’imprudence des adultes contraste avec l’urgence de nos enfants. Il exprime notre insolence, traduit notre insouciance, celle que nous leur enlevons, que nous gardons précieusement, égoïstes, pour satisfaire nos qualités de vie. A l’origine, aussi, le besoin de se faire pardonner. Henrike Stahl raconte l’histoire d’un paradoxe au travers d’une installation sensible et immersive. Les photographies flottantes, délavées, presque effacées, laissent apparaître un futur qui se noie, insouciance perdue (volée) de nos enfants.
Texte Marie Benaych et Romain Bitton / imprévues
Henrike Stahl est une artiste photographe née en Allemagne en 1980. Férue de mode, artiste autodidacte mêlant photographie, peinture et graphisme, elle travaille aujourd’hui entre Berlin et Paris.
>>> Le Festival Circulation(s) vous invite à les suivre sur les réseaux sociaux, pour découvrir les artistes de la manifestation à travers un projet intitulé « Stay Home(s) ».
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