Il était du genre timide et discret, et pourtant, il se mettait en scène dans des autoportraits empreints d’un humour subtil et décalé. J’avais rencontré Jean-Claude en 2002, lorsqu’il était venu à la rédaction nous présenter son portfolio dans le cadre de la Bourse du Talent. Il avait alors 40 ans, et pourtant, c’était un “jeune” talent. Son dossier avait conquis le jury et il avait été désigné lauréat de la 22e Bourse du Talent. L’an passé, il remportait le Prix Viviane Esders et s’apprêtait à publier sa monographie. La vie, malheureusement, ne lui aura pas laissé le temps de contempler son ouvrage : Jean-Claude est décédé le 13 avril dernier.
Quel choc ce fut d’apprendre, au détour d’un simple post sur les réseaux sociaux, que Jean-Claude Delalande nous avait quittés. Un arrêt cardiaque l’a emporté à l’âge de 62 ans. Bien trop tôt. Bien trop jeune…

© Jean-Claude Delalande, Prix Viviane Esders 2024
Jean-Claude Delalande avait fait de son quotidien le théâtre de sa création artistique. Peut-être était-il trop timide pour poser son objectif sur les autres ? C’est lui, sa famille et son univers qu’il avait choisi de mettre en scène, transformant le banal en absurde, affichant toujours la même expression incrédule sur son visage. Du talent, des idées, il en avait à revendre. Mais sa discrétion ne lui aura sans doute pas offert la visibilité qu’il méritait.
Il tire pourtant sa révérence en beauté, en remportant l’un des prix photographiques français les mieux dotés.
Il s’en est allé comme il a vécu : discrètement, mais avec une trace indélébile dans le regard de ceux qui ont su le voir.
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Jean-Claude Delalande, 3ème lauréat du Prix Viviane Esders