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Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsPour sa deuxième carte blanche, notre invité le collectif Hors Format, composé de photojournalistes et photographes documentaires, partage ses doutes et ses questionnements sur la réalisation d’un reportage. Pour nous plonger au cœur de leur métier, Juliette Pavy, Léo Keler et Victorine Alisse témoignent de leurs expériences sur le terrain. À travers trois sujets très différents, les photographes nous racontent leurs histoires… Être photographe, c’est également se poser 1000 questions, certaines pratiques sur le terrain et d’autres… plus existentielles. En collectif, nous partageons sur nos reportages, questionnements… Voici quelques témoignages issus de nos expériences sur le terrain. Quand la contrainte permet d’être créatif témoignage de Juliette Pavy Entre les branches, des vies alternatives. Cabane de Darla, la mère de Morgan, au petit matin. Morgan est un enfant de la ZAD. Il est né et a grandi ici et est scolarisé à l’école publique de Notre Dame des Landes comme 4 autres enfants de la ZAD. © Juliette Pavy / Collectif Hors Format Cuisine d’Eotopia. La vie dans ce lieu alternatif s’organise autour de cette salle commune où ont lieu les moments d’échanges et de repas. © Juliette Pavy / Collectif Hors Format © Juliette Pavy / Collectif Hors Format Pour la majorité, le contact a été facile et les gens adhéraient à mon projet. Certains se sont montrés un peu plus méfiants au premier abord, mais ont finalement accepté mon reportage. J’essaye de m’adapter aux gens que je photographie. Par exemple, Marios, un habitant de la ZAD ne voulait pas montrer son visage. J’ai donc choisi de le faire poser dans un costume d’arbre qu’il avait fabriqué pour les manifestations d’avril 2018. En effet, ancien décorateur de cinéma, c’est lui le « costumier officiel de la ZAD. » “La prise de vue n’est, finalement, qu’une petite partie du travail”, témoignage de Léo Keler Art Deco facade of the factory « La Textile » of Pepinster, vestige of the Walloon industrial revolution.Pepinster, Belgium, December 31, 2021.© Léo Keler / Collectif Hors Format Laurent lost part of his house during the devastating floods of July 2021 in the Vesdre Valley. He stands on the rubble of what was his home.Pepinster, Belgium, September 13, 2021.© Léo Keler / Collectif Hors Format I met Mr. Henry in September in Pepinster, he had just returned to his house affected by the floods. His wife did not feel like returning to her home, too affected by the damage.At the end of December, while returning to Pepinster, I see Mr. Henry in the distance on the landing of his house, a wreath of flowers beside him. I quickly understood that something had happened. His wife, who had decided to come back, had just died a few days earlier, of a heart attack.I feel sorry for Mr. Henry, but I sense a strength in him, a resilience. Pepinster, Belgium, 30 december 2021.© Léo Keler / Collectif Hors Format Lors de mon premier séjour à Pepinster, alors que je suis dans l’une des rues les plus touchées, un homme m’aborde et me lance d’un ton glaçant : « ça t’amuse de prendre ça en photo ? ». Je lui réponds que non, c’est mon métier, j’explique que je suis français et photographe. Très vite, la tension redescend et je comprends que c’est un des habitants de cette rue. Il a perdu sa maison, il est désabusé par le nombre de passants qui, avec leur portable prennent en photo les décombres de sa maison. Après avoir parlé avec lui, il m’a conduit sur ce qu’il en reste. Le moment fut fort. J’ai toujours entendu dire que lors d’un reportage, la prise de vue n’est, finalement, qu’une petite partie du travail. La collaboration en photographie, témoignage de Victorine Alisse © Victorine Alisse / Collectif Hors Format Après une mission humanitaire à l’étranger auprès de femmes vivant dans un bidonville, je suis revenue à Paris. Dans le métro, sur les trottoirs, j’ai été frappée par le nombre de personnes faisant la manche, Alors que j’étais bénévole pour l’association “La Cloche”,j’ai fait la rencontre de JS Saia, ambassadeur dans cette même association. Il vivait à l’époque dans le bois de Vincennes. Nous avons décidé de prendre chacun l’appareil photo et de croiser nos regards sur le monde de la rue. Le message de JS était clair ; celui de ne pas prendre de photo clichée. Tout au long ce travail, une question me revenait : comment photographier un univers qui n’est pas le mien ? Pour tenter d’y répondre, j’ai proposé à JS qu’on écrive sur nos tirages respectifs. Notre série finale appelée “Au grand air” Au grand air devient une discussion photographique qui n’essaie pas de parler du monde de la rue, mais plutôt de faire découvrir une facette poétique de ce mode de vie, qui n’empêche pas la solitude et l’isolement. https://www.collectifhorsformat.com/ Favori0
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