Temps de lecture estimé : 3mins

Pour sa première carte blanche, notre invitée de la semaine, la directrice de la Galerie Dix9, Hélène Lacharmoise, nous présente son exposition de rentrée consacrée à l’artiste français Vincent Lemaire. Dans « Pendrillon », l’artiste conceptualise des images hybrides mêlant photographie et photogramme et réalise lui-même ses encadrements. L’exposition, visible jusqu’au 2 ocotbre, a été curatée par Audrey Hoareau, tout récemment nommée au CRP/ de Douchy-les-mines.

Du nom de ces rideaux qui séparent les coulisses de la scène au théâtre, l’exposition Pendrillon joue sur la frontière ténue qui sépare la réalité de la fiction. Première manifestation personnelle en galerie de Vincent Lemaire, elle met en scène différentes représentations du monde, allant des premières conceptions mathématiques de l’espace à la Renaissance, jusqu’à des paysages de jeu vidéo.

Pendrillon (RFRO1), tirages argentiques (1 photographie, 1 photogramme

Les œuvres présentées relèvent d’un processus de création expérimental dans l’atelier. De la prise de vue à la conception des cadres en passant par la réalisation des tirages argentiques à l’agrandisseur, le faire est essentiel dans cette démarche artistique. Vincent Lemaire peut aussi bien jouer avec des objets réels en contact direct du papier photosensible, qu’avec des photographies de montagne, des reprographies de peintures ou encore des images de conquête spatiale trouvées sur Internet. Il crée des images hybrides mêlant photographie et photogramme, passé et présent, réalité et fiction. Du volume au papier, du papier au volume, tout résulte d’opérations réalisées par l’artiste lui-même.

Pendrillon (RFRY3), tirages argentiques (1 photographie, 1 photogramme)

Au centre de l’exposition figure Pendrillon, une installation manifeste et énigmatique qui donne son titre à l’exposition. Vincent Lemaire présente ici sa dernière création, représentative de sa démarche artistique. Ayant étudié autant la photographie que l’installation au cours de sa formation (aux Beaux-Arts de Paris dans les ateliers de Christian Boltanski et Annette Messager), l’artiste s’intéresse autant à l’image qu’au volume et mène une réflexion sur la perception de l’espace et sa représentation.

Un motif en escalier se répète à plusieurs endroits et devient repère. Il s’agit de l’interprétation d’un motif trouvé à l’arrière-plan de la peinture La Flagellation du Christ de Piero della Francesca. Libre de créer des associations sans logique temporelle ou spatiale, mélangeant le vrai et le faux, Vincent Lemaire confronte ici le motif à des fragments de monochromes de Robert Ryman, là à un paysage réel ou même à décor factice comme le Rocher aux singes du Zoo de Vincennes (Pendrillon (RFRO1).

Pendrillon, 23 tirages argentiques (11 photographies, 10 photogrammes, 2 photographies-photogrammes)

Les quatre polyptiques intitulés Rayonnement fossile présents dans l’exposition sont des interprétations du rayonnement qui porte le même nom et qui a été capté et identifié par des physiciens en 1965. C’est la première image que nous avons de l’univers. Les polyptiques sont composés d’un ensemble de photogrammes de tubes fluorescents brisés. Ils représentent paradoxalement à la fois la première lumière de l’univers et la disparition symbolique d’une autre source de lumière, violemment brisée.

Rayonnement fossile (mc24), photogrammes

Placée sous le commissariat d’Audrey Hoareau, cette exposition bénéficie de l’aide à l’exposition du CNAP, Centre national des arts plastiques.
Exposition en cours à la Galerie Dix9 Hélène Lacharmoise jusqu’au 2 octobre 2021

INFORMATIONS PRATIQUES

sam04sep(sep 4)14 h 00 minsam02oct(oct 2)19 h 00 minPendrillonVincent LemaireGalerie Dix9 Hélène Lacharmoise, 19, rue des Filles du Calvaire 75003 Paris

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

    You may also like

    En voir plus dans L'Invité·e