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Carte Blanche à Ericka Weidmann : L’architecture de Le Corbusier

Temps de lecture estimé : 3mins

Pour continuer ma Carte Blanche, j’ai décidé de parler d’architecture. Ma première rencontre avec l’architecture s’est faite très tôt, lorsque je suis entrée pour la première fois dans le bureau de mon père, ma tête dépassant à peine sa table à dessin. Par la suite, en Art Appliqués, je n’ai pas échappé aux célébrissimes cours d’architecture, mais les tâches d’encre de rotrings sur les papiers calques et les maquettes en spaghettis m’ont dissuadé de continuer dans cette voie là. Il faut dire je n’étais pas très douée…

Au diable les épures et autres dessins techniques, ma vraie rencontre avec l’Architecture s’est faite en cours théorique. Notre professeur avait une passion pour Charles-Édouard Jeanneret-Gris, ce génie venu de Suisse (nous ferons fi ici de ces possibles convictions politiques), nous avons donc étudié grandes nombres de ses réalisations architecturales, et découvert son mobilier design. Le Corbusier, cet architecte visionnaire, était pour moi capable du pire comme du meilleur : j’étais à la fois effrayée par sa capacité à réaliser des mastodontes comme la cité radieuse de Marseille, (ce gros bloc de béton tout droit sorti d’un film de science fiction), et absolument fascinée par d’autres réalisations, comme la villa Savoye.

L’histoire qui se cache derrière la Villa Savoye est plutôt charmante. Nous sommes à la fin des années 20 et ses futurs propriétaires avaient alors des exigences plutôt originales. Madame Savoye ne maniant visiblement pas très bien sa voiture, avait demandé à Le Corbusier une villa lui évitant de faire quelconque marche arrière en rentrant ou en sortant de chez elle. Sa structure sur pilotis, a donc parfaitement permis une manœuvre facile de leur automobile… Outre ce côté anecdotique, cet édifice, que l’on compte parmi les 5 chef d’œuvres de Le Corbusier, rassemble tous les éléments visionnaires de l’architecture; il aura d’ailleurs une influence considérable sur l’évolution des constructions d’aujourd’hui : un aménagement de l’espace pour faire entrer et circuler la lumière au maximum au sein de la bâtisse, ou encore cette sublime réalisation d’un toit terrasse… Cette habitation, qui aura 90 ans l’an prochain, reste encore incroyablement moderne.

Cette maison termine le cycle des villas de le Corbusier, et synthétise le vocabulaire architectural moderne. Laissé à l’abandon, l’édifice est restauré par les services de l’État de 1963 à 1997 et classé monument historique dès 1964, du vivant de son auteur, un fait rarissime.

Les 5 points d’une architecture nouvelle de la Villa Savoye
• Pilotis • Toit-jardin • Plan libre • Fenêtres en longueur • Façade libre

INFORMATIONS PRATIQUES
La Villa Savoye
82, rue de Villiers
78300 Poissy
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 17h
http://www.villa-savoye.fr

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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