EvénementsPhoto

La Collection au cœur de cette 28ème édition de L’Été photographique de Lectoure

Temps de lecture estimé : 5mins

C’est le rendez-vous estival à ne pas manquer. Bien plus discret que son presque-voisin arlésien, le festival L’Été photographique de Lectoure œuvre à la découverte de la création photographique contemporaine dans son plus large spectre. Cette manifestation à taille humaine propose aux visiteurs une déambulation artistique à travers cinq lieux incontournables du patrimoine lectourois. Cette 28ème édition vous invite dans un voyage temporel, où les histoires s’entrechoquent et font appel à vos souvenirs les plus enfouis, par le biais de la notion de « collection » comme fil rouge…

Cette édition 2018 s’intéresse à des collectionneurs et des collectionneuses, et à travers eux à leurs collections. La collection comme une vision du monde, la création potentielle d’un autre monde. Elle s’intéresse aussi à des artistes qui utilisent plus largement le principe de la collecte dans leur démarche, à des artistes relecteurs d’images et d’objets, à des artistes qui récoltent, sélectionnent, compilent, assemblent des images fixes, des images animées, des sons et des objets.

1 – Au Centre d’art et de photographie

« Une collection est, pour moi, l’aveu que la vie ne suffit pas. » Madeleine Millot-Durrenberger

La Maison Saint-Louis qui accueille depuis 2018 le Centre d’Art et de Photographie de Lectoure, présente la Collection Madeleine Millot-Durrenberger. La collectionneuse strasbourgeoise puise dans  les œuvres acquises ses 40 dernières années, pour créer et raconter des histoires aux visiteurs. Chaque exposition est l’occasion de revisiter sa collection, avec une lecture toute singulière, qui passe également par la réalisation de la scénographie.
Pour cette expo, on retrouvera une sélection de tirages de Patrick Bailly-Maître-Grand, Claude Batho, Valérie Belin, Tom Drahos, Bernard Faucon, Valérie Graftieaux, Gabor Kerekes, Bernard Plossu, Françoise Saur et Josef Sud.

2 – L’ancien Tribunal

Ce bâtiment, qui n’est plus en fonction depuis huit ans, a été construit au XVIIème siècle. Pour l’occasion, il accueille une œuvre inédite de Laurent Fiévet, artiste, collectionneur et commissaire d’exposition. Il s’agit de « Ten », réalisée à partir de dix adaptations de différentes périodes et origines géographiques des Dix petits nègres d’Agatha Christie. L’installation est composée de dix pièces sonores, et de collections d’images épinglées sur les murs d’exposition et constituées par des photogrammes qui déclinent un motif commun dans l’ensemble des films (cordes, armes, bijou, cuisine, cordes, horloges, lit, verres et bouteilles…)  restituant visuellement ce principe de l’inventaire, comme l’inventaire d’une documentation mise en place par des détectives sur des meurtres qu’il conviendrait d’élucider en soulignant la récurrence d’un mode opératoire.

3 – La Cerisaie

La Cerisaie est juchée sur les remparts sud de la ville. Entourée d’un grand jardin, la maison expose l’artiste finlandaise Anu Tuonimen. Son œuvre d’une grande poésie s’inspire du familier et de l’ordinaire. Telle une artisane, elle bricole, découpe, assemble… Anu accumule les objets du quotidien pour les redéfinir à nouveau.
Il y a une espèce de double nature dans tous les éléments qu’elle utilise, amenant le regardeur à une infinité de comparaisons, d’analogies, d’ensembles et de hiérarchies. Une image n’est jamais juste une image, un objet n’est jamais juste un objet. Il y a également une dimension écologique dans cet intérêt pour les objets de consommation courante, des objets trouvés, parfois des déchets, qu’elle recycle et donc valorise.

4 – La Halle aux Grains

Ici, on découvre cinq expositions dans cet espace monumental.
La première « Lectoure 1000 photos avec Bernard Plossu et Serge Tisseron » est un projet expérimental dont le principe est de montrer les résonances et les similitudes entre les œuvres de Plossu, Tisseron et d’anonymes. Une sélection d’images de photographe anonymes glanées et collectionnées autour de plusieurs thématiques chères à Plossu et Tisseron.
Comme un trésor trouvé dans un grenier, l’exposition est présentée comme une installation, où les images sont posées sur des grandes tables.
On s’immerge ensuite dans l’univers de la vidéaste britannique Bonella Holloway. Les œuvres exposées sont des montages à partir de captations d’actions filmées pour leurs sonorités. Ici les captations du réel ne prennent sens que par la force du son et l’utilisation de la répétition comme principe de construction.
Sont présentées deux séries photographiques de l’artiste belge Annabel Werbrouck : Les oubliés I et II. Dans ces deux volets d’un même travail, la photographe redonne vie à des images oubliées pour raconter de nouvelles histoires grâce à de nouvelles associations… Travail qui entre en résonance avec celui de Régis Perray, qui propose une petite sélection de « Le mur des sols », qui est le fruit de presque 20 années de recherches iconographiques sur la mémoire des lieux.
Et enfin, le festival propose aux visiteurs les éditions et installations vidéos de documentation céline duval.

5 – L’Ancien Hôpital

C’est dans l’ancien hôpital que l’on découvre le résultat de la résidence du toulousain Arno Brignon. Le centre d’art a invité le photographe au printemps dernier pour qu’il porte son regard sur la ville. Il a arpenté les rues de Lectoure, pour partir à la rencontre de ses habitants, armé d’un simple sténopé. Les images « venues d’un autre temps », sont exposées et accompagnées de bandes sonores qui relatent des histoires et anecdotes.
On retrouve également l’installation EX_SITU de la compagnie internationale pluridisciplinaire de spectacle vivant OBRA.

INFORMATIONS PRATIQUES
L’Été photographique de Lectoure 2018
Du 14 juillet au 23 septembre 2018
Centre d’art et de photographie de Lectoure
Maison de Saint-Louis, 8 cours Gambetta
32700 Lectoure
Tous les jours de 14h à 19h
Pass 5€
http://centre-photo-lectoure.fr/festival/ep-2018/

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

You may also like

En voir plus dans Evénements