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Harmony Korine et l’enfant terrible entre au Centre Pompidou !

Temps de lecture estimé : 3mins

Adoubé par la critique à tout juste 18 ans pour le scénario de Kids, premier film de Larry Clark, le skateur enchaine avec Gumno (1997) et Julien Donkey-Boy (1999), deux ovnis cinématographiques sur l’Amérique des marges, les freaks et magiciens bizarres chers à Diane Arbus, qu’il a croisés enfant dans les cirques du Sud.

« Je recherche la parfaite incohérence« . H.K.

Gus Van Sant ou Werner Herzog se réclament de son esthétique flamboyante nourrie d’underground et de R’n’B, dark et saturée, anticipant « l’hyper-réalité YouTube ».
L’enfant terrible de Nashville a 40 ans à présent et ce génial touche à tout bénéficie de la reconnaissance du Centre Pompidou qui lui organise un hommage double : une rétrospective de ses films et une exposition, la première en France de l’ensemble de sa production depuis son adolescence.
Chantre de la contre culture américaine il nous livre sur plus de 1000m² à travers cette carte blanche l’étendue de de son talent où la sidération le dispute à la transcendance.
Photographies, peintures, collages, poésie, découpage il revendique l’art de « faire des fautes », le mistakism. Comme dans un patchwork narratif où cohabitent différentes textures d’images. Il déclare : « Tous les médiums (vidéo, analogique, 35 mm, 16 mm, HD, Super 8..) sont des instruments au son particulier; ils sont comme des crayons de différentes couleurs ». Cela participe chez lui d’une même vision esthétique. Des fragments où l’on sent l’influence de Cassavetes, Fellini ou Godard qu’il vénère.
Dans sa mythologie l’art vernaculaire afro-américain tutoie rituels blasphématoires et pornographie estudiantine avec le fameux « Spring Breakers », cette épopée au féminin sur fond de sexe, drogues & pop, ces bimbos en bikini (Selena Gomez, Vanessa Hudgens et Ashley Benson) en quête de sensations fortes pour leur orgie annuelle qui braquent un fast-food puis des touristes, suivent un dealer (James Franco) et finissent en prison pour replonger de nouveau. Le tout dans un continuum d’images fun et hallucinatoires jusqu’à saturation. Comme un moment de spleen planant dont on ressort groggy, un shoot d’adrénaline qui tourne court.
Une expérience unique et déviante dont il a le secret entre l’Enfer de Baudelaire et le sublime de Blake. L’innocence ou la perversion, le vide ou le plein, le profane ou le sacré.
La beauté sera convulsive ou ne sera pas !
On attend avec impatience la sortie de « the Beach Bum » avec Matthew McConaughey en 2018 !

En parallèle ne manquez pas l’exposition à la galerie du jour agnès b : une sélection d’œuvres de la collection et d’œuvres récentes.

INFOS PRATIQUES :
Harmony Korine
Exposition
Rétrospective de films
Jusqu’au 5 novembre 2017
de 11h à 21h
Forum -1 – Centre Pompidou, Paris
Entrée libre
Calendrier des séances : https://www.festival-automne.com/uploads/spectacle/Programme_Harmony_Korine_Pompidou2.pdf
https://www.centrepompidou.fr/
&
Festival d’Automne
Programme complet du Festival d’Automne
Jusqu’au 31 décembre 2017
https://www.festival-automne.com/edition-2017/harmony-korine-retrospective-exposition

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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