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Par ailleurs, l’État a demandé aux collectivités territoriales de réduire leurs dépenses, et le secteur culturel figure souvent parmi les premières lignes touchées. Toutes les régions sont concernées, certaines plus sévèrement que d’autres. Sur le podium des coupes budgétaires : la région Pays de la Loire, avec une réduction spectaculaire de 73 % de son budget culture, suivie de la Nouvelle-Aquitaine (-22 %) et de l’Île-de-France (-20 %). Les départements et municipalités ne sont pas épargnés non plus. La Haute-Garonne et l’Hérault ont divisé par deux leurs subventions à la culture. À Toulouse, les associations et structures culturelles ont vu leurs budgets amputés de 63 %. Des emplois sont menacés, des programmations gelées. C’est le cas, par exemple, de l’Espace Saint-Cyprien, dont la survie est désormais compromise. À Chalon-sur-Saône, berceau historique de la photographie, le projet de la Cité de l’image semble compromis, et le musée Nicéphore Niépce s’interroge lui aussi sur la possibilité de maintenir sa programmation future… L’édition photographique est-elle à l’abris ? Secteur à part entière, l’édition photographique indépendante fait mesure d’exception. Il a fait face ces dernières années à des augmentations importantes de ses coûts de production. Le livre photographique est un produit culturel fragile et les subventions publiques peuvent être capitales pour sa survie. Comme le précise Laurène Becquart, des éditions LightMotiv, la région des Hauts-de-France est une aide cruciale pour leur activité : « ces aides publiques nous permettent quasiment le financement de la fabrication d’un livre, sur une parution moyenne de 3 livres par an et de financer la participation à un salon hors-région. Cela représente une part importante dans nos ressources. Notre région est celle qui consacre le plus du budget à la culture, pour 2025 les budgets sont maintenus, rien n’est acté pour 2026 et la pression va sûrement s’intensifier. ». Si certains ne sont pas encore touchés par des réductions budgétaires, certains craignent que ce ne soit qu’une situation temporaire qui peut basculer rapidement. Un éditeur confie que sa région pourrait dans un avenir proche, d’ici un ou deux ans, réduire voir supprimer leur participation qui représente le tiers de leur financement global. Les éditions Sun/sun perçoivent principalement des subventions de la région Occitanie qui risque de les baisser de la moitié voire de les supprimer totalement d’ici un an. Sans possibilité de demander un soutien à son département (l’Hérault) qui a entièrement amputé son budget culture. Du côté d’Images Plurielles éditions, la situation est particulièrement inquiétante, Abed Abidat confie « ces coupes de subventions publiques vont représenter dès 2025/2026 une baisse allant de 25 à 40 % mettant notre situation, d’après nos projections, en péril à partir de 2027 ». Toutes les maisons d’édition ne sollicitent pas de fonds publiques et leur activité n’est donc pas directement menacée. Mais la vente de livre passe aussi par l’organisation d’expositions et la participation à des bourses de soutien à la publication, certaines structures directement concernées par ces mesures d’austérité auront un impact sur l’activité de l’édition photo. Portrait David Fourré © Julien Coquentin Un développement à l’international en péril L’arrêt du tarif « Livres et Brochures » le 1er juillet dernier impacte toutes les maisons d’édition qui vendent en direct à l’étranger. Cette tarification économique mise en place en 2002, permettait une diminution des frais de port pour les ouvrages à caractères éducatif, scientifique et culturel à destination de l’étranger dans le but de promouvoir la culture française dans le monde. Une décision difficile à comprendre dans un contexte où la concurrence est déjà très importante avec les géants du web qui offrent les frais de livraison. David Fourré des éditions lamaindonne alerte sur la situation « On risque de perdre toutes nos ventes en direct à l’international puisque les librairies à l’étranger refuseront de payer un transport quasiment aussi élevé que le prix du livre. Cela représente une charge supplémentaire d’environ 2000 euros par an, à ajouter aux 5000 euros de frais pour les envois des ouvrages.» Même constat pour Patrick Rollier des éditions d’une rive à l’autre qui devra se passer d’exporter ses ouvrages hors des frontières renonçant ainsi à 10% de son marché « Il n’est pas supportable – ni pour l’acheteur, ni pour l’éditeur – de payer un envoi à 20 € pour un livre coutant de 30 à 40 €. ». Céline Pevrier de sun/sun éditions ajoute « L’arrêt de ce tarif va avoir un impact énorme, il nous permettait une diffusion à l’étranger et de développer une économie. Plus personne ne va commander de livre en direct face à un Amazon qui propose 0,1 euros de frais de port et que nous proposerons l’envoi entre 15 à 30 euros. C’est une économie entière qui disparaît… » De nombreuses maisons d’éditions sont touchées par cette mesure, impactant aussi bien le chiffre d’affaire que le moral, c’est Charlotte Vannier des éditions Revelatoer qui déclare « c’est très démotivant de vivre dans un pays qui décide de ne plus exporter la culture française à l’étranger. Ces frontières qui se referment de toutes parts participent à un avenir de plus en plus sombre pour l’édition en général, et plus particulièrement pour les beaux livres dont les frais de poste sont prohibitifs. » Cela pose également question de la nécessité de réaliser des traductions coûteuses. Les éditions LightMotiv nous expliquent : « la majorité de nos livres sont traduits et le potentiel de la photographie comme langage universel permet à ces ouvrages d’être plus facilement reçus à l’international. Le tarif économique nous a permis d’attirer une clientèle internationale variée, autant en Europe qu’aux Etats-Unis, et dans une moindre mesure en Asie. Avec l’arrêt de cette offre, nous risquons de perdre cette audience qui représente un quart de notre chiffres d’affaires en ventes directes. » Céline Pévrier © Elise Ortiou Campion Quel impact sur la mesure du PassCulture ? Si l’arrêt du PassCulture n’est pas toujours mesuré par les maisons d’édition, avec un rayon beaux-art ne pesant que 5% dans les achats des livres pass culture, l’impact peut se jouer ailleurs. Les éditions LightMoriv en témoignent : « Nous proposons des ateliers en lien avec nos livres dans les établissements scolaires. En 2023 et 2024, nous en avons organisé plus d’une quinzaine et les perspectives pour 2025 sont équivalentes (ressources de remplacement via les établissements ou les départements) mais ne permettent pas d’envisager le développement. Les ressources perçues via le PassCulture ont représenté un tiers de notre activité liée à l’édition et à la médiation en 2024. » Le secteur de la photographie et celui de l’édition photo a toujours dû faire preuve d’adaptabilité et de résilience face aux mutations de nos sociétés. Evoluant dans un contexte économique difficile, la mise à l’épreuve s’inscrit presque dans le quotidien. Dans un secteur de niche, il est plus que jamais important de se fédérer pour tenter de traverser cette nouvelle crise avec espoir. Enquête menée pour France PhotoBook. Une version réduite a été publiée dans la revue #4 France PhotoBook https://francephotobook.com/ Marque-page1
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