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Pour la troisième année consécutive, le musée de l’Armée accueille en résidence un·e photographe invité·e à porter un regard personnel et singulier sur les Invalides et ses collections. Après Anne-Lise Broyer et Guillaume Herbaut, c’est la photographe documentaire française Chloé Sharrock, membre de l’agence MYOP, qui est nommée lauréate pour son projet « Vestiges de guerre, empreintes de mémoires ». Elle débutera sa résidence ce mois de juin et bénéficiera d’une bourse de création de 10 000 €.

Portrait de Chloé Sharrock

La candidature de Chloé Sharrock –  parmi les 38 candidatures – a séduit le jury notamment grâce à sa forte résonance avec les collections du musée de l’Armée au travers du thème de la mémoire de l’objet et des ruines qui innervent son travail. La photographe débute sa résidence au musée de l’Armée ce mois-ci, jusqu’en novembre prochain.

Chloé Sharrock, Empreintes, 15 mai 2025 © Chloé Sharrock

Le projet de Chloé Sharrock : entre vestiges et mémoire de guerre

Dans le cadre de sa résidence au musée de l’Armée, la photographe Chloé Sharrock explorera les traces laissées par les conflits sur le territoire français, en créant un dialogue entre ses photographies, les archives du musée de l’Armée et le prélèvement d’empreintes dans le paysage. Ce projet propose une exploration photographique et plastique des traces visibles des guerres qui ont marqué le territoire français aujourd’hui.

Chloé Sharrock photographiera les vestiges de la guerre, témoins des événements du passé, tels que bunkers, tranchées, ruines… toujours présents sur notre territoire national et les confrontera aux documents d’archives conservés par le musée de l’Armée afin de créer un dialogue entre passé et présent, mettant ainsi au jour la persistance des stigmates de la guerre dans les paysages actuels.

Si la nature garde en mémoire les traces des conflits qui se sont déroulés, comment ces cicatrices visibles transmettent les souvenirs de l’Histoire aux citoyens et comment s’inscrivent-elles dans notre mémoire collective ? C’est à ces questions que la photographe souhaite répondre à travers ce projet. Intitulé « Vestiges de guerre, empreintes de mémoire » il s’inscrit dans la démarche que l’artiste mène depuis plusieurs années sur la matérialité des images, interrogeant notre mémoire collective et la transmission de l’histoire des conflits à travers des cicatrices visibles.

Le travail de Chloé Sharrock au musée de l’Armée s’articulera en 3 temps : un premier temps sera consacré à la recherche et à la documentation sur les vestiges qui seront étudiés, suivi d’un temps de prises de vues et de prélèvements d’empreintes et, finalement une mise en dialogue des images réalisées avec les archives du musée.

Chloé Sharrock, Une rue détruite de Raqqa, 5 mars 2021 © Chloé Sharrock

Chloé Sharrock est née en 1992. Elle choisit la photographie en 2017 après des études d’histoire de l’art et du cinéma documentaire. Ses reportages sur les zones de guerre se concentrent sur des thèmes liés à la violence, au traumatisme et à la reconstruction.
En 2018, elle réalise un reportage à Gaza, « Gaza’s Longuest Night », exposé et récompensé par le prix presse à Paris Photo la même année. Elle réalise également des reportages en Irak, en Syrie et en Ukraine. Son travail sur l’Ukraine est exposé en Allemagne, à la Gaîté lyrique à Paris et aux Champs Libres à Rennes.
Membre de l’agence Myop, elle est lauréate de la Grande commande photojournaliste (BNF) pour son projet « Dieu n’habite plus ici », également du prix Françoise Demulder du Ministère de la Culture et Visa pour l’image en 2020.

https://www.musee-armee.fr/

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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