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Sa dernière grande exposition à Paris remonte à 2014, au moment où le Grand Palais lui consacre une importante monographie. En parallèle, le Musée Rodin décide de confronter l’œuvre du célèbre sculpteur à l’univers de Robert Mapplethorpe. Aujourd’hui, la Galerie Thaddaeus Ropac – située en plein cœur du Marais – vient d’inaugurer une exposition singulière intitulée « Intérieur Jour » venue explorer une facette plus intime du célèbre photographe américain à travers une sélection de tirages peu connus. Cette année, Mapplethorpe aurait fêté ses 75 ans.

Robert Mapplethorpe
Flower, 1980 © Robert Mapplethorpe Foundation

Robert Mapplethorpe
Francois, S.F., 1976 © Robert Mapplethorpe Foundation

Ce sont ces instants que j’ai réunis dans un espace intime de la galerie. Le spectateur devient le destinataire, la partie prenante, le protecteur de cette intimité créée par l’artiste pour des oeuvres rares et intemporelles, empreintes d’une grande humanité.” — Jean-Marc Bustamante

Jusqu’au 16 octobre prochain, la Galerie Thaddaeus Ropac à Paris vous invite à découvrir une sélection de photographies de Robert Mapplethorpe choisies avec soin par Jean-Marc Bustamante, commissaire d’exposition invité, artiste français représenté par la galerie et également directeur des Beaux-Arts de Paris. Il livre ainsi sa vision de l’œuvre de Robert Mapplethorpe. Cette exposition rassemble des oeuvres qui dévoilent un aspect plus intime de son travail, avec une approche plus délicate et pudique du modèle photographique.
Ainsi, les tirages sont exposés sur deux étagères qui parcourent l’ensemble du second étage de la galerie, présentés comme un album de famille aux visages rassurants. Plus éloigné des travaux qui caractérisent l’œuvre de Mapplethorpe, ce choix se concentre sur la détermination d’un regard, la fragilité d’un moment ou encore la rêverie…

Robert Mapplethorpe
Ron Stevenson, 1978 © Robert Mapplethorpe Foundation

Robert Mapplethorpe
Texas Gallery, 1980 © Robert Mapplethorpe Foundation

Robert Mapplethorpe
Annabelle’s Mother, 1978 © Robert Mapplethorpe Foundation

Robert Mapplethorpe
Francesca Thyssen, 1981 © Robert Mapplethorpe Foundation

Robert Mapplethorpe est né dans une famille catholique du Queens. C’est à l’âge de 17 ans qu’il rejoint le Pratt Institute de Brooklyn pour étudier la peinture, la sculpture et le graphisme. Il décide de s’éloigner du cercle familial pour partir vivre à Manhattan. S’il vit de petits boulots, il n’abandonne pas l’art et s’exprime à travers plusieurs médiums, avant de rencontrer la photographie au début des années 70, grâce à un boîtier Polaroid. Sa première exposition a lieu à la Light Gallery de New York en 1973 avec son exposition sobrement intitulée « Polaroids ». La photographie devient ainsi son outil de prédilection. Plus tard, le conservateur et collectionneur américain Sam Wagstaff, mais aussi amant et mentor de Mapplethorpe, lui offre un Hasselblad, il commence ainsi à réaliser des portraits au moyen format.
Atteint du VIH, Mapplethorpe meurt prématurément en 1989 à l’âge 42 ans.

De ses nombreux portraits, Bustamante opte pour une réflexion sur la dé-hiérarchisation de l’image qui vient déjouer ce que l’on connaît déjà de Mapplethorpe, de sa recherche de la perfection, de son obsession pour “la belle image.” Des photographies d’espaces vides traversés par la lumière accompagnent cette galerie de portraits comme des contrechamps qui introduisent une absence, un écran. Ces vues d’intérieurs, dans lesquelles rien n’est donné à voir si ce n’est l’architecture même de l’espace à travers la diffusion de la lumière, sont autant d’invitations à développer son regard de spectateur.

Robert Mapplethorpe
Andes, 1979 © Robert Mapplethorpe Foundation

Robert Mapplethorpe
Milton Moore’s Niece, 1982 © Robert Mapplethorpe Foundation

Mapplethorpe était convaincu qu’il devait avoir le consentement des personnes qu’il photographiait et a déclaré un jour que les enfants étaient le sujet le plus difficile à photographier : “Vous ne pouvez pas les contrôler. Ils ne font jamais ce que vous voulez qu’ils fassent.”

INFORMATIONS PRATIQUES

sam04sep(sep 4)10 h 00 minsam16oct(oct 16)19 h 00 minIntérieur JourRobert Mapplethorpe Galerie Thaddaeus Ropac, 7 Rue Debelleyme, 75003 Paris

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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