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Deuxième volet de nos coups de cœur arlésiens avec pour commencer Disédération de SMITH. « La désidération, c’est se sentir orphelin des étoiles, le cosmos qui nous dépasse nous a été arraché ».
Une traversée méditative et planante à valeur mythologique. Ce récit des origines bouleversant a été repris pour l’affiche du festival : un corps trans qui regarde les étoiles depuis un désert. Vidéo, photographie thermique sur plexiglas, photographie sur aluminium ponctuent ce bal de fantômes dessinant des halos lumineux par intermittence. Aura fugace. Instant fragile.

Désidération © Smith

Effet Luma ou pas, la physionomie d’Arles change à grande vitesse et nombreux sont les parisiens qui viennent s’y installer avec des concepts d’hôtellerie ou des restauration, Maja Hoffmann la première, au grand dam des habitants.. Ultime poche de résistance, le Off des Rencontres www.arles-exposition.com.

Sous l’impulsion d’Elvira Vil (La place des photographes – Galeries photos d’Art et restaurant à Arles) qui a su fédérer l’ensemble des galeries ce parcours fléché est très reconnaissable.
Parmi mes coups de cœur, Charlotte Abramov chez Fisheye avec Première page. Le corps féminin y est exploré dans une large diversité. Une approche qui se veut plus inclusive autour du handicap, de la différence, du genre, du voile.

© Charlotte Abramov | © Brieuc Weulersse

Little Big Galerie, a pris ses quartiers d’été à Arles et propose un focus Black Lives Matter avec les mises en scène de Nicolas Henry à Chicago et les portraits de Brooklyn de la photographe new-yorkaise Amy Touchette. Coup de cœur pour les photos brodées de Marion Dubier-Clark.

© Marion Dubier-Clark

Sophie Muret, photographe a ouvert La Bonne Etoile suite à un changement de vie. Ancienne chasseuse de tête elle décide d’aller à l’essentiel après l’épreuve d’un cancer. Une très belle aventure. Elle a récemment accueilli les lauréats du Prix Swiss Life : Edouard Taufenbach (photographie) et Régis Campo (musique).

Anne Clergue galerie : Johanna-Maria Fritz
La jeune photographe parcourt le monde pour l’agence Ostkreuz et travaille à l’Hasselblald. Basée à Berlin elle est aussi fascinée par les communautés marginales d’Europe de l’Est. Like A Bird est une série au long cours qui l’a conduit a accompagner des personnes de la grande famille du cirque, que ce soit en Afghanistan, au Sénégal, en Iran, sur la Bande de Gaza.. Une ode à la liberté et à la joie malgré tout.

© Johanna-Maria Fritz

Graziano Arici au Musée Réattu

Le grand tour © Graziano Arici

Le Musée Réattu n’est pas dans la programmation des Rencontres, c’est dommage aussi il ne faut pas manquer d’y faire un tour. En parallèle de la donation de Sam Stourdzé des tirages de Dorothea Lange dont la célèbre Migrante mère de famille, le Musée Réattu propose l’exposition du photographe vénitien, installé à Arles depuis 2012, Graziano Arici. « Now is the Winter of our Discontent » le titre est emprunté à Shakespeare et renvoie à l’oeuvre créée en hommage à son 400ème anniversaire. Photographe amateur de littérature et revendiquant le vernaculaire façon Walker Evans, il privilégie le format carré dans une pratique qu’il qualifie de repêchage, utilisation de plaques de verre trouvées, anciens négatifs, images télévisées récupérées..). Il mêle mémoire personnelle- photos de lui enfant de ses albums de famille- à des sujets plus graves et universels. Photographe officiel de la Fenice pendant 20 ans, il a fréquenté de nombreuses personnalités artistiques voyageant dans le monde entier. Sans complaisance dans son Grand Tour à l’ère de la consommation culturelle de masse façon Martin Parr, il ausculte également le caractère artificiel du Carnaval et cette lente désintégration du monde. Au cœur des ténèbres d’après la nouvelle de Conrad est sa série la plus rude, ce bateau et ces hommes à la dérive qui renvoie aussi à Apocalypse Now. Lost Objects, collectés pendant ses déambulations tient du journal de bord, tout comme les polaroids dans les années 80, multipliant les assemblages et expérimentations. Le catalogue reprend plus de 400 tirages emblématiques.

Dans une rubrique art contemporain, Laura Owens à la Fondation Van Gogh.
L’artiste américaine métamorphose littéralement la Fondation ayant toujours développé un intérêt pour le peintre néerlandais. Plusieurs de ses premiers collages sont d’ailleurs exposés. A la suite de sa résidence à Arles pendant le confinement elle dévoile ses papiers peints qui immergent le spectateur dans son univers multiple. Elle puise dans différentes techniques : pastel, aquarelle, sérigraphie, pigments…entre art & craft et photoshop l’éventail est large. En parallèle, Laura dirige l’Atelier du Midi de Luma Arles, qui abrite des logements et ateliers d’artistes et a créé des céramiques pour l’occasion.

Suivre l’actualité des galeries :
https://www.arles-exposition.com
https://arles-contemporain.com/

INFORMATIONS PRATIQUES

dim04jul(jul 4)0 h 00 mindim26sep(sep 26)0 h 00 minLes Rencontres d'Arles 2021Les Rencontres d'Arles, 32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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