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Partager Partager Temps de lecture estimé : 9minsEn juillet 1994, l’association Pour L’Instant inaugurait la première édition des Rencontres de la jeune photographie internationale de Niort, réunissant les travaux réalisés dans le cadre d’une résidence singulière autour d’un photographe de renom. Presque vingt ans plus tard, de cette volonté de soutien à la jeune création contemporaine naissait le Centre d’Art Contemporain Photographique, pour proposer des expositions toute l’année au sein de la Villa Pérochon. Cette année, la manifestation souffle ses 30 bougies, et à cette occasion nous avons rencontré son chef d’orchestre, Patrick Delat, qui signe sa dernière participation avant son départ à la retraite le mois prochain et de laisser sa place à Philippe Guionie, nouvellement nommé. En 1994, vous co-fondez l’association Pour L’Instant, pouvez-vous revenir sur la genèse de ce projet ? Quelles étaient les motivations et les ambitions de l’époque ? Patrick Delat, directeur de la Villa Pérochon, centre d’art photographique d’intérêt national, lors de l’installation d’une exposition photo des Rencontres de la jeune photographie internationale.© Jean-André Boutier Si 1994 est la date officielle, pour revenir à la genèse il faut remonter cinq ans en arrière lors de la création de la manifestation « L’Europe d’Art d’Art » organisée par la ville de Niort dans le cadre de la célébration du bicentenaire de la Révolution. À cette occasion, des artistes des villes européennes jumelées à Niort ont été invités à se produire ou à produire des créations durant quatre jours. L’événement se soldait par un grand banquet républicain avec les artistes et la population, le 4 août, nuit de l’abolition des privilèges. À cette époque, j’étais en charge d’un atelier photo et ils ont fait appel à moi car parmi les artistes invités, il y avait des photographes et on m’a demandé de les accompagner. Cette manifestation a rencontré un véritable succès et la ville a décidé de la reconduire l’année suivante. Je me rappelle m’être dit « s’il doit se passer quelque chose à Niort en photo, c’est maintenant ! ». J’ai réuni autour de moi des gens qui participaient à l’atelier photo, des amoureux de l’image, etc… Et nous avons créé un collectif pour accompagner la manifestation sur trois autres éditions. Malheureusement, pour des raisons budgétaires, la ville a abandonné le projet, mais avec le collectif nous nous sommes dit qu’il fallait poursuivre ce concept en le développant pour offrir aux artistes émergents un programme de résidences qui leur permettrait de consacrer du temps à leur recherche et à leur création. Notre lieu d’accueil pouvait recevoir 8 jeunes photographes de toutes origines et pratiques artistiques confondues. Ce moment devait être qualifié avec l’apport d’une notoriété et c’est pour cela que nous avons fait appel à des conseillers artistiques pour les accompagner. C’est ainsi que le projet est né et que l’association s’est créée en 1994, avec le soutien de la ville de Niort. Ramon. Cintalapa, Mexico © Cristobal Ascencio – Exposition à la Médiathèque Pierre Moinot Quelle a été l’évolution de ces Rencontres ? 2011 est une année charnière puisque c’est à ce moment-là que les portes institutionnelles de la DRAC se sont entrouvertes. Nous n’avions jamais demandé de subventions supplémentaires auprès de ces instances du ministère de la Culture. C’est lors de l’arrivée d’un nouveau conseiller artistique en région Poitou-Charentes, qui venait de Nancy et qui m’a contacté pour qu’on se rencontre, puisque la seule manifestation d’art visuel qu’il connaissait dans la région, c’était nous. Ces nouvelles aides financières nous ont permis de nous questionner et de préciser davantage notre action en augmentant le temps de résidence par exemple, en passant de quelques jours à 10 jours. Nous avons eu plus de moyens pour produire les tirages sur place, pour constituer une équipe technique qui accompagnait les jeunes et avoir accès à plusieurs lieux d’expos. Nous nous sommes développés, mais le concept lui, est toujours le même, nous avons gardé les mêmes valeurs depuis 30 ans que sont le partage, l’expérience, les rencontres et la diversité… La singularité de cette résidence, c’est de pouvoir réunir de jour comme de nuit tous ces photographes et le conseiller artistique sur un même lieu. Il est important en effet de rappeler que ces résidences sont de vraies cartes blanches pour les jeunes photographes. On ne leur impose pas de travailler sur le territoire niortais par exemple, donc chacun travaille la journée en fonction de son projet et le soir, tout le monde se réunit autour d’un repas et c’est un vrai moment d’échange, de partage d’expérience. Cette rencontre-là était implicite. Et forcément, les discussions tard dans la nuit, autour d’un café ou autour d’un verre sont là depuis toujours. Je peux témoigner que ces moments ont toujours eu cette même convivialité, même si à chaque fois c’est une aventure humaine nouvelle. Et c’est certainement cela qui m’a animé pendant 30 ans. En 2013, l’association investit la Villa Pérochon, un lieu permanent qui accueille des expositions tout au long de l’année. Comment ce projet s’inscrit-il dans le prolongement de la manifestation ? Portrait equestre © Thomas Pendeliau – Exposition à la Villa Pérochon C’est un projet que nous avons eu dès 2010, nous nous posions la question de la nécessité de s’ancrer dans un lieu spécifique. Nous étions nomades, nous passions d’un lieu à un autre, mais n’était-il pas temps d’avoir quelque chose de plus pérenne ? Au départ, nous étions en recherche d’un lieu, mais ce n’était pas facile, alors nous avons décidé de nous concentrer sur le projet pour savoir ce que nous souhaitions réellement en faire. Dans le même temps, une nouvelle équipe municipale a été nommée et a souhaité développer une politique culturelle forte. Il y a plusieurs années, la Villa Pérochon a été léguée à la ville de Niort avec comme contrainte d’en faire un lieu culturel. L’adjoint et le maire de l’époque nous ont demandé si ce lieu nous intéressait. En 2012, les travaux ont été lancés, j’ai été employé à mi-temps, alors que j’étais jusque-là bénévole, comme toute l’équipe, sauf le médiateur qui a été le premier poste de l’association en 2010. Et nous avons ouvert en 2013, tout cela a été très vite ! Alien life Form 09 © Alisa Martynova – Exposition à la Médiathèque Pierre Moinot Cette année, les Rencontres de la jeune photographie internationale célèbrent leurs 30 ans. Vous avez souhaité une édition anniversaire tournée vers l’avenir, pourquoi ce choix ? Je trouve que les regards portés vers le passé entretiennent l’entre-soi. Je préfère regarder devant moi. C’est vrai, nous aurions pu faire une édition rétrospective, nous avons tout de même reçu près de 200 photographes, mais ne vaut-il mieux pas se tourner vers l’avenir et voir tout ce qui se passe en termes de photographie aujourd’hui ? Qui me semble particulièrement riche, à la fois sur les technologies les plus avancées et mais aussi sur la pratique de tous ces jeunes photographes qui prennent soin de la planète et réfléchissent à des procédés écologiques, etc… Notre association a 30 ans alors pourquoi ne pas se projeter 30 ans dans le futur ? Nous avons donc bousculé nos habitudes en offrant une bourse à huit photographes qui vont travailler sur une thématique commune « 30 ans après ? » Et au lieu de la résidence de création qui se crée dans la spontanéité, laisser aux photographes le temps de réfléchir et de proposer une exposition inédite. Mais on ne déroge pas à cette règle de rencontre puisqu’ils seront tous réunis en résidence pour l’accrochage de leur production. On remarque autour de cette 30ème édition qu’une grande attention est portée aux questions écologiques ? I44A1771 2-RE, 2023 © Alice Pallot – Exposition au Pavillon Grapelli Il est vrai qu’il y a de nombreux sujets sur l’écologie, mais l’aspect social est lui aussi extrêmement présent. Et d’ailleurs, j’ai pu constaté durant ces 30 dernières années, que si l’évolution technologique de la photographie a beaucoup évolué, les propos des artistes photographes quant à eux gardent une constante. Alors évidemment il y a des tendances à l’écologie qui sont plus fortes qu’il y a 30 ans, mais les propos sociaux sont toujours très forts. C’est la manière de l’exprimer avec l’outil photographique qui est différent. Vous avez annoncé votre départ en retraite en juin, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Et quel bilan tirez-vous après trois décennies à vous investir pour la photographie émergente ? Cet anniversaire a été un vrai déclic pour moi, cela fait 30 ans que je porte le projet, je pense que c’est le bon moment pour partir. La manifestation et la Villa Pérochon sont bien installées, le temps est venu pour moi de passer la main à des visions complémentaires, peut être plus actuelles. Je suis très serein. Le bilan, c’est que j’ai peut-être la faiblesse d’être fier d’avoir réussi à monter ce projet et ce lieu. J’ai eu l’impression de voyager pendant 30 ans, on pourrait dire que c’est un voyage immobile et que j’ai été enrichi d’aventures humaines. Et si j’ai choisi de soutenir la photographie, c’est vraiment parce que je trouve qu’il y a une grande humanité, peut-être plus que dans d’autres disciplines et ça me correspond plutôt bien parce que je suis plutôt une personne de l’ombre avec ce rôle de passeur. Je me suis construit autour de cette notion de valeurs liées à l’éducation populaire, qui sont des valeurs de partage, de diversité, de rencontres et de ce que l’on pourrait appeler l’apprentissage. Le partage de savoir avec des conseillers artistiques tels que Joan Fontcuberta, Olivier Culmann ou encore Corinne Mercadier, pour ne citer qu’eux, est essentiel. Ce sont des gens qui ont su transmettre leur savoir sans idée de maître à élève. INFORMATIONS PRATIQUES Villa Pérochon64 rue Paul-François Proust BP 59135 – 79061 Niort CEDEX 9 ven05avr(avr 5)13 h 30 minsam25mai(mai 25)18 h 30 minRencontres de la jeune photographie internationale de Niort 2024Édition spécialeVilla Pérochon, 64 rue Paul-François Proust BP 59135 – 79061 Niort CEDEX 9 Détail de l'événementCela fait 30 années que nous explorons la photographie émergente en invitant, tous les ans, en résidence de création de jeunes artistes internationaux venant de tous les horizons artistiques photographiques Détail de l'événement Cela fait 30 années que nous explorons la photographie émergente en invitant, tous les ans, en résidence de création de jeunes artistes internationaux venant de tous les horizons artistiques photographiques et culturels. Gardant l’esprit des Rencontres de la jeune photographie internationale nous avons lancé, au cours de l’été 2023, un appel à projet invitant de jeunes créateurs internationaux à développer des projets prospectifs photographiques intitulé : 30 ans après ? Qu’en sera-t-il de l’image photographique quel est son devenir ? Quels changements de paradigmes s’opéreront ? Qu’en sera-t-il de la dualité entre la virtualité et la réalité ? Quelles questions l’écologie photographique pose-t-elles ?… Plus que jamais, la période qui s’offre à nous interroge nos perceptions du monde. Alisa Martynova (Russe vivant en Italie), Sumi Anjuman (Bangladeshi vivant à La Haye) Cristóbal Ascencio (Mexicain vivant à Madrid), et vivant en France Marine Combes, Violaine Carrère, Alice Pallot, Thomas Pendeliau et le duo Adrien Pontet – Tao Douay se sont emparé·es du sujet. Huit expositions inédites vous sont présentées dans 4 lieux d’expo- sitions et patrimoniaux à Niort. Une grande variété d’approches et de démarches sont développées : celles des possibles du numérique avec immanquablement les énormes avancées de l’Intelligence Artificielle, mais celles aussi des recherches liées à la matérialité de la photo- graphie, aux préoccupations socio-écologiques, avec les questions de l’utilisation de chimie propre et toutes les recherches actuelles sur les procédés alternatifs en réaction à l’hégémonie du numérique. C’est un parcours vers l’avenir, ou tout au moins dans l’imagi- naire des artistes invité.es que vous propose toute l’équipe de la Villa Pérochon, fort de son dynamisme associatif qui a une nouvelle fois accompagné les artistes dans leurs projets inédits. Suivez-nous et ren- dez-vous à Niort ! Photo : Alice Pallot , Algues maudites, a sea of tears © Alice Pallot DatesAvril 5 (Vendredi) 0 h 30 min - Mai 25 (Samedi) 5 h 30 min(GMT-11:00) LieuVilla Pérochon64 rue Paul-François Proust BP 59135 – 79061 Niort CEDEX 9 Get Directions CalendrierGoogleCal Cet entretien a été publié dans le numéro #369 Réponses Photo du mois de mai. Favori0
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