Parfaite parité pour le Palmarès 2018 de Visa pour l’image

Mardi dernier, nous avons publié une carte blanche consacrée à Jean-François Leroy. Le directeur du festival Visa pour l’image y expliquait son refus catégorique d’instaurer un quota et une parité au sein de sa programmation. Un texte qui vous a fait vivement réagir sur les réseaux sociaux. Faire le choix de la programmation sur la qualité des sujets… en soit l’argument est bon. Cependant pourquoi ne serait-il pas possible de choisir de bons sujets avec autant de femmes que d’hommes ?

La parité parfaite en soi est difficile à maîtriser au quotidien, mais elle doit s’équilibrer à long terme. En 30 éditions, aucune édition n’a présenté plus de femmes que d’hommes, loin de là. Cela insinuerait-il que les femmes sont moins « bonnes » que les hommes ? Cette année, nous avons la surprise de constater que le palmarès des Prix de Visa pour l’image se conjugue au féminin pluriel ! Sur les 13 Prix remis, 7 ont été décernés à des femmes !

Véronique de Viguerie, photojournaliste française qui fête cette année ses 40 printemps, remporte le Visa d’or Paris Match News, en plus d’être la lauréate du Visa D’or Humanitaire du Comité International de la Croix- Rouge (CICR) avec son reportage sur le Yémen.

Virginie Nguyen Hoang a été choisie par le jury pour le Prix ANI-PixTrakk pour son travail sur Gaza. Son travail avait été remarqué par l’Association nationale des iconographes lors des lectures de portfolios, son sujet avait été sélectionné avant d’être choisi pour remporter ce prix.

La photographe polonaise Kasia STRĘK, membre du collectif lyonnais ITEM, reçoit le Prix Camille Lepage pour son projet de reportage sur les conséquences du manque d’accès à l’avortement en Égypte, pays où cet acte est illégal.

Le prix Canon de la Femme Photojournaliste, doté de 8 000 E, permettra à la lauréate 2018, Laura Morton, de financer son nouveau projet, «University Avenue», sur l’inégalité des revenus dans la région de la baie de San Francisco, dans l’ombre de la Silicon Valley, et sera exposé lors de l’édition 2019 du festival.

La 6ème édition du Visa d’or d’honneur du Figaro Magazine destiné à récompenser le travail d’un.e photographe confirmé.e et toujours en exercice pour l’ensemble de sa carrière professionnelle a été remis à Sabine Weiss, qui est actuellement exposée au Centre Pompidou, et qui a fêté ses 94 ans en juillet dernier.

Valentine Van Vyve & Olivier Papegnies, respectivement journaliste et photographe, remportent le Visa d’Or de l’information Numérique franceinfo: pour leur sujet « Koglweogo – Miroir d’une faillite d’État », publié sur le site d’information de la Libre Belgique.

Le Visa d’or Région Occitane Pyrénées Méditerranée, catégorie magazine, a été remis à James Oatway pour son sujet exposé lors de cette 30ème édition, intitulé « Fourmis Rouges », sur une société spécialisée dans les expulsions musclées en Afrique du Sud.
Le Visa d’or de la Presse Quotidienne a été remporté par Sergey Ponomarev pour sa couverture de la coupe du monde du Football publiée dans Libération.
Le jeune photographe Luis Tato est le lauréat du Prix de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik 2018 sur les élections kenyanes de 2017.
Le Prix Photo – Fondation Yves Rocher et le Prix Pierre & Alexandra Boulat ont respectivement été attribués à Marco Zorzanello pour son projet de reportage sur le tourisme à l’ère du changement climatique, et à Jérôme Sessini pour son reportage sur la Crise des Opioïdes aux États-Unis.
Et enfin, ce sont les deux photographes de l’agence NOOR, Yuri Kozyrev et Kadir van lohuizen qui remportent le 9ème Prix Carmignac du Photojournalisme sur le thème de l’Arctique: Nouvelle Frontière.

Des résultats qui sont donc encourageants, et malgré les propos de Jean-François Leroy : « Tant que je serais à la tête de ce festival, la parité n’existera pas, moi c’est la photo et le sujet qui m’intéressent », nous espérons voir de plus en plus de femmes photojournalistes à Perpignan.

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