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Prix Elysée 2018-2020, les nominés annoncés

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Les noms des huit photographes nominés pour le Prix Elysée 2018-2020 sont révélés. En provenance du monde entier, ces huit artistes reçoivent une contribution de 5000 CHF et intègreront la publication de livre dont la sortie est prévu pour janvier 2019. Le nom du lauréat de cette troisième édition du prix sera connu au printemps prochain. En attendant, voici la présentation des nominés.

Laia Abril pour son projet « On Mass Hysteria »

Le travail de Laia Abril se concentre sur la fragilité des droits des femmes et la libération des femmes. Désormais, elle s’intéresse à l’hystérie. Identifiée dans l’Antiquité comme la « reine des névroses », l’hystérie était au centre des controverses médicales au XIXe siècle et, aujourd’hui encore, associée aux femmes. En comparant le phénomène de l’hystérie de masse à différentes périodes historiques, l’artiste nous montre qu’ils reflètent les préjugés misogynes de leur époque.

Née en 1986, à Barcelone, Espagne, vit et travaille en Espagne.
www.laiaabril.com

Alexandra Catière pour son projet « MMXX (après Dante) »

Connue pour son approche singulière du portrait, Alexandra Catière cherche à révéler ce qu’il y a de plus intemporel et universel en nous. De tradition humaniste, ses images captent des sensations, des atmosphères. Dans ce nouveau projet, elle souhaite expérimenter de certains procédés tout en revenant à l’origine de la photographie et au travail de révélation dans la chambre noire.

Née en 1978, à Minsk, Biélorussie, vit et travaille en France.
www.alexandracatiere.com

Nicola Lo Calzo pour son projet « Binidittu »

Nicola Lo Calzo, pour qui la Méditerranée n’a jamais été une frontière, veut nous faire redécouvrir un migrant, Biniditttu, surnom de l’ermite saint Benoît le More, fils d’esclaves africains qui naquit en Sicile au XVIème siècle. Lorsqu’il mourut, le frère afro-sicilien était devenu une icône. Canonisé en 1807, il fut le premier saint noir de l’Eglise catholique et choisi comme saint patron de Palerme. Binidittu est une réflexion sur l’accueil des migrants sur les côtes de Mare nostrum, une allégorie pour notre temps.

Né en 1979, à Turin, Italie, vit et travaille en France.
www.nicolalocalzo.com

Alinka Echeverría pour son projet « The blue of distance »

Le cyanotype est un procédé d’impression ancien qui produit un tirage photographique de couleur cyan-bleu, dont découle le terme “blueprint”.  C’est aussi un mot souvent utilisé dans le discours politique ou économique ainsi qu’en science et en psychologie. Alinka Echeverría prévoit d’utiliser ce procédé pour créer une série d’images allant des photographies scientifiques ou iconiques aux images personnelles, en conservant uniquement les contours ou « lignes de force ». Son projet a pour but de nous faire réfléchir à l’impact de l’utilisation de telles images, qui, même si elles ne sont pas propres à notre propre expérience, semblent gravées dans notre conscience collective.

Née en 1981, au Mexique, vit et travaille à Londres.
www.alinkaecheverria.com/

Mathieu Asselin pour son projet « VIH Timeline »

Mathieu Asselin se propose de faire le récit photographique de l’histoire de l’épidémie de sida et du VIH, non plus par bribes, mais à l’échelle mondiale. Il compte tracer une ligne de temps qui suivra le voyage du virus, du point zéro jusqu’aux traitements antirétroviraux en passant par les luttes de ceux qui ont été touchés par cette maladie. Actuellement, l’auteur travaille sur les déplacements du VIH, ses mutations, mais aussi les représentations et les combats auxquels il a donné lieu, et qui ont profondément marqué l’histoire contemporaine.

Né en 1973, à Aix-en-Provence, France, vit et travaille aux Etats-Unis et en France.
www.mathieuasselin.com

Claude Baechtold pour son projet « Tout ira bien »

Après le décès de leurs parents, Claude Baechtold et son frère en quête de réconfort fouillent de fond en comble la maison familiale, mais rien : pas un mot d’adieu ni un conseil pour affronter la vie sans eux. Claude Baechtold a cherché en vain dans leurs affaires une lettre qu’ils lui auraient laissée. Elle aurait commencé par : Tout ira bien.

Né en 1972, à Lausanne, vit et travaille en France.
www.riverboom.com/

Gregory Halpern pour son projet « Omaha Sketchbook »

Depuis l’élection de Donald Trump, la relation de Gregory Halpern à l’hyper masculinité dans son pays est devenue de plus en plus pesante. Après un premier album réalisé en 2009, il est prêt à retourner à Omaha (Nebraska) pour photographier la manière dont les garçons apprennent à devenir des hommes. Omaha Sketchbook est non seulement une étude du lieu mais aussi une réflexion sur le pouvoir et la violence, une méditation sur le sentiment d’inadéquation, le malaise et la peur vécus par quelqu’un qui n’a pas été élevé pour adorer la virilité.

Né en 1977, à Buffalo, vit et travaille à New York.
www.gregoryhalpern.com

Luis Carlos Tovar pour son projet projet « My father’s garden (Proof of life) »

Le point de départ de l’œuvre de Luis Carlos Tovar est une photographie, mais paradoxalement, une photographie qu’il n’a jamais vue. C’est la « preuve de vie » de son père, pris en otage par les FARC en Colombie. Tovar a d’autres traces pour remplir les silences de son père – les titres des livres qu’il lisait dans la jungle, les papillons turquoises qu’il gardait entre les pages des livres, et les paysages amazoniens qu’il tente de recréer dans son jardin. Cela lui permet d’imaginer la douleur de son père, mais jamais de la comprendre pleinement.

Né en 1979, à Bogota, Colombie, vit et travaille en France.
www.luiscarlostovar.com/

INFORMATIONS PRATIQUES
3ème Prix Elysée – 2018-2020
Musée de l’Elysée Lausanne

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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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