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Pour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invité Sylvain Besson, directeur des collections du Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, revient sur l’exposition qui vient de s’achever, le 17 septembre dernier au musée. « My Own Space » était une rétrospective consacrée à la photographe Kate Barry à l’occasion des 10 ans de son décès. Triste hasard du calendrier, sa mère, Jane Birkin, est décédée la veille de l’ouverture de l’exposition. Si vous l’avez manquée, les éditions de La Martinière viennent de publier le catalogue de l’exposition.

Au quotidien, la photographie nous cerne. Elle est partout : dans nos journaux, sur nos objets du quotidien, dans la ville, sur nos écrans… Certains sont cernés par la photographie plus que d’autres. Par exemple, Jane Birkin, Lou Doillon, Charlotte Gainsbourg. Toutes trois apprécient la photographie et la pratiquent. Deux d’entre elles publient régulièrement sur Instagram des photographies d’elles-mêmes (Lou Doillon, Charlotte Gainsbourg). L’une d’entre elles ne s’est jamais cachée aux photographes, osant même l’irrévérence pour complaire à son compagnon d’alors (Jane Birkin pour Lui et … Serge Gainsbourg). Trois femmes, constamment photographiées, entourées d’images, sources de nouvelles icônes. Trois femmes qui partagent célébrité, succès, exposition. Elles ont au moins trois points communs : elles sont très souvent derrière l’objectif, elles sont de la même famille, elles sont de la famille de Kate Barry.

Jane Birkin, Lou Doillon, Charlotte Gainsbourg. Bretagne
Kate Barry
1995-1996
Planche contact

Autoportrait, pour Cosmopolitan
Kate Barry
2000
Fichier numérique

Nous aurions tant apprécié que Jane Birkin puisse voir l’exposition My Own Space au musée Nicéphore Niépce et découvre le livre consacré à l’œuvre de sa fille sorti aux éditions de La Martinière le 1er septembre 2023.

Des quatre, Kate Barry fut celle qui choisit de se cacher, de vivre derrière l’objectif. A l’instar de ses sœurs et de sa mère : Kate Barry était fantasque, fragile, créatrice. Disparue le 11 décembre 2013, le fonds Kate Barry a rejoint les collections du musée Nicéphore Niépce en 2021. Deux ans de classement, d’inventaire, de reconditionnement et de numérisation ont autorisé le musée Nicéphore Niépce à proposer une rétrospective, la première consacrée à cette auteure. Une vraie auteure, qui a déployé une œuvre singulière, reconnaissable entre toutes. My Own Space ou comment exprimer sa sensibilité, son talent par la grâce de cet objet technique singulier, l’appareil photographique. Ou comment se faire une place au sein d’une famille si médiatisée et si célèbre.

Jane Birkin, Bretagne
Kate Barry
1995-1996
Tirage sur papier au gélatino-bromure d’argent

Aux côtés du fils de Kate Barry, Roman de Kermadec, et de ses agents, Renate Gallois Montbrun et Guillaume Fabiani, Jane Birkin a tout mis en œuvre pour aider le musée à construire My Own Space, rendant accessible ce qui semblait perdu. Avec entrain, avec simplicité. Avec amour.

L’exposition présentée au musée Nicéphore Niépce ne peut transmettre cette émotion. Par nature, un musée se veut analytique et scientifique. Mais nous nous plaisons à penser que lorsque nous ouvrons l’exposition à l’ensemble des travaux de Kate Barry, même les plus anodins ou les plus éloignés d’elle en apparence, nous restons dans nos missions (collecter, étudier, valoriser, questionner) tout en rendant hommage à cette œuvre si poétique et à son auteure.

Livre
https://www.editionsdelamartiniere.fr/livres/kate-barry

sam17jui11 h 30 mindim17sep17 h 45 minKate BarryMusée Nicéphore Niépce, 28 quai des messageries 71100 Chalon-sur-Saône

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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