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C’est au Square Debussy qu’est exposée la série « Jusqu’à ce que le maïs repousse » de la photographe documentaire espagnole Lys Arango. Et c’est notre critique, Pascal Therme, qui s’est rendu à l’inauguration de la 4ème édition du festival Les Femmes s’exposent à Houlgate pour rencontrer la jeune photojournaliste et découvrir la réalité de la migration climatique au Guatemala.

Lys Arango à Houlgate, juin 2021 © Pascal Therme

« Être femme photographe m’a toujours ouvert les portes de mondes secrets : les familles m’accueillent, me permettent d’être le témoin de leur intimité, et se confient sur les sujets les plus délicats. Les femmes photographes sont encore confrontées à d’énormes défis aujourd’hui, mais nous sommes à un moment unique de l’histoire : par notre façon de faire de la photographie, nous mesurons notre impact grâce à la réception du public.
Tous commencent à comprendre que si nous voulons avoir un regard équilibré, éclairé et nuancé sur notre monde, nous devons nous assurer que les images et les histoires émanent d’un ensemble diversifié, et inclusif, de créateurs et de créatrices.
 »

Les communautés autochtones des Hautes Terres au Guatemala font face aux réels réchauffement et dérèglement climatiques. Chaque année, les récoltes agricoles sont de plus en plus désastreuses, poussant chaque jour un peu plus ces communautés dans la pauvreté et l’insécurité alimentaire. La question n’est plus de savoir si ils devront quitter leur terres, mais quand ils en seront contraints. Au cours de la dernière année, Lys Arango a documenté ce phénomène sous-évalué et travaille actuellement sur la seconde partie du projet décrivant les causes et les effets de la malnutrition infantile chronique, également connue sous le nom de tueur silencieux. « J’ai passé des mois à suivre des familles qui partaient dans des conditions atroces pour travailler dans les champs de cannes à sucre, ou dans les plantations de café, c’était important pour moi de raconter le quotidien de ces familles, car oui la pauvreté est omniprésente, mais ils mènent leurs vies malgré tout ». Les motivations profondes de Lys Arango dans ce travail est de montrer une autre réalité face aux images que l’on voit habituellement sur la pauvreté et la famine. Elle a tenu à chroniquer leur vie pour que nous puissions nous identifier à eux, afin de les accompagner dans leur réalité.
On regrettera que l’exposition ne rassemble que 12 photographies, nous laissant ainsi, un peu sur notre faim…

INFORMATIONS PRATIQUES

mar01jui10 h 00 mindim05sep(sep 5)18 h 00 min4ème édition Les Femmes s'exposent OrganisateurLes Femmes s'exposent

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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