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Partager Partager PhotoPortfolio Masterclass Oeildeep : Un Diogène en héritage, une série de Sophie Libermann La Rédaction10 minutes ago Cette semaine, nous finalisons la restitution de la Masterclass Œildeep, dirigée par Laurence Cornet, Denis Darzacq et Jean-Christian Bourcart. Aujourd’hui, nous vous présentons la série Un Diogène en héritage, réalisée par la photographe française Sophie Libermann. Ce travail intime et familial explore le syndrome de Diogène, une forme extrême d’accumulation compulsive. À la suite du décès de sa tante – atteinte de ce syndrome – la photographe a pénétré dans son domicile, entreprenant un véritable travail d’exploration de la mémoire, de la perte et des traces laissées par l’excès. Cette rubrique vous est consacrée : si vous souhaitez partager vos portfolios, n’hésitez pas à nous soumettre vos travaux ! Un Diogène en héritage Le 13 février 2025, Brigitte est emportée par un cancer contre lequel elle a livré bataille pendant ces deux dernières années. Elle avait 75 ans. Célibataire sans enfant, Brigitte était cousine avec mon père. Elle a toujours fait partie de ma vie, pas au quotidien, mais elle était là, année après année, lors des repas de famille qui ponctuaient les grandes fêtes du calendrier. Anthropologue de formation, passionnée par l’Afrique, l’Asie, les cultures du Monde et la Philosophie, elle a vécu en se mettant au service des populations immigrées, en leur apportant écoute et conseil. Propriétaire d’un appartement, elle avait, étonnamment, élue domicile dans une petite chambre d’un hôtel du 19ème arrondissement parisien situé tout près de chez elle. La patronne, attendrie par ce personnage haut en couleur, avait fini par l’accepter comme locataire à demeure. Brigitte combattait la maladie rassurée par la présence du veilleur de nuit. Voilà ce que l’on a cru ces dernières années. C’était un peu étrange, mais compréhensible. La réalité était en fait tout autre. Lorsque j’ai poussé la porte de son appartement, le choc, l’impensable, l’insoupçonnable ! Je me suis trouvée face à un mur d’objets, une dune de choses entassées, une accumulation invraisemblable d’objets en tout genre recouverts de poussière. Et puis, surtout, des livres, partout encore et encore des livres. Des piles, des pyramides, des amoncellements à en faire un tapis épais, des livres et des livres, des montagnes de livres. Telle une anthropologue j’entre dans son monde. Je tente également de comprendre pourquoi le syndrome de Diogène s’est immiscé dans sa vie et a grignoté petit à petit son domicile et son quotidien. Je découvre les spécificités de ce syndrome. J’apprends que dans la plupart des cas, les personnes touchées ne ressentent plus le besoin de prendre soin d’eux, tant en matière d’hygiène corporelle que de présentation. Elles accumulent compulsivement de grandes quantités d’objets hétéroclites et inutiles qui peuvent être soit soigneusement ordonnés ou entassés dans le désordre le plus total. Je comprends mieux le comportement de Brigitte depuis une quinzaine d’années, ses stratagèmes pour ne jamais ouvrir la porte de son appartement, ses fausses excuses, ses explications invraisemblables pour ne surtout pas éveiller le doute sur cet état. Comment et pourquoi en était-elle arrivée là ? Je comprends vite que je ne trouverai aucune réponse en remuant son appartement. Alors, j’arrête de chercher des explications pour lesquelles je n’aurai jamais de certitude et je décide de me concentrer sur cette belle personne qui me comprenait, que je garde en mémoire et à qui j’ai envie de rendre hommage. Je décide de laisser parler ses effets personnels pour qu’ils racontent à leur manière les obsessions de Brigitte. Vivre chez soi en dormant sur un amoncellement de livres, de papiers et d’objets divers. Vivre chez soi sans sanitaire accessible et utilisable. Les pièces ont perdu leur fonction. Les toilettes sont devenues un cagibi qui vomit de vieux vêtements et des sacs si nombreux que l’on ne peut les compter. La salle de bains peine à conserver sa fonction initiale : un mince filet d’eau coule encore du robinet d’eau froide, celui de l’eau chaude semble, lui, ne plus fonctionner depuis longtemps tant il est grippé. Le fond de la baignoire disparaît sous les sceaux et les sacs entreposés. Les vêtements démodés à l’usure criante ont également envahi l’espace et sont accrochés sur des cintres pendus à la place du rideau de douche. Voilà ce qui reste de la vie de Brigitte : des livres à ne plus savoir qu’en faire, des livres qu’une vie ne se suffirait à parcourir, des livres orphelins qui ont accompagné sa vie et occupé ses mains qui n’en avaient pas une autre à serrer. Photographe basée à Paris, membre de l’agence Hans Lucas. En 2002, Sophie se lance dans l’apprentissage de la photographie argentique et de studio au centre Jean Verdier (Paris). La passion s’installe. Elle trouve dans la photographie le mode d’expression qui lui permet d’être à la fois dans la contemplation, la compréhension et l’émotion. Son intérêt pour le monde qui l’entoure, pour l’Individu et pour les sujets sociaux l’ont conduit à se former en 2003 au photojournalisme à l’Ecole des Métiers de l’information. Cette formation à peine terminée, elle intègre le collectif BaSoH co-fondé par les photographes de sa promotion de l’EMI-CFD qui travaille essentiellement sur des projets sociaux. Elle pousse, par la suite, les portes des rédactions et publie dans les magazines Max et Trax sur les thématiques des tribus urbaines et la musique. A mi-chemin entre un travail documentaire et artistique, ses photos sont publiées dans plusieurs ouvrages. En 2021, Sophie décide de se consacrer essentiellement à la photographie. Elle intègre l’agence Hans Lucas ce qui lui permet de devenir contributrice pour les agences AFP, Reuters et de travailler plus largement avec les médias. Ses photos sont publiées dans : Géo, L’Obs, Le Parisien, La Croix, La Vie, Courrier International, Médiapart, l’Humanité, Médiapart, Elle.fr, Libération.fr, Télérama… Elle continue d’interroger régulièrement sa pratique en participant à des Masterclass. Site web : https://www.sophie-libermann.com Instagram : @sophielibermann Vous souhaitez participer aux prochaines masterclass ? Les inscriptions sont ouvertes pour la prochaine ! Oeildeep soutient la création photographique par le biais d’un programme de formation longue durée fondé sur la pluralité des regards. Des experts aux perspectives variées, un accompagnement personnalisé sur 6 mois en groupe et à distance, et un partage continuel d’expériences offrent des espaces riches de rencontres et d’échanges pour mieux appréhender notre rapport de création au monde. La créativité est stimulée pour un développement approfondi des projets au sein d’une véritable communauté de soutien. Chaque année, tous les projets réalisés lors des Masterclass sont publiés dans 9 lives Magazine et présentés lors de Rencontres de la photographie à Arles. https://oeildeep.com/masterclass VoUs êtes photographes et vous souhaitez donner de la visibilité et de la résonance à votre travail ? Notre rubrique Portfolio vous est consacrée ! Comment participer ? Pour soumettre votre travail à la rédaction, il vous suffit d’envoyer à info@9lives-magazine.com • Une série composée de 10 à 20 images. Vos fichiers doivent être en 72DPI au format JPG avec une taille de 2000 pixels dans la plus grande partie de l’image ; • Des légendes (s’il y a) ; • Un texte de présentation de votre série (pas de format maximum ou minimum) ; • Une courte biographie avec les coordonnées que vous souhaitez rendre public (site web, email, réseaux sociaux…) Marque-page0
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