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Carte blanche à Miranda Salt : Ouvrir une galerie de nos jours…

Portrait de Miranda Salt
Temps de lecture estimé : 3mins

Pour sa première carte blanche, notre invitée de la semaine, la galeriste australienne Miranda Salt, partage avec nous son expérience d’ouverture d’une galerie à Paris. Un pari risqué menacé par marché est particulièrement difficile, mais porté par l’optimisme et le courage.

En ouvrant, en mars 2018, ma galerie et librairie de photo dans le 10ème arrondissement, la plupart de mes proches ont levé leurs soucils d’inquiétude et d’amitié en me disant «… t’es sure ? C’est risqué ». Et bien, oui, c’est risqué et là, après bientôt deux ans, franchement je ne pousse aucun cri de victoire car malgré la richesse et le bonheur de ces débuts, tout reste à faire. Mais la création de ce lieu incarne différentes envies notamment celle de faire connaître l’œuvre d’artistes étrangers que j’estime sous exposés en France ; mais aussi celle de m’ancrer solidement dans le quartier bouillonnant et dynamique que j’habite depuis plus de 20 ans et où mon fils est né, le 10ème arrondissement de Paris, près de République. Car au final, le premier public d’une galerie doit être, à mes yeux, son quartier, sa ville, son pays. Incontournables pour les passionnés et collectionneurs, les foires internationales sont prestigieuses mais pas toujours financièrement possibles pour des petites galeries. Je fus ainsi ravie de pouvoir participer à Paris Photo en 2018, première année d’activité de la galerie. Mais triste de constater, en découvrant chez moi le catalogue Paris Photo 1997, qu’un bon tiers des galeries exposantes cette année-là n’existent plus.

Lucide sur ces enjeux, je reste néanmoins optimiste ; en termes économiques Paris est historiquement le 3ème marché de la photo après New York et Londres. Par ailleurs, on le sait tous, le Brexit est la (triste) occasion pour Paris de conforter sa place centrale en Europe, dans la photo comme dans beaucoup d’autres secteurs. C’est une opportunité à saisir.

Aussi je souhaite que ma galerie soit un lieu de découverte où les visiteurs peuvent acquérir en toute confiance des œuvres ‘collectibles’ de grande qualité; mais aussi un lieu simple, où se rencontrent des passionnés d’une photographie diverse, originale et belle, ainsi que des amateurs de beaux livres qui prennent une place importante dans la galerie.

Pour la carte blanche qui m’est proposée par 9 Lives magazine, je tiens tout simplement à présenter trois artistes qui méritent à mes yeux une belle reconnaissance en France. Trois femmes, trois américaines issues de trois générations, elles sont toutes consacrées dans leur pays mais restent à découvrir par les collections françaises, publiques et privées.

https://www.galeriemiranda.com/

A LIRE
Ouverture de la galerie Miranda, saison féminine avec Jo Ann Callis

EN CE MOMENT À LA GALERIE

jeu09jan(jan 9)12 h 00 minjeu20fev(fev 20)19 h 00 minTerri Weifenbach : Photos/booksGalerie Miranda, 21 rue du Château d’Eau 75010 Paris

La Rédaction
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