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Réouverture de la Fondation Henri Cartier-Bresson avec l’exposition de Marie Bovo

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L’exposition « Nocturnes », présentant plusieurs séries de la photographe espagnole Marie Bovo, s’est interrompue subitement au début de la crise sanitaire du covid-19. Aujourd’hui mardi 26 mai, et après deux mois d’inactivité, la Fondation Henri Cartier-Bresson annonce sa réouverture et la prolongation de l’exposition jusqu’au 26 juillet.

UPDATE 03.06.20 ! La Fondation Henri Cartier Bresson vient d’ouvrir ses portes ce jour. Les expositions sont enfin visibles. Le tarif est réduit à 5€ pour tou·tes jusqu’au 30 juin.
UPDATE 26.05.20 ! La Fondation Henri Cartier Bresson vient d’annoncer l’impossibilité de réouvrir ses expositions le 26 mai, comme initialement prévu. Nous vous communiquerons la date de report dès que possible.

La Fondation Henri Cartier Bresson annonçait une programmation 100% féminine pour ce 1er trimestre 2020. Se côtoyaient ainsi deux générations : la photographe espagnole Marie Bovo avec Nocturnes, et une sélection de portraits de Martine Franck. Cette double exposition, qui avait démarré à la fin du mois de février, avait dû subitement fermer ses portes pour répondre aux mesures d’urgence prises face à la crise sanitaire du Covid-19. Jusqu’à aujourd’hui, les équipes de la Fondation ont tout mis en œuvre afin de pouvoir accueillir les visiteurs. Pour assurer la sécurité de tou·tes, les conditions d’accueil ont été modifiées et le port du masque est rendu obligatoire.

« Photographier la nuit implique l’usage de la pause longue, et l’une des particularités de la pause longue c’est d’ajouter du temps à la mesure de la lumière. » Marie Bovo

Le travail de la photographe espagnole Marie Bovo a été présenté dans le monde entier. Pour cette nouvelle exposition, « Nocturnes« , la Fondation Henri Cartier-Bresson a sélectionné 35 tirages inédits en grand formats issus de ses cinq séries. L’artiste interroge le temps qui passe en immortalisant les lieux de vie à la tombée de la nuit. De Alger au Ghana en passant par Marseille, « Nocturnes » nous plonge dans la vie méditerranéenne dépourvue de toute âme, bien que l’humain soit au cœur de ses recherches. Elle photographie en grand format, à la chambre photographique, et travaille avec la lumière naturelle. Celle captée entre chien et loup est subtile et nécessite de très longs temps de pose.

Dans sa première série « Cours intérieures« , réalisée entre 2008 et 2010, Marie Bovo profite du crépuscule pour pénétrer dans les cours d’immeubles du quartier de la Joliette, à Marseille. Elle oriente l’objectif de sa chambre vers le ciel, faisant ainsi se renverser le point de vue en complète contre-plongée. Elle place au centre de son image la voûte céleste dans un camaïeu de bleu. Elle y esquisse également un jeu de lignes avec les cordes à linges, les volets et les fenêtres.
En 2012, c’est lors de deux séjours dans le village de Kasunya, au Ghana, qu’elle réalise « Evening settings« , un travail sur le quotidien de ses habitants dans les cours de maisons, véritables lieux de vie de ces villageois. Ici, seuls les objets témoignent d’une vie quotidienne foisonnante. Cette même année, elle poursuit avec un travail réalisé aux Arnavaux, un quartier de Marseille, le long de « la voie de chemin de fer« , devenu bastion d’un camp de Roms. Les photographies sont prises en plein cœur de la nuit, dès 3h jusqu’aux premières lueurs du soleil, lorsque toute la communauté est endormie.
En 2013, c’est dans un appartement au cœur d’ « Alger » qu’elle réalise une nouvelle série. Alger, ville jumelle de Marseille. Elle déplace ainsi son objectif de l’extérieur à l’intérieur. Elle photographie ainsi les vis-à-vis depuis le cœur de ce logement offrant plusieurs ouvertures grâce à de grandes portes fenêtres. L’ouverture ne montre que les immeubles lui faisant face, comme un tableau, le reste de l’image nous laisse à voir la peinture des pièces et les carrelages des sols.
Enfin, l’exposition nous donne à voir sa dernière série « En Suisse – Le Palais du roi » réalisée l’an passé, en 2019. Contrairement au titre, ces images ont été prises à Marseille, dans un kebab dont le propriétaire est un franco-egyptien. Il s’agit ici des toutes dernières images de ce restaurant au décor extravagant, avant son rachat pour en faire un lieu plus moderne. Un lieu vide de clients et de serveurs, mais emprunt de l’effervescence tout au long de la journée…

Un catalogue d’exposition vient d’être publié en co-édition avec les éditions Xavier Barral accompagné des textes d’Agnès Sire,  directrice artistique de la Fondation Henri Cartier-Bresson et Alain Bergala, spécialiste du cinéma.

INFORMATIONS PRATIQUES

mar25fev(fev 25)11 h 00 mindim23aou(aou 23)19 h 00 minNocturnesMarie BovoFondation Henri Cartier Bresson, 79, rue des Archives 75003 Paris

mar25fev(fev 25)11 h 00 mindim23aou(aou 23)19 h 00 minFace à FaceMartine FranckFondation Henri Cartier Bresson, 79, rue des Archives 75003 Paris

CATALOGUE
Nocturnes
Marie Bovo
Coédition Xavier Barral & Fondation Henri Cartier-Bresson
160 pages, 21 x 25,5 cm
119 photographies couleur
Textes (français-anglais) : Agnès Sire / Alain Bergala
ISBN : 978-2-36511- 224-6
42,00 €

A LIRE :
Marie Bovo exposée à Strasbourg
Martine Franck à la Fondation HCB, des images en leur maison
Rencontre avec Agnès Sire, Directrice artistique de la Fondation Henri Cartier-Bresson

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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