Musique

À ces Indomptables Fermetures Éclairs : La Playlist de la Censure par Sébastien Moitrot

Temps de lecture estimé : 3mins

Cette semaine, je dois avouer que je me suis retrouvé tour à tour avec des messages qui se sont retrouvés censurés sur le grand réseau social : couleur bleu nuit.
Je dois avouez que je voulais y poster une image de Leni Riefenstahl qui participait comme danseuse nue au documentaire de la UFA « Force et Beauté » visible sur le portail web d’ARTE. Se faire censurer une image qui relève déjà de la propagande, c’est de l’ordre du running gag.
Du coup, petit tour d’horizon sur la censure dans les musiques contemporaines :

Quand une mère de famille porte plainte parce qu’elle ne pouvait ni deviner le style ni la violence du contenu musical qu’elle donnerait à sa fille, ça donne un sticker accolé aux pochettes de disque et les rappeurs ont fini par le réclamer jusqu’à le détourner !

http://rockyrama.com/super-stylo-article/la-folle-histoire-du-sticker-parental-advisory

1993: LES PREMIÈRES
VAGUES D’INTERDICTION

En 1993, les raves commencent à être interdites, et les organisateurs poursuivis en justice. Pourtant le mouvement rave dure et s’amplifie. Arrivée en France des « Free-Party » importées d’Angleterre. Comme son nom l’indique, l’entrée en est totalement libre et gratuite. Les DJ mixent généralement bénévolement, uniquement pour leur plaisir et celui des ravers. Une façon de montrer aux autres qu’ils n’ont pas l’intention de laisser tomber leur musique, et qu’elle est restée maître face à l’argent. Généralement, ces soirées se déroulent la plupart du temps dans l’illégalité (sans autorisations ni accords) et sont pourchassées férocement par les autorités.
Source : https://www.clubxtrem.net/article-2157-l-histoire-de-la-techno-de-1986-a-nos-jours.html (Article tiré du bouquin « La techno » de Guillaume Bara – Poche – 84 pages (1999))

« Free music for free people » disait le groupe Spiral Tribe, si l’Angleterre n’était pas capable de les comprendre alors il est possible qu’ailleurs l’accueil soit un peu plus chaleureux !
World Traveller Adventures (documentaire) :

J’avais une cassette audio avec tout plein de chanson et celle de Pierre Perret y était contenue. Je ne me doutais pas à cette époque que cette chanson ait pu connaitre les affres de la censure !
Pierre Perret Les Jolies colonies de vacances 1966 :

Madonna disait défendre ses positions et expliquait que le clip fut réalisé dans un but éducatif. Dommage que l’Éducation Nationale n’ait pas embauché Madonna comme nouvelle prof de LVT ! La révolution pédagogie c’est forcement HOT.
Source : http://www.lepoint.fr/insolite/le-top-10-des-clips-les-plus-hot-de-la-musique-07-05-2015-1926842_48.php
Madonna, Justify My Love :

Il fallait bien qu’MTV s’y mette aussi. Pourtant MTV c’était la chaine de la contre-culture par excellence. Et censurer un vidéo-clip de Queen, fallait oser :
Queen – Body Language :

Décidément, partir à Los Angeles ce n’est pas de tout repos :
Frankie Goes To Hollywood-Relax (1983) :

Ils avaient raison de le censurer ce vidéo-clip, ces brushings et toutes ces coupes de cheveux, c’est un crime capillaire impardonnable :
Mötley Crüe – Girls Girls Girls (1987) :

Romain Grava qui doit répondre du climax qu’il a créé autour du nouveau vidéo-clip de Justice. Le duo francilien était à ce moment-là attendu au tournant et devant la liesse médiatique, le groupe offrait un retour fracassant.
Il y a une chose intéressante avec cette histoire, les artistes issus du Rap/Hip-Hop ont toujours entretenu un discours parfois ambigu sur la violence et il n’y a pas souvent eu matière à débat. En revanche, quand des artistes comme Justice portent une question de société, c’est tout de suite beaucoup plus compliqué. Comme quoi, les clichés peuvent avoir la dent dure.
http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/06/26/clip-du-groupe-justice-romain-gavras-s-explique_1062855_3246.html
– Stress :

Sébastien Moitrot
Ayant grandi dans des classes spécialisées pour sourds et malentendants en région parisienne, j’ai souvenir d’avoir toujours eu ce goût pour les arts et pour l’image en mouvement. Je me retrouve alors à gravir école après école toutes ces marches estudiantines et parisiennes qui me transforme en spécialiste de l’image photographique. Tour à tour : un peu d’arts appliqués en formation STI au lycée, un CAP de retoucheur photographe puis un Bac Professionnel d’art et métier option : Photographe. Une entrée inattendue à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts où j’ai pu durant cinq années pousser au plus loin mes interrogations d’artiste. J’ai séjourné quelques mois au Sydney College of Arts de l’Université dans le cadre d’un échange universitaire. L’Australie c’était une fantastique aventure. J’ai continué mon voyage sur les bords du lac Léman à la Haute-École d’Art et de Design pour y perfectionner mes connaissances en médiation culturelle et y découvrir le métier d’enseignant. J’ai poussé le vice estudiantin en commençant un doctorat à l’université Paris 8. Mais plus que ce parcours scolaire, ce qui compte pour moi, c’est de toujours réfléchir et de proposer, lorsque les occasions se présentent, une réflexion sur la photographie, d’en saisir et d’en définir son essence. Ce qui compte avec la photographie, ce n’est pas, pour moi, l’instant déclic cher à Henri-Cartier Bresson mais ce qu’il se passe dans l’esprit du preneur d’image.

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