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Rencontre avec Nathalie Martin, Déléguée générale de la Fondation Swiss Life

Temps de lecture estimé : 9mins

C’est à l’occasion de la troisième édition du Prix Swiss Life à 4 mains que nous rencontrons Nathalie Martin, déléguée générale de la Fondation Swiss Life qui nous livre sa vision du mécénat en cohérence avec les engagements du groupe pour « Permettre à chacun de vivre selon ses propres choix ». Un quotidien où l’art rejoint à part égale un volet santé très ambitieux (Alzheimer au musée, Une Jonquille pour Curie..) impliquant curiosité d’esprit, volonté de faire et capacité de conviction. Autant d’actions externes et internes qui se déclinent dans toutes les régions françaises et rejoignent les passions et engagements des collaborateurs. Nathalie Martin, une ambassadrice aussi accessible que convaincue !

« La Fondation Swiss Life, un accélérateur de projets de proximité, durables et innovants« 

Marie-Elisabeth de la Fresnaye : Quel est l’ADN de la Fondation Swiss Life ?

Nathalie Martin : La Fondation d’entreprise Swiss Life qui appartient au groupe Swiss Life, a été créée en 2008. Nous sommes un acteur présent partout en France avec comme philosophie « soutenir vos choix, accompagner vos rêves » à travers 3 axes majeurs :

– agir pour une santé durable
– soutenir la création
– encourager la solidarité

Nathalie Martin

Etant très favorables au mécénat croisé, chacun axe est complémentaire des autres : par exemple santé et musique, santé et culture pour France Alzheimer, sport et santé avec l’Institut Curie, etc.

Toutes les actions menées par la Fondation sont en cohérence avec la raison d’être du groupe Swiss Life : « Permettre à chacun de vivre selon ses propres choix ». Les projets mis en œuvre sont réalisés de façon transverse dans l’entreprise en impliquant notamment la direction de la communication et de la Responsabilité Sociale d’Entreprise, et la direction des ressources humaines. Des actions comme le Téléthon, la semaine du handicap, Une Jonquille pour Curie, etc., permettent de mettre en place des plans de communication communs, déclinables par exemple sur nos réseaux sociaux.

Agir pour une santé durable

Nous avons un partenariat historique avec l’Institut Curie. Celui-ci prend la forme d’une implication dans l’opération annuelle « Une jonquille pour Curie ». A chaque printemps, la Fondation Swiss Life met en place une grande chaîne de solidarité avec l’ensemble de ses collaborateurs (administratifs et commerciaux), afin de collecter des fonds pour la recherche contre le cancer. Toute forme d’initiative est possible pendant cette opération pour faire vivre cet élan de solidarité : un concert, une vente de street art, un tournoi sportif… Ainsi, 110 000 euros ont été récoltés en 2018 et notre objectif en 2019 est de récolter au moins autant et impliquer encore plus de collaborateurs.
Dans le domaine de la santé durable, la Fondation Swiss Life a également noué un partenariat historique depuis 10 ans avec l’association France Alzheimer. Cet engagement est bien plus qu’un apport financier : il s’agit d’un engagement total pour le bien-être envers les familles, malades comme aidants. Pour cela, nous avons développé diverses actions en musicothérapie et art-thérapie. Nous avons identifié des musées partenaires, comme à Paris avec la Philharmonie, le Palais de Tokyo, la RMN, dans le Nord avec le Musée de la Piscine de Roubaix, à Lyon avec le musée des Beaux-Arts et bientôt d’autres dans plus de régions en France ; l’important étant que chaque famille concernée puisse avoir le choix d’accéder à la culture dans sa région. Les médiateurs de ces musées montent des visites adaptées pour ce public fragilisé. Ces visites permettent de rompre l’isolement de réveiller chez le malade une émotion parfois éteinte, et chez l’aidant d’une part de réaliser qu’il n’est pas seul et de retrouver l’espace d’un instant son proche tel qu’il l’avait connu auparavant. Cet axe santé est indissociable du soutien à la création artistique.


Soutenir la création

Le soutien à la création se fait à travers le Prix Swiss Life à 4 mains mais aussi d’autres actions telles que le mécénat musical, ou depuis cette année le partenariat noué avec la start up Artips « une dose d’art au quotidien » qui vise à faire entrer l’art en entreprise. Nous avons identifié différents thèmes publiés chaque mois sur la plateforme avec un parcours d’initiation en culture générale. L’idée est que chacun puisse s’y connecter quand il le souhaite au cours de sa journée. La Fondation souhaite proposer des solutions innovantes pour faire entrer la culture générale en entreprise.
Concernant l’axe musical, la Fondation a, depuis sa création, soutenu de jeunes artistes : le Cercle de l’Harmonie, le quatuor Cambini, Philippe Guillons Herbert, etc. Nous avons en 2019 noué un partenariat avec Les Pianissimes. Nous soutenons Julie Alcaraz, pianiste, violoncelliste et chanteuse, que nous allons accompagner dans différents concerts notamment à l’Institut de France pour l’ouverture de leur nouvel amphithéâtre. Nous soutenons aussi « Music’O Seniors », une association qui organise environ 70 concerts lyriques qualitatifs par an dans des EHPAD, avec des jeunes issus du Conservatoire.

Encourager la solidarité

Nous encourageons la solidarité de nos collaborateurs grâce au volet « Aide à aider », qui était très innovant au tout début de la Fondation. « Aider à aider » comme l’indique bien son nom, met en avant les projets des collaborateurs autour d’associations dont les thèmes rejoignent nos préoccupations autour du handicap, de l’isolement, du mieux vivre ensemble. En 10 ans nous avons soutenu 68 projets partout en France. Je pense que la société ayant évolué, depuis quelques années les collaborateurs ont envie de faire partager leur passions et engagements bénévoles. Ils sont fiers que l’entreprise s’engage à leur côté. Chez nos jeunes recrus c’est encore plus prégnant. Ce projet qui a commencé assez timidement, prend de l’ampleur d’années en années. Le nouvel appel à projets va être lancé fin janvier et je suis persuadée de son impact et

M-E. F. : Déléguée générale de la Fondation en quoi consiste votre rôle et quelles passions vous animent au quotidien ?

N. M. : Nommée par le conseil d’administration je lui rapporte directement. Nous sommes une équipe de 2 personnes, Elisabeth Parnaudeau et moi. Au quotidien nous déclinons nos 3 axes en plans d’actions en anticipant au maximum. Par exemple pour Curie nous avons en amont, décliné les affiches et préparons une présentation à l’attention de tous nos agents généraux (300 en France) lors d’une tournée dans nos régions commerciales pour stimuler de nouvelles initiatives. Notre travail au quotidien quels que soient les sujets, est d’aller voir les gens pour leur donner envie de faire. De plus pour chaque nouvel arrivant, nous avons décidé d’expliquer le but de la Fondation lors des Welcome Day. Nous œuvrons en effet de concert avec le pôle RSE (Responsabilité sociale d’entreprise) en droite ligne avec l’ADN de la Fondation.
Je rencontre régulièrement tous les partenaires de la Fondation et co-construit les projets avec eux.

M-E. F. : « Digital After Love que reste t-il de nos amours « questionne nos traces affectives digitales dans un dialogue musique et photographie renouvelé, sous l’œil de Doisneau. Le commissariat de l’exposition de la Cité de la Musique est assuré par Clémentine Deroudille petite fille du photographe et marraine de l’un des lauréats du Prix. Genèse du projet et cercles vertueux.

N. M. : Début 2018 avec la célébration des 10 ans de la Fondation, nous n’avions pas le temps concrètement de relancer un prix. Le photographe Oan Kim et la compositrice-interprète Ruppert Pupkin avait été repérés par le Jury lors de l’édition précédente, qui avait eu un coup de cœur pour eux. Ils étaient arrivés deuxièmes après SMITH&Hoang. Il a donc été décidé qu’ils seraient les lauréats de la 3ème édition du prix. Clémence Deroudille, marraine de Ruppert Pupkin, était au même moment nommée commissaire à la Philharmonie de l’exposition « Doisneau et la musique », cela avait donc du sens d’organiser notre exposition dans ce lieu partenaire.
Rappel du principe du prix : Crée en 2014, ce prix est une initiative artistique innovante, favorisant le dialogue entre musique et photographie à partir de jeunes duos : 1 photographe et 1 musicien proposés par des parrains. Une demi-journée de rencontre est organisée comme un speed dating et des binômes se forment. Les projets sont présentés au jury sous forme de pitch et c’est à cette occasion qu’ils sont sélectionnés.
Nous nous sommes rendus compte que certains étaient moins à l’aise pour présenter leur projet devant un jury, nous leur avons donc proposé des séances de coaching. Enfin, le jury composé de 9 personnalités, se réunit pour donner son verdict.

Oan Kim et Ruppert Pupkin ont su être très réactifs face au délai imparti pour la diffusion de l’ouvrage chez Actes Sud notamment et ont créé en un temps très court une œuvre remarquable. L’exposition qui est présentée est à mon sens, fidèle à la démarche des artistes. Parfois il y a un décalage entre ce que l’on nous a proposé dans le pitch et le rendu final. Ce qui n’est pas le cas avec cette œuvre photo-musicale kaléidoscopique et le CD qui l’accompagne !

Je suis attachée à ce que ce Prix vive également en interne pour nos collaborateurs : j’ai par exemple fait faire des panneaux avec les photos du Prix qui sont actuellement exposés sur les grilles de nos bâtiments de Levallois et Roubaix et dans nos différents espaces.
Nouveauté pour 2019, « Digital After Love. Que restera-t-il de nos amours ? » va donner lieu à une version exploitable en régions, les artistes vont partir en tournée ! J’aimerais bien que des galeries ou d’autres lieux alternatifs par exemple accueillent ce projet qui nous tient particulièrement à cœur. Avis à tous !

https://swisslife.fr/Fondation
https://philharmoniedeparis.fr/fr/

INFORMATIONS PRATIQUES

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Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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