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Partager Partager Temps de lecture estimé : 8minsCivilization est une exposition fleuve évènement : 200 tirages, 110 photographes de 30 pays, qui fait le tour du monde avec une unique étape en France à Marseille. Malheureusement et comme pour tant d’autres, elle n’a toujours pas rencontré son public. 9 Lives magazine est l’un des rares médias à l’avoir découverte parmi d’autres expositions passionnantes et toujours confinées à Marseille. Co-produite par la Foundation for the Exhibition of Photograpy et le musée d’art moderne et contemporain de Séoul, l’exposition s’est construite sur le modèle de l’exposition manifeste « Family of Man » du MoMA en 1955 avec cette même ambition de dresser un bilan de notre planète à partir d’un état des lieux de la photographie contemporaine. Voici la suite de notre article publié hier. Contrôle, section 5 Ce contrôle s’exerce à plusieurs échelons, contrôle de la nature, politique et humain à travers l’armée, les commissariats de police, tribunaux, prisons et même les musées… Des mécanismes d’influence et intérêts partagés entre le politique et l’industrie que les photographes pointent en déréalisant le réel comme de la science-fiction avec notamment Christian Lunig et le réacteur nucléaire Wendelstein 7-X en Allemagne. Le fil rouge de beaucoup de ces photographes est de jouer sur l’ambivalence de l’image, afin de critiquer le réel ou le questionner à travers différentes stratégies conceptuelles ou formelles. Luca Zanier, Comité exécutif de la FIFA I, Zurich, série « Corridors of Power » [Les couloirs du pouvoir], 2013 © Luca ZanierLucas Zanier photographie un lieu insoupçonné, le comité exécutif de la FIFA qui se trouve dans une salle souterraine à Zurich semblable à un bunker. En contre point un lustre en cristal en forme de stade rappelle la liesse populaire inhérente à ces stades, nouveaux lieux de culte. Lynn Cohen avec ces personnages de pâte à modeler des élèves futurs policiers déjoue la domination. L’artiste hollandais Gerco de Ruijter est parti sur l’idée qu’en Hollande la nature est contrôlée de bout en bout et entièrement segmentée. Il a d’abord utilisé des cerfs-volants puis des drones pour photographier chaque parcelle de culture. La structure tue et rend méconnaissable la nature ou l’humain. Et quand le contrôle devient oppressant, il conduit à la rupture, section suivante. Rupture, section 6 Magasin Brooks Brothers, World Trade Center, 12 septembre 2001© Sean Hemmerle Troubles, échecs collectifs, cauchemar environnemental, chaos… Sean Hemmerle et le 11 septembre vu depuis une boutique Brooks Brothers éventrée, symbole passé du prestige des cols blancs. Richard Mosse utilise la pellicule infrarouge de Kodak et la caméra thermique pour photographier un camp de migrant. Il est ironique d’utiliser les engins militaires pour déceler la présence des migrants. Des images qui s’apparentent quasiment à de la bande dessinée. De même avec Raphaël Dallaporta et sa série sur les mines antipersonnel qu’il transforme en natures mortes. disCONNEXION, A14 [déCONNEXION], 2002-2003 © Xing Danwen, courtesy Boers Li GalleryLa question du trop plein technologique et de production des déchets (Xing Danwen), des résidus de plastique sur les plages (Mandy Barker), des cimetières d’appareils militaires soviétiques (Danila Tkachenko), des prisons surpeuplées en Philippine, des files de migrants en Slovénie (Sergey Ponomarev), des embarcations de fortune parties de Lybie (Francesco Zizola), de la disparition des journaux papier avec l’avènement d’internet (Will Steacy), des murs avec Alejandro Cartagena qui traduit avec finesse la séparation forcée entre une fille et sa mère et réintroduit l’humain. Fille au pied du mur de la frontière États-Unis – Mexique, série « Without Walls » [Sans murs], 2017 | Mère au pied du mur de la frontière Mexique-Etats-Unis © Alejandro CartagenaIn the same boat [Dans le même bateau], 2015© Francesco Zizola / Noor images Evasion, section 7 Point 660, 2, 08/2008 67°09’04’’N, 50°01’58’’W, Altitude 360M, de la série « Above Zero », 2008 © Olaf Otto Becker exposition Mucem Marseille L’évasion peut être une fuite imposée pour certains face à des tragédies ou volontaire pour les privilégiés de ce monde, adeptes de l’industrie du loisir et du divertissement. Une scénographie plus ouverte après un univers très contraint nous permet de reprendre notre souffle ! . Beaucoup de ces clichés interrogent le caractère totalement factice de l’évasion. Les bateaux de croisières de Jeffrey Milstein pris en vue aérienne deviennent des monstres rutilants, l’ours blanc du zoo de Rotterdam interroge les spectateurs en situation aussi de captivité (Sehng Wen Lo), le défilé de mardi gras à la Nouvelle Orléans n’est pas vécu de la manière que l’on soit de la communauté blanche ou noire George Georgiou), les plages bondées de Massimo Vitali deviennent un rite collectif, la nature est recrée pour offrir de « fausses vacances » avec Reiner Riedler. Le tourisme de l’extrême attire de plus en plus d’adeptes qui entrainent des catastrophes écologiques en Arctique avec Olaf Otto Becker et ce cliché d’inspiration surréaliste. Newark 8 Terminal B, Newark, NJ, série « Airports » [Aéroports], 2016© Jeffrey MilsteinNos voyages ne finissent-ils pas à se ressembler tous ? Roger Eberhard qui a voyagé dans les hôtels Hilton du monde entier et qui a photographié sa chambre dans chacun d’entre eux et la vue pour souligner l’uniformité des choix et le paradoxe du touriste qui parcourt le monde entier pour se retrouver chez lui. L’on retrouve ici la question des standards dans notre ruche du début de l’exposition. Piscinão de Ramos, 2012© Massimo Vitali Après un passage de transition et espace de répit autour de la fragilité de l’être humain dans tout cet écosystème, l’on passe à la dernière section du parcours : Après ? Après ? section 8 Cette dernière section aborde plusieurs questions fondamentales autour de la place de l’humain par rapport aux recherches scientifiques menées sur le génome (les ailes de papillon génétiquement modifiées de Richard Wallbank), l’intelligence artificielle, les androïdes (Max Aguilera-Hellweg), ces objets connectés et autres avatars qui nous ressemblent de plus en plus, ces formes de vie nouvelles qui peuvent être très dangereuses. © Valérie Belin, courtesy Galerie Nathalie Obadia, Paris/Brussels ;© Adagp, Paris 2020 Il se détache les pantins de Crash tests chez BMW d’Edgar Martins paradoxalement marqués par les coups qui leur donnent une certaine humanité. De même avec les « modèles » de Valérie Belin qu’elle sélectionne sur des sites des mannequins et qu’elle portraiture en soulignant les canons esthétiques très forts. Ils en deviennent assez bouleversants dans leur solitude. Le genre du paysage est totalement renouvelé comme avec le cliché de Toshio Shibata d’un barrage au Japon entre naturel et artificiel. Robert Zhao Renhui dresse un inventaire très conceptuel et ludique des manipulations génétiques sur les plantes et les animaux souvent ignorées par le discours scientifique prédominant. Dès lors quelle photographie choisir pour terminer un tel panorama ? Ergol #3, salle blanche S1B, Arianespace, Centre spatial guyanais [CSG], Kourou, Guyane française, série « Space Project » [Projet spatial], 2011 © Vincent FournierC’est Vincent Fournier qui est choisi dans la salle blanche d’Arianespace en Guyane. Il déréalise le tout avec cette figure humaine qui s’apparente à une figurine de lego. Le décollage de la fusée clôt l’exposition en posant la question de la puissance et de la fuite en avant. De ces nouveaux espaces lointains que l’humain va coloniser de plus en plus. En réalité il y a plusieurs fins possibles et chacun.e peut y trouver la sienne. Entre anthropologie, art, histoire, sociologie… cette exposition peut parler à un public très large qu’il soit très connaisseur ou non en matière de photographie. Pour les vrais amateurs, c’est un régal. Un voyage s’impose donc à Marseille ! INFORMATIONS PRATIQUES Mucem7 promenade Robert Laffont (esplanade du J4) 13002 Marseille sam15mai11 h 00 mindim15aou18 h 00 minCivilization. Quelle époque!Mucem, 7 promenade Robert Laffont (esplanade du J4) 13002 Marseille Détail de l'événement« Civilization – Quelle époque ! » est une exposition de photographie internationale, d’envergure monumentale, qui présente le travail de plus de 100 photographes d’Asie, d’Australie, d’Europe, d’Afrique et du Détail de l'événement « Civilization – Quelle époque ! » est une exposition de photographie internationale, d’envergure monumentale, qui présente le travail de plus de 100 photographes d’Asie, d’Australie, d’Europe, d’Afrique et du continent américain. De jeunes talents côtoient des photographes renommés (notamment Massimo Vitali, Pieter Hugo, Lauren Greenfield, Wang Qingsong, Raphaël Dallaporta, Valérie Belin, Thomas Struth, Candida Höfer…). Près de 280 tirages originaux sont présentés, en tant qu’œuvres autonomes ou dans le cadre de séries. Depuis « The Family of Man » d’Edward Steichen, il y a plus de 60 ans, aucune exposition n’a abordé l’activité humaine dans un sens aussi large : logement, travail, loisir, transport, communication, éducation, art, science et technologie. Commissariat: William A. Ewing, commissaire d’exposition indépendant et Holly Roussell, commissaire d’exposition indépendante Photo : Olaf Otto Becker, Point 660, 2, 08/2008 67°09’04’’N, 50°01’58’’W, Altitude 360M, de la série « Above Zero », 2008 DatesMai 15 (Samedi) 22 h 00 min - Août 15 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00) LieuMucem7 promenade Robert Laffont (esplanade du J4) 13002 Marseille Mucem7 promenade Robert Laffont (esplanade du J4) 13002 MarseilleOuvert de 11h à 18h tous les jours sauf le mardi Get Directions CalendrierGoogleCal Catalogue Civilization quelle époque ! Sous la direction de William Ewing et Holly Roussell , commissaires de l’exposition Textes Anglais (Etats-Unis) : William Ewing et Holly Roussell Thames & Hudson / Mucem L’exposition Folklore a dû être démontée sans pouvoir être visible au public et prochainement Jeff Koons arrive au Mucem ! Favori1
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