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Carte blanche à Gilles Taquet : Gaston Paris, les coulisses spectaculaires

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Pour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invité de la semaine, Gilles Taquet, directeur de l’agence et galerie Roger-Viollet, termine en rendant hommage à Gaston Paris. Photographe que l’on a pu découvrir en janvier 2022 lors d’une exposition au Centre Pompidou. C’est après son décès en 1964 que l’Agence Roger-Viollet a fait l’acquisition de sa production comprenant 15 000 négatifs. Aujourd’hui, ses photographies sont conservées par la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris et diffusées en exclusivité par Roger-Viollet.

Photographe en pleine réhabilitation (une exposition au centre Pompidou conjointement à celle de la Galerie Roger-Viollet en janvier 2022), Gaston Paris (1903-1964) est à l’origine d’une œuvre impressionnante tant par son style puissant que par la diversité de ses sujets, depuis l’ivresse festive des années trente jusqu’aux difficultés de l’après-deuxième guerre mondiale. À la fois photographe humaniste et photoreporter, Gaston Paris est avant tout un photographe illustrateur qui documente son époque avec humour et empathie. Ses images en noir et blanc semblent nous dire que le monde est un théâtre où se jouent de multiples scènes, d’amour, de joie mais aussi de labeur, d’attente et d’espoir. Des scènes de vies croisent des scènes de spectacles ou de reconstructions.

Des portraits d’anonymes côtoient ceux de célébrités, ils se confondent avec des images de mannequins de cire, dont les corps désarticulés ne sont pas sans évoquer le surréalisme.
Sa formation cinématographique l’amène à faire poser ses modèles en les éclairant de manière frontale, modelant les corps et les visages. Il y a quelque chose de sculptural dans la photographie de Gaston Paris avec des formes monumentalisées par la lumière et des volumes sublimés. Ses paysages urbains et industriels, toujours très graphique sont composés à la perfection dans le cadre carré du Rolleiflex. Pilier et unique photographe salarié du magazine VU, membre du Rectangle aux côté d’Emmanuel Sougez, Pierre Jahan, ses productions agrémenteront les pages de nombreux magazines illustrés très en vogue à l’époque.

Après sa mort en 1964, l’Agence Roger-Viollet rachète sa production (15 000 négatifs). Aujourd’hui, ses photographies sont conservées par la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris et diffusées en exclusivité par Roger-Viollet.

Avec cette sélection j’ai voulu montrer son appétence pour les coulisses de spectacles. Avec un cadrage parfait, Gaston Paris demeure toujours dans l’intimité des artistes, avant ou après la levée de rideau. On sent chez lui un magnétisme particulier pour le monde circacien et celui du music-hall, pour la nuit, leur pendant.

La Rédaction
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