Carte blanche au collectif item : What’s next ?

Pour leur quatrième et dernière carte blanche, le collectif lyonnais item que nous accueillons comme invité de la semaine, termine sur leurs actualités en cours et à venir, comme l’ouverture d’une nouvelle session de mentorat dont les candidatures sont ouvertes jusqu’au 7 avril, et l’inauguration de leur nouvelle galerie, rue Burdeau, il y a 15 jours avec l’exposition « Génération French Tech – Le mythe de la licorne » réunissant une sélection de tirages de Cyril Marcilhacy qu’il a réalisé dans le cadre de son projet sélectionné pour la grande commande à destination des photojournalistes.

La mise en place d’une nouvelle session de mentorat

La question du partage d’expérience et de la transmission est un des axes que nous avons développés depuis plusieurs années. A travers notre investissement dans des ateliers d’éducation aux médias et à l’images notamment, mais aussi via notre programme de mentorat* pour accompagner des photographes en début de carrière.

Photographier c’est avant tout transmettre et partager. Transmettre de l’information et des émotions, partager des histoires et un peu de subjectivité. Chacun.e le fera avec sa sensibilité et son histoire, chacun.e parlera depuis sa position, mais tou.te.s nous aurons à coeur de le faire honnêtement et dans le respect de la déontologie.
À force de sollicitations nous avons pris conscience du rôle que nous pouvions jouer dans l’accompagnement de celles et ceux qui malgré cette envie, se trouvaient face à des obstacles parfois difficiles à franchir seul.e.
Le programme de mentorat est né de ces demandes de partage et de retour d’expérience. En accompagnant des photographes en début de carrière dans la réalisation d’un projet personnel, nous nous efforçons de créer un espace d’échange et d’émulation qui permet la discussion autour des valeurs qui nous animent depuis plus de vingt ans et qui font la force du collectif.
Pour un an, l’objectif premier sera de finaliser un premier travail photographique au long cours.
Un programme qui existe depuis 2020.

*La date limite des candidatures pour la session 2024/2025 est fixée au 7 avril 2024.

L’ouverture de la galerie item

Visuel exposition Génération French Tech, réalisation Yannick Bailly, photo Cyril Marcilhacy

L’ouverture de item la galerie, notre nouveau lieu d’exposition dédié à la photographie documentaire. Un espace qui verra dialoguer sur ses murs des travaux collectifs et individuels. Pour ces derniers nous nous engageons à être sur une programmation respectant l’égalité femmes/hommes.

L’exposition d’ouverture présente le travail de Cyril Marcilhacy, La French Tech, sélectionnée par la BNF dans le cadre de la Grande Commande Photographique.

Symboles des idéaux californiens du progrès, de l’innovation et de la réussite, les startups occupent ces dernières années la sphère médiatique et les discours politiques en France. Malgré la crise sanitaire, l’année 2021 fut une année record pour les levées de fonds. L’objectif fixé par Emmanuel Macron de compter 25 licornes* à l’horizon 2025 a été atteint avec trois ans d’avance. Management “cool”, bureaux atypiques, évènements festifs, sentiment de liberté au travail, conviction de changer le monde, nombreux postes à pourvoir à des salaires confortables : la “french tech” n’a jamais été aussi attractive. Elle représente un univers fantasmé par toute une génération. Ses codes ont bousculé le management et les environnements de travail des entreprises traditionnelles, jusqu’à créer de nouvelles normes et de nouvelles vocations chez une génération technophile en quête de sens et de renouveau. Cyril Marcilhacy s’est plongé pendant 6 mois dans cet écosystème.

Paris, le 14 Septembre 2022. Dans le réfectoire / salle de détente de l’école 42. Les candidats travaillent jusqu’à 15h par jour. L’école les incite à prendre des pauses et à se reposer.
L’école 42, fondée par Xavier Niel, fait partie des meilleures écoles d’informatique de France. Depuis 2013, l’école 42 forme gratuitement les futurs développeurs et développeuses, d’abord à Paris puis dans une trentaine de campus partenaires à travers le monde. Pour l’admission, l’école mise sur l’inclusion. Aucun diplôme n’est requis, ni expérience en programmation. Seule condition : réussir la Piscine, cette épreuve d’admission immersive et intensive qui dure tout un mois. Chaque année, près de 4000 candidats la tentent, pour un petit quart de recrutés. Sans cours ni professeur, les participants doivent chercher les réponses par eux-mêmes, sur Internet ou en profitant des connaissances d’autrui. © Cyril Marcilhacy / Grande commande photojournalisme

Dans la volonté de faire dialoguer photographie et sciences sociales, son travail est accompagné d’une réflexion de Philippe Somnolet. Le regard ethnographique qu’il porte régulièrement sur les travaux que nous proposons au public ouvre le champ de la réflexion au-delà du documentaire avec le souci d’être un éclairage qui demeure accessible dans le propos. Extrait :

Le mythe de la licorne tiendrait à des génies sortant de chambres d’ados comme d’une lampe, d’intelligences de l’infra monde, d’as du code qui se côtoyaient dans le métaverse avant de faire surgir des labs exubérants. Elle se choisit des friches industrielles, les transforme en coloc où l’on travaille sans cesse dans des espaces sophistiqués et hédonistes avec salles de jeux et soirées mousse.Un entreprenariat aux airs de piraterie, qui se fabrique ses jetons pour jouer, produit ses propres moyens en bitcoins, et les rend indéfaisables par blockchain. On recrute et forme gratuitement ceux qui vont étendre l’écosystème, c’est une économie de la dissémination, décomplexée et expérimentale. La richesse ne s’oppose plus à l’idéal, et sans fausse naïveté s’inscrirait dans l’économie à impact, circulaire ou inclusive, comme on entre dans son époque.Le réel a produit des fictions d’anticipation, la licorne semble être directement partie de la fiction pour contourner les empêchements du réel, les références sont partout. La licorne produit la nouvelle matière, le monde qui vient, numérique et extensible, sans territoire et synchronisé. C’est l’ère du Cyborg, on s’entoure de machines pour produire de la réalité augmentée ou expérimenter la réalité mixte et si on ne se prépare plus à habiter le virtuel, on se frotte aux limites.

Soirée de lancement du livre InsideOutside, un travail de Bertrand Gaudillère et de sa co-autrice Clara Grisot.

L’ouvrage InsideOutside est paru aux éditions Libel en décembre 2023. Il est issu d’une correspondance photographique entretenue avec des personnes détenues à travers le monde. Il mêle photographies, témoignages et informations sur les prisons. C’est un objet hybride qui tente d’explorer, à travers les sens et l’intime, la réalité de la privation de liberté dans le monde.

Cette correspondance s’est inscrite dans un parti pris singulier. Celui selon lequel les prisonniers partagent, quel que soit leur lieu d’incarcération, la durée de leur peine, leur genre, leur âge et leurs conditions matérielles de détention, une expérience commune. Celle de l’altération des sens par la privation prolongée de liberté.
Les personnes qui ont pris part à la correspondance sont âgées de 25 à 60 ans. Quatre femmes et neuf hommes détenu.e.s en Argentine, aux États-Unis, en France, en Suisse, au Guatemala, en Ukraine, en Colombie, au Liban, en Italie, au Japon et en Belgique.

Ce livre est le fruit du travail des auteurices et du graphiste maquettiste Yannick Bailly. Il est aussi le résultat d’une collaboration entre le collectif, Prison Insider et les éditions Libel.
Prison Insider qui a mobilisé les ressources humaines et les moyens financiers nécessaires pour que ce travail voit le jour sous cette forme, et les éditions Libel qui ont permis de passer du projet à l’objet en apportant son expertise.
Pour commander l’ouvrage : https://www.editions-libel.fr/maison-edition/boutique/inside-outside-dire-la-prison/

La soirée de lancement réunira tous les acteurs du projet.
Nous l’avons imaginé comme une rencontre autour d’une lecture performance.
Les textes seront lus par Mathieu Loos fondateur de la compagnie Combat absurde, accompagné au saxophone par Lionel Martin.

https://www.collectifitem.com