Après leur appel à candidatures pour la première édition du concours photographique Surexposé, AXA Climate et Banlieues Climat dévoilent les noms des trois photographes lauréats. Le premier prix est décerné à Lucas Pialot pour sa série « Zones inondables ». Le deuxième et le troisième prix ont été remis respectivement à Pablo Baquedan pour « Ostreopsis, baignade interdite » et à Céline Diais pour « Voir la mer ». Trois sujets qui visent à sensibiliser au réchauffement climatique et à ses impacts immédiats et à court terme.

Le jury s’est réuni le 27 novembre dernier pour choisir les lauréats de la première édition du concours photo Surexposé, parmi plus de 100 candidatures.
Face à un besoin d’images plus adaptées aux bouleversements en cours, il devient urgent de renouveler la manière dont le changement climatique est représenté. Dans les médias et les communications, les représentations visuelles manquent de réalisme. Trop souvent, elles sont éloignées des réalités concrètes vécues sur les territoires (notamment en France) et peinent à refléter la diversité des situations selon les populations touchées. Ce concours avait pour objectif de replacer au centre de l’attention l’impact réel et humain du changement climatique.

Premier prix : « Zones Inondables » par Lucas Pialot

Hesdigneul-lès-Boulogne Pas-de-Calais. Série « Zones Inondables » © Lucas Pialot

« Plusieurs mois après ces inondations, je suis allé à la rencontre des habitants des zones inondables du Pas-de-Calais pour sentir comment, entre déni, courage et résistance, une catastrophe sur laquelle nous avons désormais très peu de prise peut faire vaciller nos certitudes, notre intimité, nos projets. Ces habitants ne veulent pas — et souvent ne peuvent pas — partir. La question n’est plus s’ils seront à nouveau touchés, mais quand. »

Ancien cadreur et assistant caméra en fiction et documentaire, Lucas Pialot s’est tourné vers la photographie en développant un style intime et attentif, né du besoin de ralentir l’image et de raconter les lieux et récits en disparition. Mention spéciale du jury de la bourse Laurent Troude en 2024 et sélectionné au mentorat MP#05 du Fonds Régnier, il a exposé son travail à la Galerie VU’ en 2025.

Deuxième prix : « Ostreopsis, Baignade interdite » par Pablo Baquedano

Un surfer en combinaison de profil portant un masque planche du surf à la main.
Biarritz Pyrénées-Atlantiques. Série « Ostreopsis, Baignade interdite » © Pablo Baquedano

« Réchauffement climatique, assainissement et traitement des eaux, augmentation du volume des eaux de pluie, pollution chimique liée à l’industrie et à l’urbanisation, dérèglement des écosystèmes, insuffisance des moyens financiers, techniques et scientifiques, impacts néfastes de l’affluence touristique : la mise en image de ces problématiques fait dialoguer la photographie scientifique, le paysage, les témoignages et les portraits des acteurs locaux. »

Photographe auteur né en 1988, Grand Prix 2014 de l’ETPA à l’issue de sa formation, Pablo Baquedano s’inscrit dans une approche résolument humaniste du reportage. Lauréat des Commandes Photographiques Nationales du CNAP en 2016 puis de la BNF en 2022, il explore les grands enjeux sociaux contemporains en construisant ses récits au plus près des individus, des territoires et de leurs histoires.

Troisième prix : « Voir la mer » par Céline Diais

Saint-Quentin Aisne. Série « Voir la mer » © Céline Diais

« L’environnement marin est […] un vecteur d’imaginaire fort. Teintées d’une légère mélancolie, les images se soustraient ici à toute temporalité et donnent l’impression d’un hors temps. Avec leurs couleurs douces, elles révèlent toute la poésie, la beauté et l’insolite de ces endroits où comme le dit l’ethnologue Emmanuelle Lallemant, « les gens sont collectivement invités à participer à une pirouette qui consiste à jouer à la plage sans la mer ».

Après une expérience de journaliste en presse quotidienne régionale et magazine, Céline Diais s’oriente vers la photographie. Résidant en Bretagne, elle est fascinée par l’environnement marin et l’imaginaire qui s’en dégage. Sa première série personnelle « Voir la mer » est lauréate du prix international de la Fondation de l’eau en 2021. Membre de l’agence Hans Lucas, elle utilise aussi la photographie comme support pour des actions pédagogiques dans les écoles.

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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