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Partager Partager Temps de lecture estimé : 12minsClément Chéroux est le nouveau directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson, il a quitté son poste de conservateur du département photo du MoMA à New York, pour revenir en France après 6 ans passés outre-Atlantique. Jusqu’au 12 février, on peut découvrir au sein du nouvel espace « Le Tube », un regard croisé entre Henri Cartier-Bresson et Martin Parr avec « Réconciliation ». Une exposition est également consacrée à la photographe Jan Groover. Rencontre avec le nouveau directeur à l’occasion de la révélation du programme 2023. Portrait de Clément Cheroux Ericka Weidmann : Vous êtes de retour en France après avoir dirigé les départements photographie du SFMoMA et du MoMa de New York. Comment envisagez-vous ce nouveau chapitre de votre vie à la tête de la Fondation Henri Cartier-Bresson ? Clément Chéroux : Je suis très heureux de cette expérience passée aux Etats-Unis, à la fois sur la côte est et sur la côte ouest du pays. Pendant ces six années, j’ai beaucoup appris sur la culture américaine, sur le fonctionnement des musées, mais aussi sur la photographie elle-même. Et je suis ravi de revenir en France pour diriger la Fondation Henri Cartier-Bresson. C’est une institution qui est devenue une sorte de repère dans le champ des institutions photographiques internationales, grâce au travail d’Agnès Sire et de François Hébel. On parle beaucoup de l’extraordinaire programme qui a été développé et je crois qu’avec le déménagement dans le Marais en 2018, cet ancien garage de la rue des Archives a été transformé en un vrai écrin d’intelligence et de beauté en plein cœur de Paris. Je suis donc particulièrement honoré de reprendre le flambeau de cette institution. Exposition Eugène Atget – Voir Paris Fondation HCB, 79 rue des Archives, juin 2021 © Hugo Hébrard Exposition Henri Cartier-Bresson – L’expérience du paysage Fondation HCB, 79 rue des Archives, juillet 2022 © Fondation Henri Cartier-Bresson EW : Que est votre rôle au sein de la fondation ? CC : Mon rôle est à la fois d’assumer les fonctions de directeur de la fondation pour veiller à son bon fonctionnement au quotidien, mais aussi de diriger le projet artistique en développant un programme qui sera aussi diversifié que possible. Dans les premiers temps, il est surtout question de gérer l’oeuvre d’Henri Cartier-Bresson et de Martine Franck dont la Fondation est dépositaire. Lorsque l’on réfléchit à la façon dont on doit s’occuper des œuvres de grands photographes du XXᵉ siècle, deux dangers guettent : d’un côté c’est ce que l’on pourrait appeler la surexposition, c’est à dire de montrer toujours les mêmes images et de présenter toujours les mêmes expositions… Sur ce point, il faut donc être extrêmement vigilant afin que les oeuvres ne se referment pas sur elles-mêmes. Et le second danger est une forme de disparition. Un peu comme les langues mortes que l’on ne parle plus, il faut faire en sorte que leurs travaux restent une sorte de langue vivante. Et pour cela, je pense qu’il est important de réactiver en permanence les œuvres elles-mêmes par des nouveaux regards, par des points de vue innovants ou par des recherches inédites… Henri Cartier-Bresson, Couronnement du roi George VI,Trafalgar Square, Londres, 12 mai 1937© Fondation Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, tout n’a pas été dit et tout n’a pas été fait sur Henri Cartier-Bresson. Je rêve par exemple d’un projet autour de sa série sur le couronnement de George VI en 1937, il a réalisé une série fantastique lors de cet événement où il décide d’inverser le regard et de photographier le peuple plutôt que le monarque. Cette année, lors du couronnement de Charles III, nous aurons une magnifique occasion pour repenser la façon dont Henri Cartier-Bresson a photographié ce grand moment de la vie publique anglaise. Voilà un bon exemple d’une exposition qui n’a jamais été faite. Je crois qu’il y a aussi des choses à faire autour de l’engagement politique de Cartier-Bresson : l’antifascisme, la décolonisation, l’écologie… Autant de questionnements qui étaient au centre de sa démarche et qui sont aujourd’hui encore très contemporains. Et il y a aussi beaucoup à découvrir sur l’oeuvre de Martine Franck qui est polymorphe et absolument passionnante, avec là aussi des engagements humains extrêmement importants. EW : Cette année, la Fondation célèbre ses 20 ans. Il y a eu deux grandes périodes : la première avec Agnès Sire dans le quartier du Montparnasse, puis la migration dans le Marais par François Hebel. Comment voyez-vous l’évolution de la fondation sur les années à venir ? CC. : Je crois que l’un des grands enjeux dans les premières années va être de fidéliser les visiteurs. La Fondation a ouvert ce petit écrin en plein cœur du Marais au moment de la pandémie, il faut donc consolider le public. J’ai aussi très envie de développer le réseau des fondations. On a aujourd’hui dans le monde un vrai réseau de fondations dont le travail s’organise autour de la photographie. Et c’est important je crois, de travailler ensemble pour faire des expositions qui ne sont pas forcément des rétrospectives. Il faut également réfléchir à la position de la Fondation par rapport aux autres institutions qui s’occupent de la photographie à Paris. Ce n’est pas le rôle de la Fondation de faire de grandes rétrospectives, mais en revanche d’entrer en détail sur une série ou sur un ensemble d’œuvres de ces grands photographes, et de travailler en profondeur sur un moment de l’œuvre d’un photographe, c’est un aspect qui correspond mieux à la fois à la taille, aux moyens et aux ambitions de la Fondation. J’ai quelques projets de ce type et je crois que cela pourrait faire l’objet de très belles expositions à venir… EW : La Fondation HCB a pour mission de conserver et promouvoir l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson et celle Martine Franck, mais aussi de faire découvrir d’autres photographes. Quel·les photographes souhaiteriez-vous faire découvrir au public parisien ? CC : C’est important de souligner que la fondation préserve, développe et promeut l’oeuvre d’Henri Cartier-Bresson et de Martine Franck. Nous allons organiser des expositions dans l’espace de la rue des Archives, mais nous allons également les faire tourner à l’étranger, il est important de développer leur visibilité sur des territoires où ils n’ont pas beaucoup été montrés comme en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient ou encore en Amérique du Sud. Et pour ce qui est des autres expositions de la Fondation, il y a un enjeu de diversification de la programmation et c’est quelque chose qui me tient à cœur. J’ai beaucoup travaillé sur les expositions qui mélangeaient l’historique et le contemporain, l’art et le vernaculaire… Et c’est une direction que je souhaite prolonger à la fondation. Paul Strand, Wall Street, New York, 1915© Aperture Foundation Inc., Paul Strand Archive. Fundación MAPFRECollections Pour cette année, nous avons un certain nombre d’expositions qui sont déjà programmées, mélangeant des grands noms, des découvertes historiques et de la photographie contemporaine, on peut déjà annoncer Paul Strand, un regard croisé sur le Mexique avec Henri Cartier-Bresson et Helen Lewitt. Je voudrais aussi montrer l’oeuvre d’une photographe américaine qui s’appelle Ruth Orkin, qui est une photographe fascinante de la seconde moitié du XXᵉ siècle. L’idée de cette exposition sur laquelle je travaille actuellement consiste à montrer un projet qui est tout à fait passionnant : en 1939, elle a effectué un voyage entre Los Angeles et New York à vélo. Elle a réalisé une série de photographies dont certaines incluent le vélo dans l’image, c’est à dire qu’elle utilise le cadre du vélo pour recadrer son image. C’est une série qui n’a jamais été montrée, ni aux États-Unis ni en France, et qui est très intéressante parce qu’elle montre à ce moment-là qu’une femme pouvait voyager seule. Ruth Orkin produit ce premier projet en 1939 et va continuer toute sa vie à photographier les femmes voyageant seules. Donc c’est un projet sur lequel j’aimerais travailler l’année prochaine. Henri Cartier-Bresson, Juchitán, Mexique, 1934-1935© Fondation Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos Helen Levitt, Mexico City, 1941© Film Documents LLC, courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne La question de la parité n’est pas une question pour moi. La programmation doit être paritaire et la question de la diversité sera également au cœur de mon programme. C’est pour moi une chose absolument centrale, mon projet au MoMA pour le département photo était vraiment basé sur la question de la diversité, à la fois dans les expositions, dans les acquisitions ou encore dans le programme public. C’est quelque chose que je compte absolument continuer à la Fondation HCB, et ce n’est pas simplement cocher les cases. Il y a un véritable enjeu de renouvellement de l’histoire de la photographie et de la perception qu’on a de la photographie, et je crois que ce renouvellement passe précisément par montrer des photographes dont on a jamais lu le nom nulle part, ou vu les photographies nulle part, et je crois que c’est crucial. EW : Cette question de diversité provient-elle de votre expérience outre-Atlantique ? La France n’est-elle pas un peu en retard sur ces questions-là ? CC : Vous avez raison, c’est une question culturelle. Les États-Unis sont une société multiculturelle où les questions liées à la communauté ne sont pas taboues, ou le principe même du fondement démocratique américain est basé sur l’immigration. Donc, c’est une des données essentielles du paysage culturel, qui a connu un développement important après l’assassinat de George Floyd en 2020 et qui est aujourd’hui centrale dans les politiques en général et dans les politiques culturelles en particulier. En France, on a un autre rapport, mais je crois que c’est de plus en plus présent dans les programmes des institutions culturelles et je pense que c’est une très bonne chose. On ne propose pas de la diversité pour être politiquement correct. C’est précisément de ne pas uniquement être dans les canons de ce qui est validé par la politique culturelle habituelle. La diversification nous apporte de nouvelles voix, de nouveaux regards et je crois que c’est vraiment une chose importante en tant que telle. Accueil et librairieFondation HCB, 79 rue des Archives, juin 2021© Hugo Hébrard EW : Vous êtes un amoureux des livres, vous avez vous-même publié une quarantaine d’ouvrages, avez-vous des projets spécifiques autour de l’édition ? CC : Les livres ont toujours eu une place importante pour moi. Ma culture photographique s’est principalement construite sur le livre photographique. Je crois que depuis une vingtaine d’années, nous vivons un véritable phénomène du livre photo. J’ai commencé à me rendre compte de cette évolution en 2010, lorsque je travaillais au Centre Pompidou, les photographes qui venaient me voir arrivaient non plus avec une boîte de tirages ou un portfolio mais avec une maquette de livre. Ça a été une révélation. Je me suis rendu compte que les photographes que je fréquentais étaient plus intéressés par l’idée de faire un livre que par faire une exposition. En 20 ans, le nombre d’éditeurs de photos a été multiplié par cinq ! Dans les années 2000, on avait à peu près une centaine d’éditeurs spécialisés en photo. Aujourd’hui, il y en a plus de 500, donc c’est un phénomène crucial dont il est important de rendre compte par l’intermédiaire d’une institution photographique. C’est donc forcément quelque chose que je veux développer à la Fondation à travers les expositions, la librairie, et un certain nombre de programmes autour du livre. Et je ne doute pas que les livres, dont les livres de photographies, vont tenir une grande place dans mon futur programme ! EW : Que vous inspire « l’instant décisif » cher à Cartier-Bresson ? CC : On peut rappeler ce qu’est l’instant décisif. Gjon Mili a filmé Henri Cartier-Bresson en train de photographier. C’est une vraie danse, on voit la fluidité du photographe qui bouge, qui monte, qui descend, va de gauche à droite… Et l’instant décisif, c’est cette idée que le photographe, que le monde autour de lui, sont en mouvement, et qu’il y a un moment dans le viseur, une sorte de concrétion : les formes s’organisent, tout est au bon endroit et presque instinctivement, le doigt déclenche pour saisir cette organisation des formes qui répond à un certain nombre de lois de la composition. Et Cartier-Bresson explique très précisément qu’il ne voit pas, qu’il ne mesure pas. C’est presque son inconscient qui le voit et c’est ensuite, en regardant la planche contact, qu’il se rend compte que ça correspond au nombre d’or. Ça a été une grande référence de la photographie à partir du moment où les appareils petit format sont apparus dans les années 20, avec notamment l’arrivée du Leica. Ça a été une des grandes façons de photographier au XXᵉ siècle, à laquelle font encore référence aujourd’hui beaucoup de photographes. Mais je crois que ce n’est pas la seule façon de photographier, c’est une façon de photographier parmi tant d’autres et encore aujourd’hui des photographes travaillent à la chambre grand format et font d’autres choses que de l’instant décisif. J’aime beaucoup cette expression de Raymond Depardon qui parle des « temps faibles de la photographie » et c’est tout aussi important. Il y a des images qui existent et qui ont une grande importance dans l’histoire de la photographie. Et je crois que pour moi, l’enjeu sera de montrer autant des instants décisifs que des temps faibles, que toute autre forme de photographie. Ce n’est pas parce qu’on en est à la Fondation Henri Cartier-Bresson qu’on montrera uniquement des instants décisifs. EN CE MOMENT À LA FONDATION Fondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 Paris mar08nov(nov 8)11 h 00 min2023dim12fev(fev 12)19 h 00 minRéconciliationHenri Cartier-Bresson & Martin ParrFondation Henri Cartier Bresson, 79, rue des Archives 75003 Paris Détail de l'événementÀ l’occasion de l’inauguration de son nouvel espace, la Fondation HCB présente une exposition inédite sur l’oeuvre d’Henri Cartier-Bresson (1908-2004) et de Martin Parr (né en 1952). Cette exposition réconcilie Détail de l'événement À l’occasion de l’inauguration de son nouvel espace, la Fondation HCB présente une exposition inédite sur l’oeuvre d’Henri Cartier-Bresson (1908-2004) et de Martin Parr (né en 1952). Cette exposition réconcilie les deux photographes, qu’un « gouffre » sépare comme Martin Parr le qualifie lui-même, à travers leurs regards, à trois époques différentes, sur la société du Nord de l’Angleterre au travail comme lors de leurs loisirs. En 1989, Martin Parr, photographe de renom et néanmoins controversé pour ses photographies en couleur de la « middle class » britannique sur les plages du Nord de l’Angleterre, soulève un tollé lorsqu’il tente d’intégrer l’agence coopérative Magnum Photos. Henri Cartier-Bresson, co-fondateur de l’agence, fulmine contre cette perspective. Une rencontre des deux artistes permet une réconciliation amicale et la coexistence de leurs conceptions de la photographie, appartenant à « deux systèmes solaires différents » d’après Cartier-Bresson. Martin Parr intègre finalement Magnum Photos en 1994. Si les deux photographes affichent ouvertement leurs différends artistiques, une récente découverte les nuancent. En 2021, la Cinémathèque française exhume un film réalisé au banc-titre, avec les photographies d’Henri Cartier-Bresson, par Douglas Hickox en 1962 pour la télévision britannique ITV/ ABC. Dans Stop laughing – This is England (Cessez de rire, voici l’Angleterre), Cartier-Bresson y fait un portrait amusé des Anglais au travail et lors de leurs loisirs dans le Nord industriel du pays. Les photographies de Cartier-Bresson, commandées pour ce film, ainsi que les commentaires, résonnent de façon troublante, à 24 ans d’écart, avec le travail décrié de Martin Parr, publié dans l’ouvrage The Last Resort en 1986. L’exposition Réconciliation présente ce film ainsi que les tirages originaux d’Henri Cartier-Bresson qui en sont la matière première ; l’ouvrage The Last Resort de Martin Parr et une commande plus récente (2009/2010), Black Country Stories, passée à ce dernier pour retourner sur ses propres traces dans le Nord de l’Angleterre photographier… les Anglais au travail et lors de leurs loisirs. Trois époques, deux regards pour décrire une même société et son évolution (1962, 1986, 2010). Comme l’a dit Henri Cartier-Bresson : « Il n’est pas plus exotique que l’Angleterre ». DatesNovembre 8 (Mardi) 22 h 00 min - Février 12 (Dimanche) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuFondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 Paris Fondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 ParisLa Fondation est ouverte du mardi au dimanche de 11h à 19h. Plein tarif 10 € / Tarif réduit 5 € (sur justificatif) Get Directions CalendrierGoogleCal Fondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 Paris mar08nov(nov 8)11 h 00 min2023dim12fev(fev 12)19 h 00 minJan GrooverLaboratoire des formesFondation Henri Cartier Bresson, 79, rue des Archives 75003 Paris Détail de l'événementArtiste singulière, Jan Groover (1943-2012), d’origine américaine, a eu un impact considérable sur la reconnaissance de la photographie couleur. Cette exposition, première rétrospective à lui être consacrée depuis sa mort Détail de l'événement Artiste singulière, Jan Groover (1943-2012), d’origine américaine, a eu un impact considérable sur la reconnaissance de la photographie couleur. Cette exposition, première rétrospective à lui être consacrée depuis sa mort en 2012, donne à voir l’évolution de son oeuvre, de ses polyptyques originels aux natures mortes qu’elle réalisera toute sa vie. Grâce à la donation des archives de Jan Groover à Photo Elysée (Lausanne) en 2017, cette exposition, présentée en 2019 à Lausanne, rend hommage à une artiste qui s’est en permanence renouvelée, s’inscrivant ainsi dans l’histoire de la photographie. Jan Groover a commencé la photographie comme par défi. Constatant que « la photographie n’était pas prise au sérieux » aux États-Unis dans les années 1960, elle s’éloigne de la peinture abstraite, qu’elle a étudiée. En 1967, Jan Groover achète son premier appareil photo, ce qu’elle qualifie comme étant son « premier acte d’adulte ». Son goût pour l’abstraction et la picturalité se retrouve cependant dès ses premières séries de polyptiques dont le sujet est démultiplié, fractionné ou caché derrière des formes opaques, jusqu’à être nié. À partir de la fin des années 1970, Jan Groover se tourne vers la nature morte, genre classique des arts picturaux, qu’elle explore jusqu’à la fin de sa vie par une diversité exceptionnelle de sujets, de formats et de procédés. Alors que la photographie documentaire est à l’honneur dans des magazines tels que LIFE, Jan Groover met à profit ses connaissances en peinture dans son travail photographique et contribue ainsi à donner à la photographie abstraite ses lettres de noblesse, produisant des clichés pour le plaisir des formes, loin de tout sens ou revendications. En plus des natures mortes, le travail de Jan Groover intègre également des séries sur le thème des autoroutes, du portrait et des fragments de corps (Body Parts). Actrice de la mutation du médium photographique vers plus de polyvalence, qualité jusqu’alors attribuée à la peinture ou au dessin, Jan Groover expérimente différentes techniques de création. Par exemple, l’usage du tirage au platine et au palladium pour ses séries de clichés urbains ou les portraits de ses proches, comme John Coplans ou Janet Borden avec qui elle est en constant dialogue intellectuel. DatesNovembre 8 (Mardi) 22 h 00 min - Février 12 (Dimanche) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuFondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 Paris Fondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 ParisLa Fondation est ouverte du mardi au dimanche de 11h à 19h. Plein tarif 10 € / Tarif réduit 5 € (sur justificatif) Get Directions CalendrierGoogleCal PROCHAINEMENT Fondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 Paris mar14fev(fev 14)11 h 00 mindim23avr(avr 23)19 h 00 minPaul Strand ou l'équilibre des forcesFondation Henri Cartier Bresson, 79, rue des Archives 75003 Paris Détail de l'événementLa Fondation HCB porte un nouveau regard sur l’oeuvre du photographe américain Paul Strand (1890-1976) à partir des collections de la Fundación MAPFRE, Madrid. Alors que Strand est souvent célébré Détail de l'événement La Fondation HCB porte un nouveau regard sur l’oeuvre du photographe américain Paul Strand (1890-1976) à partir des collections de la Fundación MAPFRE, Madrid. Alors que Strand est souvent célébré comme étant pionnier de la straight photography (ou photographie directe), cette exposition revient également sur la dimension profondément politique de son travail. « Les contraires se guérissent par les contraires » dit la formule. Paul Strand est l’héritier de deux grandes traditions photographiques souvent présentées comme antagonistes. Une tendance formaliste cherchant à démontrer que la photographie est un art. Une tendance sociale, l’envisageant davantage comme un outil documentaire au service d’un projet politique. Alfred Stieglitz et Lewis Hine, qui, dans l’histoire de la photographie, incarnent ces deux pôles, ont tous les deux été les mentors de Strand durant ses années de formation, ceci explique peut-être cela. Même si, au milieu des années 1910, Strand photographie le visage du peuple dans les rues de New York, la première partie de son oeuvre est particulièrement marquée par le formalisme. Lorsqu’en 1917, Stieglitz lui consacre le dernier numéro de sa fameuse revue Camera Work, il s’agit surtout de démontrer que la photographie possède un langage artistique autonome. C’est à partir d’un séjour au Mexique (1932-1934), puis d’un voyage à Moscou (1935), que sa démarche se politise davantage. Il est membre de l’American Labor Party et travaille avec plus d’une vingtaine d’organisations qui, au moment du maccarthysme, seront classées comme « anti-américaines ». Ce qui le conduira à quitter les États-Unis et à venir s’installer en France. Beaucoup des choix de Strand sont déterminés par cette conscience politique : ses sujets, les lieux où il photographie, les écrivains avec lesquelles il travaille, mais aussi le choix du livre comme principal vecteur de diffusion de ses images. Ces dernières décennies, nombre d’expositions consacrées à Strand se sont focalisées sur son approche formaliste. Sans aucunement minimiser cette dimension, le présent projet se propose de recontextualiser Strand en rappelant l’importance de son engagement politique. Entre recherche formelle et implication sociale, il s’agit bien ici de rééquilibrer les forces à l’oeuvre dans sa pratique. Car si Strand est souvent présenté comme l’un des plus grands photographes du XXe siècle, c’est précisément parce qu’il a su admirablement proposer une synthèse entre ces deux polarités. L’exposition présente près de 120 tirages issus des collections de la Fundación MAPFRE, Madrid, le film Manhatta réalisé par Paul Strand et Charles Sheeler en 1921 ainsi que quelques tirages prêtés par le Centre Pompidou. Né en 1890 à New York, Paul Strand intègre la New York Ethical Culture School (ECS) en 1907 où il suit le cours de Lewis Hine, qui lui fait découvrir la galerie de la Photo Secession, fondée par Alfred Stieglitz au 291 Fifth Avenue. Ce dernier exerce une influence importante sur le travail de Paul Strand dès ses débuts. En 1916, son travail sera publié pour la première fois dans la revue de Stieglitz, Camera Work, dont il est un lecteur assidu, puis exposé au 291 dans l’exposition Photographs from New York and Other Places. Pendant la guerre, Paul Strand travaille comme radiographe à l’hôpital et, après ses gros plans de machines, commence à s’intéresser à la technique chirurgicale. En 1919, il voyage en Nouvelle-Écosse au Canada où il photographie ses premiers paysages et amas de roches. En 1921, Paul Strand réalise le film Manhatta avec le photographe et peintre Charles Sheeler. Entre 1925 et 1932, diverses expositions de son travail sont présentées dans des galeries new-yorkaises. Il part au Mexique de 1932 et 1934, séjour durant lequel une exposition personnelle lui est consacrée à la Sala de Arte à Mexico, il est nommé Chef du Film et de la Photographie au sein du Secrétariat de l’Éducation du Mexique et il réalise pour le gouvernement mexicain le film Les Révoltés d’Alvarado (Redes). Paul Strand voyage en URSS en 1935 et y rencontre notamment Sergueï Eisenstein. Il rejoint alors le groupe Nykino, autour de Léo Hurwitz, Ralph Steiner et Lionel Berman. Deux ans plus tard, il devient président de Frontier Film, société de production de films éducatifs à but non-lucratif, avec d’anciens membres de Nykino. A partir de 1943, Paul Strand revient à la photographie après plus de dix ans dans le cinéma. En 1945, le MoMA lui consacre une exposition personnelle. De 1949 à 1957, le photographe entreprend plusieurs voyages en Europe, d’où naîtront plusieurs livres, et débute un exil hors des États-Unis, qui coïncide avec la période du Maccarthysme. Il s’installe à Orgeval en France où il restera jusqu’à sa mort, en 1976 Photo : Paul Strand, Wall Street, New York, 1915 © Aperture Foundation Inc., Paul Strand Archive. Fundación MAPFRE Collections DatesFévrier 14 (Mardi) 22 h 00 min - Avril 23 (Dimanche) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuFondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 Paris Fondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 ParisLa Fondation est ouverte du mardi au dimanche de 11h à 19h. Plein tarif 10 € / Tarif réduit 5 € (sur justificatif) Get Directions CalendrierGoogleCal Fondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 Paris mar14fev(fev 14)11 h 00 mindim23avr(avr 23)19 h 00 minHenri Cartier-Bresson et Helen LevittMexicoFondation Henri Cartier Bresson, 79, rue des Archives 75003 Paris Détail de l'événementLa Fondation HCB est heureuse de proposer un dialogue inédit entre les photographies mexicaines de Helen Levitt (1913-2009) et celles de Henri Cartier‑Bresson (1908-2004). Les deux photographes se rencontrent à Détail de l'événement La Fondation HCB est heureuse de proposer un dialogue inédit entre les photographies mexicaines de Helen Levitt (1913-2009) et celles de Henri Cartier‑Bresson (1908-2004). Les deux photographes se rencontrent à New York au printemps 1935. Henri Cartier-Bresson vient de passer presque un an au Mexique et la photographe américaine commence tout juste à photographier le théâtre de la rue new-yorkaise. En 1941, fascinée par les photographies du Français, Helen Levitt choisit la même destination. Ces deux périples au Mexique s’avèrent décisifs au début de leurs longues carrières, Henri Cartier-Bresson et Helen Levitt y forgeant leurs conceptions respectives de la photographie. En 1934, Henri Cartier-Bresson part au Mexique pour suivre une mission ethnographique interrompue en cours de route, faute de financement. Très séduit par le pays, il décide d’y rester neuf mois. « Ce n’est pas une curiosité à visiter mais une vie à vivre », écrit-il à ses parents. Il y rencontre de nombreux artistes et y expose en mars 1935 avec Manuel Álvarez Bravo au Palacio de Bellas Artes à Mexico, avant de partir pour New York. En avril 1935, âgée de 21 ans et n’ayant encore jamais voyagé, Helen Levitt est subjuguée par les images mexicaines du Français qu’elle découvre à l’occasion de l’exposition Documentary & Anti‑Graphic Photographs présentée à la galerie Julien Levy à New York. Les photographies d’Henri Cartier‑Bresson côtoient celles de Manuel Álvarez Bravo et de Walker Evans. « Walker Evans était brillant, très brillant, mais Cartier-Bresson était un génie ! » aimait-elle à dire. La rencontre avec ces deux derniers décide Helen Levitt à devenir elle-même photographe. Elle aide aussi Henri Cartier‑Bresson pour ses tirages car « il n’aimait pas tirer », racontera-t-elle des années plus tard. Quelques années après, en 1941, Helen Levitt embarque pour le Mexique en compagnie d’Alma Agee, épouse du romancier James Agee, et de son fils Joel. De toute sa longue carrière photographique, c’est le seul voyage à l’étranger qu’elle fera. Elle reste dans la ville de Mexico s’attachant à explorer les territoires encore à la limite de la campagne. Comme à New York, c’est l’intimité avec les personnages de ses images qu’elle recherche. Et comme Cartier‑Bresson, c’est aussi le pittoresque qu’elle fuit. Réalisée à partir des collections de la Fondation Henri Cartier-Bresson et des archives d’Helen Levitt, représentées par la Galerie Thomas Zander (Cologne), cette exposition présente une soixantaine de tirages d’Henri Cartier‑Bresson et d’Helen Levitt, ainsi que des documents retraçant les pérégrinations respectives des deux photographes au Mexique. COMMISSARIAT Agnès Sire Clément Chéroux, directeur, Fondation HCB Photo 1 : Henri Cartier-Bresson, Juchitán, Mexique, 1934-1935 © Fondation Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos Photo 2 : 06 | Helen Levitt, Mexico City, 1941 © Film Documents LLC, courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne DatesFévrier 14 (Mardi) 22 h 00 min - Avril 23 (Dimanche) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuFondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 Paris Fondation Henri Cartier Bresson79, rue des Archives 75003 ParisLa Fondation est ouverte du mardi au dimanche de 11h à 19h. Plein tarif 10 € / Tarif réduit 5 € (sur justificatif) Get Directions CalendrierGoogleCal Voir la programmation de la Fondation Cet entretien a été réalisé et publié dans le cadre du numéro #356 de Réponses Photo. Favori0
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