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Covid19 et marché de l’art : Antoine Laurent, directeur de la galerie In Situ – fabienne leclerc

Temps de lecture estimé : 4mins

Diplômé en droit et en histoire de l’art, Antoine Laurent travaille depuis 9 ans pour la galerie In Situ créée par Fabienne Leclerc en 2001. Il nous donne sa vision de la situation très critique et l’impact sur le projet Komunuma de Romainville suite à l’association de plusieurs structures dans ce nouveau hub de l’art du Grand Paris Est.

Comment vous organisez-vous face à cette crise avec Fabienne Leclerc pour la galerie désormais à Romainville – site Komunuma ?

La galerie est bien évidemment fermée comme tous nos confrères et nous essayons de faire face du mieux possible en favorisant le maximum de contenus en ligne sur Instagram et à travers une newsletter que nous avons mis en place, sous l’intitulé : ARTIST PRACTICE# qui regroupe un certain nombre d’interviews de nos artistes par des personnalités de l’art. Nous avons du décaler certaines expositions et en prolonger d’autres avec beaucoup d’incertitude sur le calendrier à venir. Il est important de préciser que nous avons ouvert à plusieurs à Romainville (4 galeries, 1 association et la fondation Fiminco), cette nouvelle structure fin octobre, souhaiter générer une vraie synergie en proposant un maximum d’évènements en commun, pour mettre les artistes au centre, ce que nous allons bien entendu poursuivre.

Les solutions virtuelles et digitales comme pour la foire Art Basel avec les « OnLiningViewing Rooms », vous semblent-elles indispensables pour donner la visibilité nécessaire à vos expositions événements associés pendant cette période ?

Ce n’est en aucun cas un substitut et nous avons déjà depuis quelques années intégré des plateformes de ventes en ligne spécialisées en art. A l’occasion de la foire Art MonteCarlo à laquelle nous participons, reportée à l’année prochaine, nous étudions plusieurs solutions comme la mise en place et l’envoi d’une sorte de catalogue par internet de quelques œuvres par stand des galeries participantes pour informer les collectionneurs en amont.

Quel impact peut avoir selon vous un tel séisme sur le monde de l’art et comment réagissent vos artistes ?

Cela aura un impact à court terme très fort, notre activité étant pour la plupart extrêmement ralentie, voir arrêtée pour certains d’entre nous, réalisant une grande partie de notre chiffre d’affaires dans nos espaces de galerie et sur les foires. Nos artistes continuent à travailler mais avec une visibilité plus réduite. Nous cherchons à maintenir un contact très régulier avec eux, ce qui est important pour garder cette énergie commune.

Les aides du gouvernement vous semblent-elles réalistes et suffisantes ?

Ces aides ont le mérite d’exister et ce que vient de mettre en place le CNAP pour aider les galeries et les artistes est un signal important même si rien ne sera suffisant en matière d’outils et d’opportunités pour les artistes et les galeries qui sont des TPE souvent fragiles.

Pensez-vous qu’en matière de conscience écologique cette crise soit une alerte et entraîne des changements durables dans nos habitudes et comportements ?

Nous assistons à une explosion du nombre de foires, des voyages, du transport international des œuvres… et avons souhaité favoriser un système pour faire venir les artistes en phase de conception et production de leur exposition par le biais d’une résidence ou de la location d’un atelier. Cela a été le cas avec les artistes iraniens Rokni et Ramin Haerizadeh qui sont restés 6 semaines à Paris l’année dernière et nous prévoyons de le refaire pour notre artiste libanaise Daniele Genadry exposée en septembre prochain à galerie si tout va bien !

Nous allons assister également à un recentrage vers la scène parisienne, les voyages étant moins fréquents et les foires remises en question. Nous allons pouvoir saisir l’opportunité de ce que les collectionneurs, amateurs, critiques se déplacent de plus en plus dans les nouveaux lieux pour se confronter à la scène locale. Notre travail de galeristes pour mettre en valeur en permanence nos artistes en ressortira d’autant plus renforcé.

INFORMATIONS PRATIQUES
We Are the Painters
Damien Deroubaix
ARTIST PRACTICE#4 Patrick Tosani

In Situ fabienne leclerc
43 Rue de la Commune de Paris
93230 Romainville
Galerie temporairement fermée.
http://www.insituparis.fr
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INSTAGRAM : @galerieinsitu

A LIRE :
Rencontre avec Fabienne Leclerc, le défi de Komunuma (Romainville)

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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